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[Critique] LE MAGASIN DES SUICIDES

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Note: ★★☆☆☆
Origine : France
Réalisateur : Patrice Leconte
Distribution voix : Bernard Alane, Isabelle Spade, Kacey Mottet- Klein, Isabelle Giami…
Genre : Animation/Comédie Musicale
Date de Sortie : 25 septembre 2012

Le Pitch :
Dans une ville déprimante où le taux de suicide est très élevé, une boutique florissante propose ses services, pour les âmes en peine qui veulent mettre fin à leurs jours. Mais l’arrivée d’un petit garçon, joyeux et aimant la vie, va tout bousculer ..

La Critique :
La bande-annonce augurait quelque-chose de bon et d’original.
Original, Le film l’est, on ne peut pas dire le contraire, seulement j’émettrai quelques nuances quant à cette même originalité, car on retrouve dans Les Noces Funèbres, l’esthétisque noire que l’on a ici aussi. Dans la même veine de personnages courbés au visage pâle, sombres et tristes.
Dans Le Magasin des suicides, ils ont aussi les yeux cernés de noir et vivent dans une ville glauque et déprimée, tout comme dans l’œuvre de Burton, sauf que ce n’est pas à la même époque. Ceci dit, la comparaison s’arrête là car, même si le film en stop-motion de notre cher Tim est empreint d’une forte noirceur, il n’en devient pas triste et oppressant.
Le Magasin des suicides, lui, a pour point de narration une ville qui est déprimée, mais qui est aussi déprimante !

En fait, le dernier film de Patrice Leconte, comme tout le monde l’aura sûrement perçu, est construit sur le mode d’une ironie féroce, et pour le coup c’est vraiment bien trouvé, un peu comme combattre le mal par le mal . L’œuvre de Patrice Leconte, c’est la critique de la société dans laquelle nous vivons, qui selon de nombreuses études ou même des constats du quotidien, crée de plus en plus de solitude et de dépression. En cela, c’est intéressant et utile.
Certains passages restent, selon moi, assez mystérieux et même troublants. On comprend, parfaitement bien la thématique et le fonctionnement du film, mais il est à noter que quelquefois ça va un petit peu trop loin . On peut faire dans le noir, sans pour autant basculer dans quelque-chose de malsain. Qu’on se le dise, le film en lui-même, si on le comprend bien, n’est pas malsain, j’émets juste des petites réserves quant à certains passages …

Autre critique, il y a beaucoup trop de passages « chantés », bon il faut dire que ce n’est pas du tout ma tasse de thé. Et puis, normal me direz-vous pour une comédie musicale, mais ici, c’est très long, TROP long. À dire vrai, dès le début, j’ai trouvé les passages chantés insupportables et ennuyeux. En raccourcir certains ou même en supprimer quelques-uns, aurait été judicieux, parce que là c’est complètement assourdissant et fatiguant ! En plus, niveau texte, c’est vide, pas très recherché et d’une platitude assez déconcertante.

Le petit bonhomme joyeux Alan est mignon, il apporte quelque chose de particulier et heureusement qu’il est là !
Esthétiquement, c’est plutôt bien réussi, du noir à la couleur c’est toujours joli. Et justement, il y a beaucoup de couleurs dans le film, et ce dès le début, avec l’apparition de la fameuse boutique bigarrée, fantaisiste. Quel paradoxe quand on connaît les services que propose cette dernière, ici aussi l’ironie est maîtresse.

L’évolution de l’esthétisme colorée ; la transformation progressive de Marilyn la sœur d’Alan et cette joie de vivre qui se répand et change les codes du film m’a terriblement fait penser à Pleasantville (1998) réalisé par Gary Ross. Peut-être faut-il aller chercher loin ..

Il y a de l’amour, de l’affection et de la rédemption dans La Maison des suicides et c’est toujours bon à prendre comme sentiments, la critique de la société est intéressante. Il s’agit d’un vrai dessin-animé, je n’ai pas vu d’images de synthèse, cela fait du bien, ça nous change ! On s’ennuie à certains moments, mais il y a vraiment pire, le film n’est pas totalement à jeter.
Néanmoins, il y a beaucoup plus de défauts que de qualités, rien de très extraordinaire. Ce n’est pas un film immanquable, vous l’aurez compris. De plus, inutile d’y amener vos enfants, ce n’est clairement pas pour eux !

@ Audrey Cartier

[Critique] LE MAGASIN DES SUICIDES

Crédits photos : Diabolo Films


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