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Golf is dead

Publié le 28 mars 2008 par Brigitte Contois

Loin des programmes TV et des pages sports des revues, le golf en France n’a pas la popularité du foot ou du tennis, le marché du golf est aux abonnés absents. Faute de champions comme Alain Bernard pour la natation ou Tsonga pour le tennis, le golf français ne fait pas parler de lui au-delà des frontières alors pas de flan sur le tee. Cela peut justifier le manque d’engouement des Français pour ce sport. Pourquoi en faire puisqu’on n’en parle pas ? L’étiquette du sport des privilégiés et de vieux reste collé aux spikes car elle est maintenue par beaucoup de golfeurs souhaitant profiter d’un parcours rien qu’à eux et des chaînes d’hôtels grand standing mettant luxe, spa et resort golf à prix exhorbitifs. Alors il reste la question de l’accessibilité au delà du prix mais du transport. Les jeunes peuvent s’y rendre si les parent les y emmènent mais faute de pros motivants ou compétents, le golfeur adolescent prend son argent de poche pour délirer avec ses copains hors d’un domaine où le senior prône. Il n’y a pas de bon trip ni de délire ni d’icône à égaler. Le golf de Trifouillis-les-Oies est perçu comme sa piscine municipale, on achète son ticket pour y aller et sans plus. Kevin n’a pas plus envie de draguer le 3eme âge de l’aquagym que celui du  trophée Damart Golf Tour. Le golf en France n’est perçu que comme un espace vert payant où seul le notaire et le médecin y vont le jeudi. Jade et Cassandre vont au hip hop.
Faute de culture, la France n’a pas envie de jouer au golf en famille. Le Français n’a pas envie de jouer du bâton et de la balle en pleine nature alors que ses collègues font du squash au clubfrim. Madame n’a pas envie de swing dans la boue car on lui dira de participer au show TV d’échange de Mamans avec Edwige, fan de soirées mondaines. Pas de culture, pas de mode, pas d’esprit nature ni d’esprit sport, la France passe à côté d’un marché qui marche outre-mers et océans. Faute à qui ? Une fédération qui dépense son énergie en interne et qui ne cible pas les bonnes populations, des clubs trop fermés qui vivent à la guerre des clochers restant persuadés d’être le meilleur avec ses 107 joueurs répertoriés, des chaînes et des grosses industries plus impliquées dans un volume de médiocrité que dans un essence de qualité et des joueurs trop orgueilleux pour ouvrir les barrières psychologiques du golf. Sans une bonne communication, des stratégies sérieuses et un cheval de bataille voire une Jeanne d’Arc emblématique ou un Tiger de Saint-Denis, la France perdra ses trous et ses potentielles vaches à lait sur le green. Au stade de 2008 et d’un pays trop en retard sur un marché où même les pays émergents parient tout azimut, la gangrène obscure prive la France du marché du golf. Les bons professionnels que ce soient de matériel, d’innovation ou de vêtements ne viendront pas dans une France trop obscure. Les plus motivés l’ont constaté au salon de la Bérésina. Même une requalification en PGA France show ne fera pas revenir les déçus qui décourageront les autres de passer l’atlantique avec un petit dollar. Il est trop tard. Il ne restera plus que des fiefs d’irréductibles gaulois qui feront parler d’eux grâce à leur passion magique qui mettra le golf aux valeurs de partage, de sport et du marché local.
Il ne reste qu’à espérer profiter de ce revers pour dégager une manne dans la version off du golf. Ouvrir le golf en France sur l’antithèse des vieux machos riches avec des jeunes sans fric où les nénettes font vecteur force. L’espoir est peut-être dans le street golf, dans les arts autour du golf dans la déclinaison du golf en culture jeune et urbaine. Tant pis si la France devient la Harlem du golf, c’est sans doute la seule version dont il subsistera quelquechose dans 100 ans au niveau international. Autres âges, autres mœurs, autres cultures. Golf is dead.


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