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Mon discours de clôture de la 32ème AG de l'ADMD à Marseille

Publié le 07 octobre 2012 par Jeanlucromero

Mesdames et Messieurs,
Chers amis, militants et sympathisants de l’ADMD,
Vous êtes impatients, je le sais. Moi aussi, je le suis tout autant que vous. Depuis que François Hollande a inscrit dans son programme de campagne la légalisation d’un droit à mourir dans la dignité, vous percevez que nous semblons arriver au bout de trois décennies de lutte acharnée – et parfois désespérante – afin d’obtenir cette liberté individuelle de mettre un terme à notre vie, quand cela nous semble bien, pour la seule et indépassable raison que nous sommes arrivés au bout de cette vie.
Vous êtes impatients, je le sais, car vous trouvez aussi que les choses semblent patiner, depuis que nous avons obtenu ces deux débats publics inédit sur l’euthanasie – le premier le 24 novembre 2009 à l’Assemblée nationale et le second le 25 janvier 2011 au Sénat – , depuis que la campagne présidentielle a mis ce sujet, aussi grâce à nous et à notre campagne, au cœur des débats et des projets de société.
Je ne peux pas, bien sûr, vous donner tort.
Comme vous, je déplore la lenteur qui semble animer, en cette matière, le sommet de l’Etat. Je regrette la création d’une énième mission et, qui plus est, confiée encore une fois à un professeur de médecine alors que la question de la fin de vie devrait rester dans le champ unique de la citoyenneté, même si le concours d’un médecin, respectant en cela la volonté de son patient, est important pour la mise en œuvre de notre Ultime Liberté. Pour l’IVG, a-t-on réservé le débat aux seuls médecins ? Non. Pourtant leur intervention est nécessaire mais on a privilégié à juste titre la position de la femme concernée. Je conteste que sur les huit membres de cette mission, deux au moins soient membres du comité exécutif du mouvement pro-life Plus digne la vie piloté par Emmanuel Hirsch, celui-là même qui disait des horreurs sur l’ADMD lors des deux discussions parlementaires de novembre 2009 et de janvier 2011, celui-là même qui s’opposait à la présence de notre association au sein de la Maison des Usagers de l’hôpital européen Georges-Pompidou. Je regrette enfin qu’en créant une nouvelle mission sur ce sujet, on dépouille les parlementaires de leurs prérogatives. Certains, déjà, nous ont confié leur amertume d’être dessaisi de cette grande question de société qui remporte l’adhésion de la quasi-totalité des Françaises et des Français.

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Comme vous, j’ai peur que du fait de la lenteur de nos gouvernants à agir pour ouvrir ce droit – un droit, pas une obligation – ce droit à choisir les conditions de notre propre fin de vie, je termine mes jours dans des circonstances que je n’aurai pas choisies. Comme beaucoup d’entre vous ici, ce samedi, j’ai peur de me faire voler ma mort, de gâcher ces instants graves et magiques, uniques évidemment, où des personnes qui s’aiment peuvent, sans pudeur, se préparer à une séparation : dernières larmes, derniers baisers, dernières caresses.

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