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Naive new beaters en interview : chaloupés et timbrés

Publié le 03 octobre 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

JULOT NNP VERSO album  1024x683 NAIVE NEW BEATERS EN INTERVIEW : CHALOUPÉS ET TIMBRÉS

C’était court, peu précis mais efficace. Qu’ils soient en promo ou non, rencontrer les Naive New Beaters sur le terrain des mots n’est jamais facile : ils ne gardent jamais leur sérieux et brouillent toutes les questions posées et à venir. Et lorsque l’on a entre 20 et 30 minutes de disponibilité au détour de longs couloirs blancs et morbides (coucou la Maison de la Radio), il faut savoir insister.

Pour autant, Eurobelix, Martin Luther B.B. King et David Boring sont assez calmes lorsque je les retrouve dans une petite pièce aux murs blancs, bien loin de l’ambiance « tropicale » de leur deuxième album La Onda. Une petite heure seulement après leur passage sur France Inter, le micro est branché et enregistre chaque débordement.

Lecteurs sensés, fuyez. Fans de Naive New Beaters et de l’humour potache, restez. Sachez que c’est ici que vous saurez, en exclusivité, de quoi sera fait leur troisième album.

C’est quoi la principale différence entre La Onda et Wallace ?

Martin : A priori, il n’y a pas les mêmes chansons.

David Boring : Oui, il faut dire qu’on a fait l’effort de ne pas mettre les mêmes. C’est enrichi en chaloupe et en sentiments avec une double dose de hits. Surtout, il y a plus de chansons que sur Wallace : une de plus. C’est donc avant tout un élan de générosité.

Question con : pourquoi ce titre La Onda ?

David Boring : Question pas si con que ça car, à l’heure actuelle, on n’arrive toujours pas à l’expliquer de manière intelligente. A la base, La Onda, ça signifie « La Vague » en espagnol. Ensuite, c’est la bonne ambiance : « Que onda ! » ou encore « Qu’est ce qu’il se passe ? Ça va ? Ça baigne ? « . Et du fait qu’on n’arrivait pas à joindre la Californie, on s’est dit que l’Amérique du Sud, c’était mieux et plus facile. D’où La Onda.

Comment s’est déroulée la production de la galette ?

Martin : On a mis moins de temps.

David Boring : Par rapport à Wallace, c’était moins du tout cuit.

Martin : Après le premier album, on a fait deux ans de tournée. En rentrant, il a bien fallu qu’on se mette à composer des chansons puis de finaliser le tout en studio.

Eurobelix : On s’est aussi rendu compte qu’en tournée, sans notre matos et nos jouets, on n’arrivait pas à composer.

Martin : Ensuite, on a écrit comme pour Wallace. Chacun a son petit studio et on navigue entre nous. On commence des mélodies chez moi, David Boring passe ensuite et, quand il en a marre de voir ma gueule, il va voir Eurobelix. Et ainsi de suite.

C’est quoi votre objectif  ?

David Boring : Faire des morceaux mortels. Et t’es content quand tu fais des morceaux mieux que mortels.

Eurobelix : J’ai eu l’impression, pendant la composition de La Onda, qu’on allait produire des chansons plus mélodieuses, plus pop. Et les gens ont commencé à nous dire, à la sortie de l’album, qu’ils ont retrouvé une énergie du live.

Martin : Du coup, on est paumé.

David Boring : Je trouve que ça chaloupe, ça groove un peu plus et c’est plus éclectique. En somme, ça part dans plus de directions.

Est-ce que votre tournée de deux ans vous  a influencé ?

Eurobelix : Inconsciemment ça joue. Au début on s’était dit qu’on devait garder cette énergie du live puis, au fur et à mesure, on a oublié.

Et pour transférer La Onda en concert, vous avez fait des changements ?

David Boring : C’est un peu simplifié.

Martin : Un truc encore plus direct.

David Boring : C’est retranscrit avec de nouvelles chorégraphies et de nouvelles couleurs.

