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Denis Olivennes, de la Fnac à la direction du Nouvel Obs

Publié le 25 mars 2008 par Rebus
 La rupture continue et Sarkozy met doucement en oeuvre sa fameuse société du mérite. La preuve par cette annonce surprise, Denis Olivennes, jusqu'ici PDG de la Fnac, prendra bientôt la direction du Nouvel Observateur. Son mérite, être un acteur zélé de la Sarkozie.

  Oui mais non, faut pas tout confondre, va-t-on dire. Le Nouvel Observateur est un journal indépendant, de gauche qui plus est. C'est quand même l'hebdo de Jean Daniel, esprit brillant et incisif, qui n'oublie jamais de nous rappeler qu'il fut proche d'Albert Camus. Bref, l'Obs est un journal humaniste, avec des valeurs bien ancrées, une optique sociale démocrate, rien de compatible avec la sarkozie et ses fleurons genre Le Figaro sauce Mougeotte.

  Et alors, Olivennes aussi était encore étiquetté à gauche il ya peu. La preuve, c'était un des soutiens de Ségolène Royal. Mais c'est un homme pragmatique aussi, qui n'hésite pas à rallier Sarkozy quand celui ci lui demande un rapport sur le P2P. Un homme pragmatique qui ne vit aucun conflit d'intérêt entre son métier de fournissuer de musique en boîte et la fonction de flic de l'internet qu'on lui demandait d'exercer. Pas plus qu'il ne vit de contradiction entre son engagement politique d'avant présidentielle et la caution qu'il apportait à l'ouverture sarkozienne. Une ouverture qui, en fait, classe à droite des gens qui se prétendaient de gauche auparavant mais qui, dans les actes, et cela se voyait et percevait à l'analyse des discours, avaient viré à droite depuis longtemps. Les plus beaux exemples de ce girouettisme politique étant évidemment Kouchner et Besson, voire Bockel mais on peut également y adjoindre Christian Blanc, successivement rocardien, balladurien honteux, UDF rallié et maintenant secrétaire d'état au pays des talonnettes. Le rapport entre tous ces gens ? Un fort relent de carrièrisme et une capacité surprenante à se défaire de ses convictions.

  Olivennes prendra donc la direction du Nouvel Observateur. Il y a, on ne s'en doutait pas, de nombreux points communs entre  un patron de presse et un vendeur de disques , télés, ordinateurs , livres et tant d'autres. Olivenens est donc un patron multi fonctions, capable de passer sans souci d'un poste à l'autre, illustration vivante de ce jeu de chaises musicales si pratiqué en France. Un jeu qui fait que l'on retrouve toujours les mêmes dans les conseils d'administration et les directions de nos plus emblêmatiques sociétés. Certains ont certainement du talent, des compétences peut être... Il n'empêche que cette société du mérite  marche beaucoup au copinage généralisé et tient nettement plus de la ploutocratie, avec dans certains cas de gros morceaux de népotisme dedans, que de la méritocratie.

  Bon, en tout cas, du côté de l'Obs, si j'étais Airy Routier, je m'inquièterais un peu. Une nouvelle affaire Genestar en vue ? Au fait, l'indépendance de la prese, ça existe encore dans ce pays ? Non, je dis ça parce que, c'est à nouveau un proche du pouvoir qui va diriger un journal. Le gauche caviardesque Nouvel Obs n'était pas le journal le plus sévère envers l'UMP, les soc dém raisonnables étant souvent assez proches des néo libéraux, malgré quelques nuances. Reste à voir si cet hebdo ne deviendra pas complaisant sous la houlette d'Olivennes

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