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PL Review : Man Utd 4-0 Wigan

Publié le 16 septembre 2012 par Dlem

Une mi-temps à chier, une autre beaucoup plus sympa, des chiffres symboliques et des débuts rêvés, voici résumée la rencontre de samedi.

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Après deux semaines de trêve internationale, nous retrouvions donc nos Red Devils avec une certaine impatience, certes, mais aussi une non moins évidente appréhension. Car, si certains se contentent de peu, le niveau général affiché lors de nos trois premières sorties officielles fut loin d’être enthousiasmant et sans les exploits de RVP à Southampton, par exemple, nous pourrions avoir un bilan aussi pourri que celui de Liverpool, dont c’était pourtant LA saison.

La visite de Wigan à Old Trafford est souvent l’occasion pour United d’empiler les buts. Avec un match de Ligue des Champions quatre jours plus tard, Sir Alex n’a pas voulu prendre le moindre risque face à cet adversaire à priori abordable, malgré une défaite qui nous coûta cher lors de notre dernier affrontement face aux Latics. Mais les hommes de Roberto Martinez ne sont pas encore reléguables donc nous pouvions partir confiants… Ainsi, Fergie, qui apparaissait pour la 500ème fois sur le banc de United en championnat à domicile, avait décidé de partager la fête avec trois de ses plus fidèles lieutenants, qui étaient eux aussi à un match d’atteindre des chiffres bien ronds et symboliques : Ryan Giggs, pour un 600ème match de championnat, Paul Scholes et Rio Ferdinand, pour un 700ème et 400ème match sous le maillot des Red Devils.

400, 500, 600 et 700 ; faites le total, ça fait 2.200 matches pour quatre hommes. A l’inverse, le néerlandais Alexander Büttner faisait sa toute première apparition sur le côté gauche de la défense, en lieu et place de Patrice Evra, apparemment touché lors de son séjour en EdF. Sur le banc, un autre puceau attendait son tour : Nick Powell. A ses côtés, du beau monde : RVP et Kagawa, qui n’ont pas mis longtemps à s’intégrer mais que SAF n’a pas voulu risquer après de légers bobos également avec leurs sélections respectives, mais aussi le retour tant attendu de Jonny Evans. Cleverley, Valencia et… De Gea complétaient ce joli banc.

Le portier espagnol sur le banc, c’est donc Lindegaard qui avait à nouveau la préférence de Fergie, qui semble toujours avoir la boulette de De Gea face à Fulham en travers de la gorge… J’espère sincèrement que d’autres raisons conduisent notre manager à effectuer cette tournante dans les cages qui ne me paraît pas idéale. Il ne faudrait pas oublier les arrêts de grande classe que DDG nous a déjà sortis à Everton. De plus, si chaque joueur faisant une erreur nous coûtant un but devait sortir au match suivant, Patrice Evra aurait perdu sa place depuis longtemps et Carrick aurait du souci à se faire également, par exemple. Notre manager semble vouloir la jouer plus dure avec nos jeunes, qui ne bénéficient visiblement pas de la même tolérance que nos aînés.

Rafael, Ferdinand, Vidic et Büttner formaient donc le back four. Pas de surprise au milieu : en l’absence d’Anderson et la mise au repos de Cleverley et Kagawa (tout de même sur le banc, pour ceux qui l’ont déjà oublié), ce sont les expérimentés Carrick et Scholes qui furent à la baguette, avec Giggs à gauche et Nani à droite. RVP sur le banc et Rooney toujours en convalescence, Welbeck et Chicharito avaient l’opportunité de marquer des points auprès du manager…

… Et ils ne tardèrent pas à se mettre en évidence ! Malheureusement pas comme on l’aurait espéré. Dès la 5ème minute de jeu, Giggs lance Welbeck en profondeur mais sur la gauche du but des Latics. L’attaquant anglais devance le gardien Al Habsi et pousse son ballon avant de s’effondrer suite à la sortie du portier. Le ralenti est sans équivoque : Welbeck a plongé comme une merde. Comme un Gerrard ou un Tévez. Comme nous, Chicharito est dégoûté et refuse de prendre l’avantage de telle manière. Il décide donc de tirer ce penalty généreux et de défier son nouveau concurrent de l’attaque RVP pour le titre du péno le plus dégueulasse de la saison. Al Habsi repousse donc l’offrande et la partie peut reprendre son cours normal. Sauf qu’on n’aura déjà plus rien à se mettre sous la dent jusqu’à la pause, si ce n’est quelques demi-possibilités pour Welbeck et de beaux déboulés de Büttner sur le flanc gauche visiblement laissé à l’abandon par Giggs. Notre recrue surprise fut le seul à se distinguer lors de cette première période tellement insipide que même les monteurs de Match of the Day sur BBC n’ont pu en montrer plus de deux minutes.

On se dit alors que ce sera encore un match sans saveur de la part de nos couleurs et qu’une petite victoire sera largement suffisante… Nous avions tort. A son retour des vestiaires, United enclenche enfin la seconde ! Et prend l’avantage dès la 50ème minute de jeu, moment choisi par Nani pour adresser un centre à ras de sol dans le petit rectangle, que le gardien Al Habsi ne parvient pas à capter et qui atterrit dans les pieds de Scholes, au bon endroit au bon moment, comme pendant ses jeunes années.

