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Vanité du débat sur la dénaturation du mariage

Publié le 20 septembre 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

Les cercles vertueux réclament un « débat » sur l’affaire de la dénaturation du mariage. Je veux bien causer, expliquer, longuement, tranquillement, en ruminant ce qui m’est dit et ce espérant autant d’en face.

Mais il me paraît parfaitement vain d’aller sur cette piste, qui sent l’attrape-nigaud autant qu’une arnaque nigériane. En effet :

  • Le cadre de ce débat étant celui d’un projet de loi fermement promis à des électeurs lors des élections présidentielles et législatives de mai et juin 2012, et devant être présenté au conseil des ministres le 24 octobre, je ne vois pas quel nouveau fait rend nécessaire un nouveau débat sur le sujet,
  • Le débat parlementaire et son agenda très court me paraît être non une discussion aimable entre gens qui essaient de se comprendre, mais plus un processus de travail dans la perspective d’un compromis de mise en œuvre et de réflexions annexes autour d’un sujet,
  • Je recommande de lire ce projet de loi du Sénat : réduction de la pensée de l’Eglise (le mariage comme procréation), ultra-libéralisme à tout va (le mariage naturel “régulateur de la vie sociale”), analyse enfantine de l’amour, création d’une société a-naturelle, etc… Au vu du seul exposé des motifs, il n’apparaît aucun terrain possible d’entente.
  • Dans ce cadre, il est vain de vouloir trouver une solution bancale sur la définition du couple et de la famille dans la perspective de sa dénaturation. Au vu du pré-projet de loi, et des objectifs fondamentaux clairement affichés par le programme de Monsieur Hollande et de chaque député socialiste –nonobstant leurs états d’âmes très artificiels-, nous sommes donc dans une situation d’opposition frontale donc il faut tirer toutes les conséquences,
  • La question des conséquences très hypothétiques liées à la dénaturation du mariage (inceste etc…) ne sont, à ce stade, ni le sujet, ni non plus un point de débat pour les parties,
  • A contrario, il me paraît tout aussi urgent et nécessaire que l’Eglise et la société civile toute entière ait une parole et un discours :
    • Sur la vérité de l’affectivité non sexuelle, ce que j’entends comme la primauté de la charité sur la fraternité,
    • Sur l’acceptation de tous au sein de la société civile et de l’Eglise, dans la charité et la vérité mutuelles,
    • Sur le sens de l’amour, vocation de tous pour tous, et du mariage humain, accomplissement de l’homme et de la femme par le don mutuel sans cesse renouvelé et accueillant,
    • sur la continuité de la nature et l’écologie profonde du mariage humain.

Mais nous ne sommes pas là dans le cadre d’un débat parlementaire, ni non plus d’un débat au sens d’une recherche de compromis, tout juste celui d’une réflexion civile comme l’a été –sans loi- l’affaire « identité et nationalité française », et plutôt, en ce qui concerne l’Eglise, de la reprise sur la durée d’un catéchisme « normal » et fondamental pour adolescents et adultes.

Mgr Vingt-Trois s’est plaint hier de n’avoir été reçu que quelques minutes par Mme Taubira, Garde des Sceaux ce 19 septembre. Ses secrétaires et autres yeux de Moscou n’avaient-il pas relevé le mépris absolu dans lequel la Ministre et ce gouvernement le tenait (l’agenda du Ministre mentionnait un rendez-vous avec “André XXIII”, modifié depuis sur le site du ministère) ? La réalité du rejet général de la gauche pour l’Eglise est hélas une évidence qu’il faut bien admettre…

Nous devons donc :
- Continuer à dire l’opposition à ce projet de loi,
- Manifester par tous moyens cette opposition, y compris par une participation aux simulacres de « débats » pipeautés qu’il va falloir assumer,
- Se préparer au pire, c’est à dire se poser la question de la rupture franche entre le « mariage » civil et le mariage religieux, au vu de la nature différente des deux institutions.
- Dans l’ombre majestueuse de St Thomas More, être prêt à assumer la conséquence qui pourrait en découler, financièrement par exemple, ou l’abandon d’églises, propriété de l’Etat, temples de pierres sans mesure avec le Temple du Corps de Jésus.

Messeigneurs, vous avez eu un créneau clair au printemps pour vous opposer à ces projets graves. Votre parole n’a pas été écoutée, je n’ose dire pas été audible. « Que votre non soit non », c’est à dire réellement entendu comme tel, et non comme vous pensez qu’il l’a été. Il y a eu un temps pour la paix, il y a maintenant le temps de la guerre. Et toute guerre commence dans l’ombre des églises : comme vous l’avez courageusement fait pour le 15 août ou pour les Veillées pour la Vie, demandez donc la prière des fidèles, celles des humbles et des enfants, celle qui est la plus écoutée par notre Dieu Tout Puissant d’Amour.


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