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La grande poète Patti Smith

Publié le 27 mars 2008 par Boisset

Patti Smith : dream of life

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Etats-Unis, 2007, 108mn) ARTE F Réalisateur: Steven Sebring

mardi, 25 mars 2008 à 23:00  voir l'extrait
 
De voyages en concerts, en coulisses ou chez elle, Steven Sebring a suivi Patti Smith dans son intimité pendant onze ans. Plus qu'un portrait, son documentaire ouvre une large fenêtre sur l'univers familier et artistique d'une des plus grandes figures du rock.


ARTE F © Steven Sebring

Amorcé en 1996, date de l'album Gone again et du retour sur le devant de la scène de l'égérie du rock punk, le tournage de Patti Smith : dream of life accompagne onze années de la vie d'une femme qui est à la fois poétesse et dessinatrice, écrivain et musicienne, peintre et photographe, mère attentive et militante engagée. L'un des grands mérites de Steven Sebring, photographe venu de la mode et de la publicité, est d'ailleurs d'avoir obtenu la confiance de l'artiste qui s'est impliquée dans ce projet jusqu'à en improviser le commentaire en voix off. Construit à la manière d'un collage, le film fouille dans la malle aux trésors de Patti Smith - en l'occurrence, un coin de sa chambre où s'amoncellent les souvenirs - dont elle extrait photographies, livres ou objets fétiches, fils conducteurs d'un retour sur les grandes étapes de son parcours. Un tambourin confectionné par son premier compagnon, le photographe Robert Mapplethorpe, y voisine avec sa robe préférée de petite fille ou un vieil appareil photo Polaroid qu'elle trimballe en permanence...

De Rimbaud à Dylan

Partie prenante du bouillonnement de l'avant-garde de la scène artistique new-yorkaise du début des années 70, Patti Smith est peu à peu passée de la poésie déclamée de ses débuts à l'incandescence d'un rock annonciateur du punk, dopé par la violence teintée de littérature de ses textes, sous l'influence de ses proches. Parmi eux, Robert Mapplethorpe mais aussi Sam Shepard, Tom Verlaine, Allen Ginsberg ou Lenny Kaye : certains ont disparu, d'autres restent fidèles au poste. Si le regard porté sur ce passé fabuleux est parfois empreint de mélancolie, au gré des images et des chansons choisies pour les accompagner, Patti Smith exprime avant tout son admiration et sa tendresse pour tous ceux qui ont compté pour elle, de Bob Dylan à Todd, son frère bien-aimé, en passant par l'homme de sa vie, son mari Fred Sonic Smith, ex-guitariste du MC5, décédé brutalement, ainsi que Todd, fin 1994. Avec lui et leurs deux enfants, Jackson et Jesse, que l'on voit grandir au fil des séquences, la rockeuse a mené pendant une quinzaine d'années une vie de famille tranquille près de Detroit. Patti Smith : dream of life (du nom de l'album éponyme paru en 1988, le dernier composé avec Fred) débute par des images de ce bonheur familial entaché par le deuil, ballade nostalgique placée sous le signe de la mémoire. Les défunts occupent une large place dans l'existence de cette inaltérable romantique qui aime à se rendre sur la tombe de ses poètes favoris (Walt Whitman, William Blake, Percy Shelley ou celui qu'elle adule depuis l'adolescence, Arthur Rimbaud) avant de les photographier.
"La vie ne se résume pas à une ligne verticale ou horizontale", dit l'auteur de Horses. L'image en 16mm, qui privilégie un noir et blanc granuleux entrecoupé de séquences en couleurs plus rares, cherche à traduire cette vision des choses. La caméra de Steven Sebring glisse ainsi d'une visite aux parents de Patti Smith, vieux couple charmant vu dans l'intimité de leur maison du New Jersey, à une séance de peinture émaillée de ses réflexions sur Picasso et Jackson Pollock, avant de tenter de maîtriser la déflagration que constituent les prestations scéniques enragées de la chanteuse. Avec ce style de rock poétique et militant qui lui est propre, entre chant et incantation, Patti Smith exprime sa fureur contre George W. Bush et la guerre en Irak, thème de sa chanson "Radio Baghdad" (2004). Mais elle est aussi cette mère qui ironise avant un concert au Japon sur les tâches ménagères qui lui incombent dans son "boulot à plein temps". Douce puis déchaînée, candide ou mystique, pythie ou feu follet, Patti Smith dévoile ainsi ses multiples visages, où dominent une authenticité rugueuse et un enthousiasme que les épreuves de la vie ne sont pas parvenues à entamer.
  • BABEL (1997, CHRISTIAN BOURGOIS) Nouvelles et poèmes rédigés en 1977 par la chanteuse en convalescence d'une vertèbre brisée lors d'un concert.
  • CORPS DE PLANE (1998, TRISTRAM) Des textes sur quelques-uns de ses maîtres à penser (Artaud, Dylan, Rimbaud). Indispensable pour comprendre son œuvre.
  • PRESAGES D'INNOCENCE (2007, CHRISTIAN BOURGOIS) Un recueil de poèmes. 



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