Ce but va d’abord réveiller Wigan, qui va mettre le nez à la fenêtre pendant dix minutes, avant de perdre tout espoir de repartir pour la première fois d’Old Trafford avec minimum un point. Car juste après l’heure de jeu, après un excellent travail du très volontaire Welbeck, Giggs hérite du cuir sur le côté gauche du rectangle adverse et sert Büttner en pleine foulée dont la frappe trop croisée a le bonheur de rencontrer le tibia de Chicharito pour finir dans les filets et permettre au mexicain de se racheter après son penalty en mousse.

Et puis il y eut ceci : Büttner ne se contente pas de cette passe décisive chanceuse. Le néerlandais tatoué VEUT marquer ! Alors deux minutes et un tacle rageur plus tard, il récupère le ballon dans les pieds d’un adversaire, juste avant la ligne de touche, sprinte 30 mètres sur son côté gauche, passe trois défenseurs et fusille Al Habsi dans un angle très fermé. Un but Messi-esque, avec le contre favorable qu’il faut et tout et tout… Spéciale dédicace à Patrice Evra, que le réalisateur nous montre dans les tribunes visage fermé, alors que son équipe vient de faire 3-0. Et ralenti sur la folle joie du nouveau Red Devil qui signe ainsi un premier match parfait d’un but pour le moins inattendu.

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71ème, Sir Alex fait sortir ses collègues multi-centenaires Giggs et Scholes et les remplace par RVP et Powell. Les Latics ne sont pas rassurés en voyant un autre néerlandais bien plus réputé que l’autre fou de Büttner, mais malgré une grosse occasion sur un service quatre étoiles de Chicharito qu’il fut à un cheveu de convertir, ce n’est pas van Persie qui alourdira la marque, mais bien le jeune Powell. Pas troublé par un premier ballon perdu un peu plus tôt, le jeune anglais veut lui aussi marquer lors de ses débuts, comme Kagawa, RVP et donc Büttner. Il le fait de bien belle façon : un tir imparable juste avant le rectangle pour donner des allures familières à cette affiche ; c’est le 5ème 4-0 depuis que Wigan est en Premier League (2005).

Car malgré quelques tentatives supplémentaires, le score ne bougera plus et United pourra enregistrer sa 3ème victoire d’affilée et sa toute première clean sheet, quatre jours avant de recevoir les turcs du Galatasaray en ouverture de sa campagne européenne. Les voyants sont au vert : pas (trop) de blessés, une deuxième place au classement avec 9 points sur 12 (Chelsea et City ayant perdu des plumes à Stoke et QPR), du temps de jeu pour ceux qui en manquaient, du repos pour ceux qui en avaient besoin et quatre buts marqués par quatre joueurs différents, sans Rooney et sans RVP.

Le United de la seconde mi-temps ne devrait pas avoir trop de mal à vaincre les turcs à OT, celui de la première, par contre… Sir Alex l’a répété, il ne fera pas les mêmes erreurs que l’an dernier et alignera son meilleur onze, quelle que soit l’opposition. Trois points à domicile mercredi sont impératifs avant d’aller visiter Anfield dimanche où rien ne va plus et où même les Gunners se sont imposés sans forcer. Mais les Reds ont l’habitude de hausser leur niveau rien que pour nous, donc prudence.

On a donc vu deux mi-temps complètement opposées. L’une insipide, l’autre très agréable à regarder, notamment grâce à Wigan, qui n’a jamais fermé la porte et a continué à jouer. La possession est d’ailleurs assez équilibrée. C’est encore loin d’être parfait mais c’est de loin le match (enfin, la mi-temps) le plus amusant pour le moment. United engrange les points sans jouer à un très haut niveau, ce qui est de bonne augure pour la suite. Les satisfactions du jour sont évidemment Büttner, infatigable et ultra-offensif, auteur d’un but et d’un assist pour son baptême du feu ; mais aussi Welbeck, malheureux dans la finition mais volontaire ; Chicharito, qui retrouve le chemin des filets, échappe au piège du hors-jeu et participe bien au jeu collectif ; Scholes, toujours aussi précieux dans l’animation et auteur du premier but ; et Powell, auteur d’un bien joli but pour sa première, lui aussi. La défense s’en sort bien avec une clean sheet malgré quelques hésitations et Nani, sans être exceptionnel, n’a pas démérité. A noter aussi l’entrée au jeu de Jonny Evans dont le retour est plus que bienvenu et l’absence de Fletcher malgré sa présence annoncée sur le banc, mais l’écossais est bel et bien sur la voie d’un retour lui aussi.

Casting : Lindegaard, Rafael, Ferdinand, Vidic (Evans), Büttner, Nani, Carrick, Scholes (Powell), Giggs (Van Persie), Welbeck, Chicharito.

Recalés : De Gea, Valencia, Cleverley, Kagawa.

Homme du match : Alexander Büttner (9 votes sur 11 sur la page facebook du blog). Un choix facile tant l’ex-joueur de Vitesse Arnhem fut omniprésent pendant la totalité de cette rencontre. Les recrues estivales ne tardent décidément pas à se signaler. On attendra plusieurs rencontres et des adversaires plus coriaces avant de juger s’il est le digne héritier d’Evra et s’il sait aussi défendre, mais ces débuts sont plus que prometteurs et sentent encore le bon coup de Sir Alex sur le marché des transferts. En plus, le type a vraiment l'air de kiffer être à Manchester et ça fait plaisir à voir. De là à l’aligner à Anfield dimanche, il y a un pas que ce dernier n’est pas certain de franchir… Mais quel match !


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