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[Critique] OUTPOST

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Outpost

Note:

★
★
½
☆
☆

Origine : États-Unis/Angleterre
Réalisateur : Steve Barker
Distribution : Ray Stevenson, Richard Brake, Julian Wadham, Paul Blair, Michael Smiley, Brett Fancy, Julian Rivett, Johnny Meres…
Genre : Horreur
Date de sortie : 2 mars 2010 (DTV)

Le Pitch :
En Europe de l’Est, une escouade de mercenaires est chargée d’escorter un homme d’affaire jusqu’à un bunker isolé dans la forêt. Le but étant de mettre la main sur un trésor de guerre perdu.
Une fois sur place, les soldats de fortune deviennent rapidement la cible de rafales de tirs. Forcés de monter un siège dans le bunker, ils ne vont pas tarder à découvrir les mystères de cette base en apparence abandonnée qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, était le théâtre d’expériences scientifiques de la part des nazis…


La Critique :
Premier long-métrage de Steve Barker, Outpost organise le mariage d’Expendables et de Dead Snow, la comédie gore avec des zombies nazis. C’est aussi simple que cela. On prend des soldats dotés d’énormes cojones et on les confronte à de méchants nazis revenus d’entre les morts. Immortels et indestructibles, car résultant d’une série d’expériences sadiques pratiquées sur ordre d’Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale. Rien d’original en somme.

Ce qui ne veut pas dire qu’Outpost soit foncièrement mauvais. Si tant est que l’on apprécie ce genre de mélange. Pas révolutionnaire, mais profondément honnête, surtout sur d’un point de vue purement technique, Outpost traduit la fascination de son auteur pour les légendes traitant des recherches ésotériques auxquelles les nazis se livraient. Un peu comme dans Indiana Jones, sauf qu’ici, le postulat de départ ne semble servir qu’à orchestrer un affrontement sanglant.
Et c’est là où le bas blesse. Par manque de moyens ou simplement à partir d’une volonté de se la jouer fine, Steve Barker semble reculer l’échéance de l’affrontement tant attendu entre ces mecs burnés et ces zombies surpuissants. Il préfère poser une ambiance, amorcer tout un tas de pistes, sans chercher à mettre la charrue avant les bœufs. Le problème, c’est qu’au bout d’un moment, on en vient à s’ennuyer fermement. Pas foncièrement désagréable, cette mise en situation dure trop longtemps et finit par provoquer un certain désintéressement. Une impression renforcée par le caractère claustrophobique de l’action, pour un métrage qui s’apparente à un huis-clos horrifique. Barker pédale quand il s’agit de donner du corps à la peur de ses protagonistes. Compréhensible si on considère qu’il s’agit d’une première œuvre, mais malheureusement préjudiciable.

Heureusement, dans ces moments de calme, où le poids de la menace peine à resserrer son étreinte sur nous spectateurs, les acteurs permettent à Outpost de susciter un intérêt minimum. Emmenés par le toujours charismatique Ray Stevenson, vu notamment dans la série Rome et dans le bourrin Punisher : War Zone, les mercenaires comptent aussi dans leurs rangs l’excellent Michael Smiley, force tranquille du cinéma britannique aperçu dans le traumatisant Kill List, ou encore dans l’une des meilleures séries de tous les temps, à savoir Spaced (avec Simon Pegg et Nick Frost).
Des soldats aux caractères parfois opposés, enfermés tels des rats de laboratoire qui, sous l’effet de la pression et de la peur, réagissent différemment. Pas franchement convaincante, la petite étude de mœurs à laquelle se livre le film apparait plutôt comme cousue de fil blanc.

Deux ou trois passages emportent la mise. C’est déjà ça. Le reste n’étant encore une fois pas foncièrement mauvais. L’ambiance est là. Glauque, Outpost jouit d’une photographie assez chiadée, qui contribue à lui donner un cachet des plus intéressants. La fin aussi vaut son pesant de cacahuètes. Ne serait-ce que parce qu’elle traduit l’attitude jusqu’au-boutiste du réalisateur. Un cinéaste qui présente cette année la suite d’Outpost. En espérant qu’il ait mis un peu de nitro dans sa machinerie, car quand on compare cet Outpost avec Dead Snow, force est d’admettre que le fun, l’humour et le gore outrageant du second, contribuent à juger un peu plus sévèrement ce premier essai pas déshonorant, mais un peu trop mou du genou.

@ Gilles Rolland

[Critique] OUTPOST

Crédits photo : Cinema One


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