Martin : Et puis c’est surtout un show tropical…

« Tropical », c’est un terme que vous n’aviez jamais utilisé jusque là…

David Boring : A la sortie du premier album, on disait pour rigoler qu’on ferait de la bossa. Au final, et à force de l’avoir dit, on a maintenant un côté tropical. C’est un peu comme de dire à quelqu’un qu’il est beau alors qu’il est moche :  à la fin, il en est convaincu. Une technique d’auto-persuasion.

Le prochain, ce sera quoi alors ?

David Boring : Justement, là j’ai peur de ce qu’on va dire. Il y a peu, j’ai lancé l’idée de faire de l’opéra rock. Ça me ferait chier qu’on en arrive là.

Eurobelix : Un opéra reggaeton.

Martin : Un opéra reggae.

Eurobelix :  Non, de l’opéra reggaeton.

David Boring : Ah ouais, là c’est vraiment de la niche musicale.

En 2008, vous parliez de Queen ou de David Bowie pour vos influences : vous avez pas changé ?

David Boring :  Pour ça non.

Eurobelix : J’ai réécouté l’intégralité des Beatles, et je vois toujours pas quelle chanson je pourrais ne pas aimer.

David Boring (se souvenant) : Ah si, j’ai découvert un vieux groupe que je ne connaissais pas : The Grass Roots.

Eurobelix (se souvenant aussi) : Et moi je connaissais pas ce que faisait Paul Simon [membre du groupe Simon & Garfunkel, ndrl] en solo. Graceland (neuvième album de Paul Simon commercialisé en 1989) est très stylé.

Et depuis 2008 : qu’est ce que vous avez aimé ?

David Boring : The XX, c’était mortel. Surtout qu’on a joué avec eux en 2010, avant qu’ils explosent, au festival Great Espace, à Brighton.

Martin : Metronomy, ils ont aussi bien réussi leur deuxième album.

Et côté scène française ?

Martin : J’ai beaucoup aimé le troisième album des Stuck in The Sound : ils ont fait du bon boulot.

Eurobelix : Et le premier album de The Shoes.

David Boring : Lescop, c’est pas mal, surtout en concert.

Vous sentez appartenir à une scène en France ?

David Boring : On est très pote avec les Magic System, c’est la scène exotique en France. Christophe Maé, on aimerait bien être un peu plus potes, mais on a du mal : il n’y a pas d’accointances. Il faut qu’on pousse un peu plus le côté reggae, donc on verra ça un peu plus tard. Pourquoi pas avec le troisième album !

Vous avez produit un featuring avec Oxmo Puccino en 2009. Si c’était à refaire, vous choisiriez quel rappeur ?

Martin : Sans hésitation, encore Oxmo Puccino. C’est toujours un plaisir.

Eurobelix : Orelsan aussi.

David Boring : Sexion d’Assaut aussi, c’est cool.

En 2009 vous sortiez un album de remix. Pour La Onda, vous aimeriez que ce soit quels genre de groupes qui vous reprennent ?

David Boring : Pour relancer les ventes, y a pas mieux. Sinon, à chaque fois, on essaie d’approcher les mêmes mais ça ne fonctionne pas.

Comme qui ?

David Boring : Stuart Price, Ratatat et Jean Roch, qu’on salue. Et aussi La Compagnie Créole.

Ils ont pas voulu ?

David Boring : Il faudrait qu’on achète un peu de rhum au crabe, même si on n’aime pas et que ça n’existe plus.

Martin : Rod Stewart et Clash, ça, ça serait mieux.

Par la suite, il restait encore quelques minutes pour finir en beauté l’interview. Je leur ai proposé de se poser des questions entre eux. Avant tout, petit retour sur qui est qui :

 NAIVE NEW BEATERS EN INTERVIEW : CHALOUPÉS ET TIMBRÉS

Pour ce qui est de l’auto-interview, voici le résultat en audio :


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