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moments troubles

Par Richard Gonzalez

Ciel

Sierra de Andujar, janvier 2008


Notre croissance économique est au point mort et nos dirigeants, petits cachottiers, ont ficelé le budget 2008 sur des hypothèses sinon fallacieuses, du moins erronées. Croissance en berne, qu’allons-nous faire pour financer les dépenses publiques et préserver sans casse notre modèle social? Appeler Attali à la rescousse, c’est déjà fait : les recettes préconisées par sa chère commission ne plaisent pas aux Français, c’est le moins qu’on puisse dire. Et avant qu’une quelconque politique de relance stimule réellement l’économie, nous nous serons déjà fait tirer l’oreille par l’Union européenne.

Maintenir la dette publique à moins de 3 % du PIB en vertu du pacte de stabilité, voilà qui semble aujourd’hui du domaine de l’impossible sans une coupe franche dans certains postes. Car il est exclu de relever les impôts avec ce glutineux problème du pouvoir d’achat. La marge de manœuvre fiscale du gouvernement est d’autant plus étroite que le taux de prélèvements obligatoires se hisse déjà parmi les plus forts au monde.

Ce n’est pas l’environnement économique international, contaminé par la crise financière américaine, qui va ouvrir de nouvelles perspectives. N’en déplaise à d’indéboulonnables optimistes qui assurent que les grandes crises sont désormais derrière nous (les ultra-libéraux persistent à accorder leur confiance au marché et à lui seul), nous voici engagés dans une impasse aux murs étroits. Les circonstances démographiques parviennent à peine à égayer ce décor : c’est grâce au papy-boom que le chômage se réduit, mais comment peut-on expliquer la grande précarité de ces nouveaux emplois, sinon par l’incertitude économique persistante ?

Dans ce brouillard vient s’ajouter une nouvelle crainte : le péril écologique. L’eau, l’air, le climat, l’énergie pèsent sur le moral des troupes, consommateurs autant que dirigeants. L’environnement a un coût dont on commence à peine à mesurer l’incidence économique. Incidence structurellement positive en partie : la marchandisation de la protection de l’environnement pourrait bien être l’un des grands moteurs de la croissance de demain. D’ici là, il nous faudra trouver les ressources pour financer la recherche de nouveaux procédés de dépollution et de production d’énergie. L’innovation a besoin d’argent public pour s’amorcer. C’est l’histoire du serpent qui se mordait la queue…


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