Magazine Cinéma

Les larmes de la facétieuse Madame Wang

Par Luc24

Il en aura fallu du temps pour que cette Madame Wang débarque sur nos écrans (le film était présenté à Cannes en 2002 !). Petit film chinois sur une pleureuse d'enterrements (pratique méconnue de nous autres occidentaux mais qui vaut sacrément le coup d'oeil), ces larmes tiennent-elles toutes les promesses d'un pitch original et intrigant ?

La critique  

Les larmes de Madame Wang

Coloré et barré, tout en restant sensible : un beau portrait de la Chine à travers une femme facétieuse

Une jeune femme (Liao Qin) galère dans les rues agitées de Pékin. Comment se faire de l'argent pour survivre ? Notre Madame Wang vend dans un premier temps des DVD piratés (avec des pornos sous le manteau) malgré les interventions policières qui lui font couler son business parralèle. Pour ne rien arranger, son mari est un flambeur qui acumule les dettes de jeu et, par un dérapage nerveux, va finir sous les barreaux. Plus d'argent, un mari absent, un bébé sur le dos (un gamin qu'elle gardait et dont les parents ont déserté leur domicile d'une heure à l'autre en l'abandonnant!) ...Madame Wang fuit. Elle retourne alors dans sa ville natale, dans la Province de Guizhou. L'occasion pour elle de revoir son ex (qui a une nouvelle campagne et travaille dans un service de pompes funèbres qui ressemble plus à un magasin de farces et attrapes qu'autre chose) et d'essayer de trouver de nouvelles perspectives. C'est ainsi que Madame Wang devient pleureuse d'enterrements. Elle est payée pour venir à ces cérémonies funestes dans le but de commémorer la mémoire des défunts en pleurant et en effectuant des performances dansées et chantées. L'argent commence enfin à tomber : aurait-elle trouvé sa vocation ?

Les larmes de Madame Wang

Dans une première partie, Les larmes de Madame Wang dresse sans tabous un portrait de la Chine , une Chine agitée, où règne une certaine précarité, une violence, un état d'urgence. Dans une seconde partie , on se recentre sur le portrait de la femme autour de laquelle l'oeuvre s'articule. Et quelle femme ! Une véritable petite peste , boudeuse, un peu manipulatrice mais surtout extrêmement attachante et superbebement interprétée par l'actrice Liao Qin. Ca parle de mort mais tout est très coloré, joyeux, il règne une certaine bonne humeur et un cynisme dont on se délecte rapidement (et les performances de la dame ont de quoi devenir culte). Formant avec son ex un véritable business des pleurs (avec des formules aux noms plus extravagants les uns que les autres) , notre Madame Wang ne recule devant rien pour se faire de l'argent. Lors d'une scène hilarante, nous la voyons ainsi en train d'espérer tsunamis, attentats ou épidémies afin d'arrondir ses fins de mois. Film social et sentimental, Les larmes de Madame Wang est un petit bonbon acidulé, une belle curiosité tragi-comique à découvrir.



 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Luc24 78 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines