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Patrick Buisson, où es-tu ?

Publié le 04 octobre 2012 par Juan
Patrick Buisson, où es-tu ? Il faut traquer Patrick Buisson.
Pour celles et ceux qui pensent que la droite parlementaire s'est égarée dans d'obscurs débats identitaires d'extrême-droite pendant le précédent quinquennat, Buisson est devenu l'incarnation de l'échec et du mal.
L'ancien conseiller ès sondages de Nicolas Sarkozy oeuvrerait toujours en coulisses à l'UMP. Il se murmure qu'il aurait même un contrat de prestations avec l'ancien parti sarkozyste. Interrogé sur le sujet jeudi 27 septembre, Luc Chatel, qui soutient Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP, a expliqué qu'il n'en savait rien. D'après le Parisien du même jour, Buisson travaille pour Copé.
A-t-il écrit les bonnes feuilles de son récent bouquin, le « Manifeste pour une droite décomplexée » ? On devine l'inspiration, jugez plutôt : « La droite que je défends est moderne, républicaine et libérée du politiquement correct, cet ordre établi imposé par la gauche bien-pensante pour assurer sa domination » explique Copé. La démarche est peut-être sincère, mais surprend toujours: la droitisation du discours UMPiste n'a servi à rien contre le Front National. Marine Le Pen a terminé à 18% des suffrages au premier tour de la dernière élection présidentielle.
Notre confrère Guy Birenbaum a donc lancé un appel public au conseiller de l'ombre: qu'il s'exprime enfin et lève quelques ambiguïtés. On se doute bien qu'il conseille encore trop de monde à l'UMP.
Patrick Buisson était ce conseiller occulte de l'Elysée, légion d'honneur reçue des mains de l'ancien monarque en septembre 2007, rémunéré 1,5 million d'euros pour sa première année élyséenne, avant que les révélations de la Cour des Comptes ne provoquent l'interruption dudit contrat. En 2008, pour sa première année, Buisson supervisait la commande d'un sondage politique tous les trois jours, soit 134 sondages au total, ensuite publiés sans mention de cette intervention par des médias peu regardant.
Le même Buisson a inspiré la campagne qualifiée de droitière voire frontiste de Nicolas Sarkozy au printemps dernier: immigration et sécurité plutôt que chômage et économie, l'argument était facile. Et Nicolas Sarkozy sombra.  En 2011, il a dénoncé la «  prolophobie » des élites, suggérant de réserver le RSA aux Français.
En 2012, on a apprit que Patrick Buisson conseillait également Laurent Wauquiez depuis 2007, et même Valérie Pécresse. Les deux se sont ralliés à ... François Fillon pour cette campagne interne.
« C'est normal qu'on n'ait pas tant de différences que cela. (...) On a les mêmes valeurs » commenta l'ancien premier collaborateur de Nicolas Sarkozy. Dimanche 30 septembre, il poursuit sa course contre Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP. Ce dernier dénonçait-il le racisme anti-blanc ? Voici que son rival propose de faire voter chaque année par le Parlement pour fixer le nombre d'immigrés à accueillir dans le pays. « C'est la première fois qu'on accueille des étrangers dans des proportions aussi importantes. » Pauvre François Fillon... obligé de centrer son discours sur l'immigration, une fois encore...
L'UMP joue donc les prolongations de la mauvaise campagne xénophobe de Nicolas Sarkozy en mai dernier (*).
La faillite, c'est maintenant !
(*) A toutes fins utiles, rappelons que François Hollande suggérait de définir l'immigration économique (et seulement celle-là).


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