Magazine Cinéma

De l'épineuse question des couvertures

Par Irreguliere

Sans titre

Il y a quelques temps, je vous faisais part de mes réflexions concertant l'art délicat de la quatrième de couverture. Voici donc, somme toute assez logiquement, le second volet de votre saga cultur'elle sur le marketing éditorial : la couverture elle-même, qui, mine de rien, est un élément fondamental dans le choix d'un livre. Car on peut ne pas lire la quatrième ; en revanche, je ne vois guère trop comment éviter de regarder la couverture. 

Alors déjà, sur la couverture, il y a le nom de l'auteur. Evidemment, c'est un élément important lorsqu'il s'agit d'un auteur connu, parce qu'il crée un horizon d'attente, bon ou mauvais d'ailleurs : parfois on se jette sur tous les ouvrages d'un auteur, parfois on évite soigneusement tous ceux d'un autre pour cause d'allergie. Olivier Adam, je sais que cela ne sera pas bien gai, mais que cela me nourrira ; Frédérique Deghelt, je sais que je tomberai en pâmoison devant sa manière de dire l'amour ; Tatiana de Rosnay, je sais que je passerai un bon moment. Christine Angot, je sais que je suis allergique, donc je passe soigneusement. Bien sûr, si le nom est inconnu, cela n'aide pas et d'autres indices seront nécessaires. A ce sujet, j'étudiais vendredi avec mes élèves de littérature et société une interview de Jérôme Lindon, ou il racontait une anecdote : des journalistes avaient soumis à plusieurs comités de lecture Han d'Islande de Hugo, mais sans dire que c'était Hugo, et dans la mesure où ce n'est pas son roman le plus célèbre, personne ne l'a reconnu et tout le monde l'a refusé. J'ai trouvé l'histoire amusante, car révélatrice d'une sorte de fétichisme de l'auteur...

Ensuite, le titre. J'avoue aimer les titres un peu longs, énigmatiques et mystérieux, propices à me faire rêver le roman avant de le lire...

La maison d'édition. C'est important, parce qu'il y a toujours des éditeurs dont on sait qu'on va, en général, aimer les publications, dont la ligne éditoriale nous ressemble. Par exemple, j'ai une confiance presque aveugle en Actes Sud ou Stock, qui publient des auteurs qui en général me ressemblent et me parlent. Même si on n'est pas à l'abri d'une déception, et que cela ne suffit pas.

Et puis, il y a la maquette elle-même. Certaines maisons font dans le sobre presque austère, Gallimard notamment. D'autres font dans le plus coloré. Je suis allergique aux couvertures criardes de Zulma (qui pourtant je pense publie de bons livres, mais vraiment leurs couvertures je ne peux pas). Je n'aime guère les photographies humoristiques. Avec les élèves sus-mentionnés, j'ai fait le test et évidemment, ils ont tous avoué être spontanément plus attirés par les couvertures illustrées, qui comme certains titres laissent imaginer plein de choses. Gallimard et Stock, trop neutre pour eux. Pour ma part, j'aime aussi les jolies couvertures, un tableau de maître soigneusement choisi, une photographie suggestive, mais il y a dans les couvertures austères une exigence qui ne me déplaît pas non plus.

Enfin, les bandeaux racolleurs. Eux ont tendance à me faire fuir, surtout quand ils consistent en une phrase dithyrambique sur le roman, je trouve cette accroche un peu vulgaire. Quant à la mention d'un prix littéraire, étant donné qu'on va finir par en avoir autant que de livres publiés, ça ne m'incite pas à grand chose...


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