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Les sacrifiés

Par Irreguliere

Sans titre

Tu sais, mes défauts je les aime trop pour les corriger. J'aime les hommes pour leur corps, pour leur force, leur odeur d'étalon après l'amour, leurs muscles qui tremblent et implorent la pitié. Leur faiblesse toujours secrète. Leur abandon que rien ne peut contrer. J'ai envie de puiser en eux tout ce qui me manque.

Dernière lecture pour le prix Confidentielles...

Whitechapel, 1954. Un vieil homme, Jasper Proudlock, est tué, renversé par une voiture. Un accident qui ressemble beaucoup à un meurtre. Pour comprendre, il faut remonter dans le passé. Kuala Lumpur, bien des années avant... (je suis volontairement très succincte sur le résumé parce que si on commence, on est obligé de résumer tout le livre.

Bon, je vais être très sévère avec ce roman, mais c'est parce qu'il m'a réellement déçue et agacée : pour moi, l'auteur avait tout pour faire quelque chose de magistral, et elle s'est plantée en beauté. La narration n'est absolument pas maîtrisée, en tout cas au début, et vu la complexité de l'histoire, un peu plus de fermeté aurait été bienvenue : les personnages apparaissent comme ça, sans crier gare, on ne sait pas qui ils sont, souvent ils ne sont que très tardivement nommés et j'ai beaucoup trop souvent été totalement perdue, ne sachant ni de qui on parlait ni de quelle époque ni de quel lieu. Du coup, j'ai eu beaucoup beaucoup de mal à dépasser la première moitié ; après ça allait mieux, étant donné que les personnages étaient connus, mais j'ai alors eu un autre problème, qui pour moi est le défaut majeur du roman : pour le dire simplement, trop de secrets tuent le secret et là, honnêtement, je pense que certains mystères sont largement superflus, n'apportent rien, alors que dans le même temps certains éléments sont expédiés. Par exemple, je trouve que le séjour d'Ethel en prison est totalement bâclé, surtout quand ensuite on connaît le "secret", on se dit qu'elle réagit bizarrement : n'est-elle jamais tentée de tout raconter par exemple ? De même, pour moi, le personnage de Jasper n'est pas assez creusé (et puis, j'ai quand même l'impression qu'on l'excuse un peu trop facilement pour jeter les pierres à Ethel). Alors que la mort de Bobby et le mystère de la naissance d'Ethel, franchement, c'est en trop. Surtout la mort de Bobby d'ailleurs, car pour moi ça "gâche quelque chose".

Pourtant, avec le personnage d'Ethel, l'auteur tenait un grand personnage, une vraie amoureuse. Elle avait un vrai sujet, et sa version des choses me plaît mieux que celle de Somerset Maugham dans La Lettre (le roman est inspiré du même fait divers). Et c'est ce qui me met en colère : quand un auteur gâche un sujet par maladresse !

Bon, Sylire par contre a un avis exactement inverse...

Les Sacrifiés

Juliette MORILLOT

Belfond, 2012


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