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Dope, it’s Dom Kennedy

Publié le 07 octobre 2012 par Unionstreet

Dope, it’s Dom Kennedy

Le phrasé nonchalant et savamment mâché du Dom demeurait anecdotique jusqu’au début de l’été pour la plupart d’entre nous. Débarquant d’outre-Atlantique pour réchauffer une saison estivale timide, il nous servait son « Yellow Album » sauce caramel : doux et langoureux comme un tongue-kiss avec ton McFlurry. Retour sur cette icône en devenir !

Dope, it’s Dom Kennedy

Etant plus jeune, c’est à Santa Monica qu’il passe la majeure partie de son temps, une manière pour lui de calmer la situation. Fuyant la inner-city et sa folie ambiante, délaissant autant qu’il le peut Leimert Park et le hood peuplé d’indigènes,  il s’inscrit au club de baseball de la ville et ne passe pas un jour sans jouer au point que ses amis soupçonnent une liaison douloureuse entre le Dom et sa batte. Sport à travers lequel il apprendra la discipline, tabassage au manche en bois et autres étouffages au gant de cuir l’ont fait avancer droit, le Dom se retrouve cadré et avance de façon prospère (j’en place une pour Alli).

Comme tout sportif qui se respecte, le style vestimentaire déteint sur lui (et en tant que basketteur je sais de quoi je parle, comme tous mes compères j’ai traversé une période assez douteuse entre tee 4XL et baggy M+F G qui auraient pu accueillir trois Erwan O’Gara), c’est donc tout naturellement qu’on le retrouve peu après dans une love-story avec la sappe, obtenant un job dans un clothing store durant la fin de son adolescence et le début de sa vingtaine. L’homme est « soin » comme dirait l’autre, et c’est d’ailleurs avec aisance qu’il impose son statut de rappeur à l’accoutrement impeccable via l’anthem « Designer Shit » sur sa tape « The Original Dom Kennedy » en 2011.

Dope, it’s Dom Kennedy

Tout ce dont je viens de parler peut sembler anodin, je vois déjà les détracteurs brailler « c’est quoi cette chronique rincée », « bats les couilles, parles-nous de peura ma leug », mais je répondrai à toutes ces petites putes de haters qu’il est toujours important d’installer un univers autour d’un artiste, une manière de mieux comprendre le Dom et son évolution, car il n’est pas à placer au milieu de tout un chacun…
Reprenons ! Personnage aux multiples facettes, entertainer populaire auprès de la gente féminine, Dieu seul sait combien de dindes chaudes il a fourré. C’est pourtant avec modestie qu’il se positionne comme un ado « dans la moyenne », un regular teenager qu’on ne remarquait pas plus que les autres (tu nous prends pour des cons ou biééé !?), c’est toutefois sans être naïf quant à son potentiel qu’il entreprend de s’impliquer avec plus de sérieux dans le rap, activité qu’il développe avec aisance. Chaque trait de caractère du Dom n’est pas en reste dans son personnage, ce dernier ne joue pas les gros durs et c’est grâce à cet environnement sensiblement différent que le bonhomme avance à grand pas, bien entouré, s’accaparant une optique nouvelle qu’il aurait eu moins de chance de connaître en restant dans son quartier d’origine, habile est le Dom.

Dope, it’s Dom Kennedy

C’est en 2007 que la carrière de Dom Kennedy débute réellement. Le natif de Hanford, CA, commence à bosser dur sur sa première tape « 25th Hour » déclarant néanmoins avoir écrit ses premières rimes en 1997. Quelques interrogations surgissent, pourquoi attendre si longtemps avant de se lancer, et comment s’est déroulée ce decade pour le Dom ?

La réponse me met le cul à terre, mais il faut croire que certaines personnes ne sont pas pressées et rentrent sans difficulté dans un schéma de vie obtus, le Dom n’a pas le temps pour les rush, sa vie est un slow-mo continu. Le Dom s’est donc laissé vivre, rien de mieux durant ces dix années… ah bonnnn, c’est probablement le genre de branlette dont on sort lessivé. Enfin bref, c’est avec peu de doutes que je décrète le Dom  « MC le plus à même de nous conter les péripéties d’un épicurien ». Homme de goût, homme qui flirt avec la vie et sait profiter comme personne de l’instant présent, le personnage qu’il cultive au  travers de sa musique ne s’éloigne pas de la personne qu’il est en réalité, real à sa manière, real façon carpe diem.

Dope, it’s Dom Kennedy

Le Dom se veut être la voix du chillaxin’, selon lui, trop peu de rappeurs se conformaient aux ambiances « piscine en compagnie de deux petites chattes » (sans misogynie aucune, pardonnez-moi les filles), c’est pourquoi il décida d’en être la nouvelle voix, amenant quelque chose de frais, qu’il estimait n’avoir pas été réalisé auparavant, souhaitant incarner cet être à l’identité marquée mais avec un soucis d’universalité prépondérant.
Dom s’aime et Dom aime les gens, Dom est désormais une figure, une icône inspirant les jeunes générations tout comme lui-même a pu l’être dans les 90’s en voyant les Dre, Cube et consort. Sa musique est donc un moyen de montrer l’exemple, d’apporter de l’espoir et de donner une perspective d’avenir sans armes, mais avec beuher et boissons distillées. Le Dom  dans l’harmonie la plus totale, paix et amour pour tous, une voix évangélique surplombant un lifestyle de brigand.
Le Dom nous incite à profiter d’une météo chaleureuse !
Drink some, smoke some et converser avec le sexe opposé sont des activités qui l’inspirent quotidiennement, chaque tape qu’il sort à son lot d’hymne au bon-vivre, que ce soit avec « Watermelon Sundae » sur « 25th Hour » ou encore « Ice Cream Truck » aux relents g-funk bien sentis sur « II : From The Westside, With Love ». Le Dom ne mâche pas ses mots et met l’accent sur un franc-parler découlant paradoxalement  d’un phrasé qui n’est pas des plus claires, contribuant ainsi à construire ce flow si particulier, sublimant ses propos et dialoguant avec souplesse.

Le down-tempo se place comme pilier de ses rythmiques et la vibe laid-back colle parfaitement à ce flow smooth à souhait. Le Dom délivre la plupart du temps une musique charnelle, suave, illuminant l’auditeur, allant même jusqu’à émettre radiations UV et toutes sortes de rayons nocifs pour notre mélanine, le Dom veut un auditoire bronzé. Épisodiquement, il se montre d’humeur bouncy, et s’attèle à nous pondre un banger, le banger façon Dom, ça reste mellow et easy-goin’, mais le dynamisme du Dom ne peut être que plaisant. Que ce soit sur « Menace Beach » ou « CDC », la chose est concoctée à sa juste mesure, on ne presse pas le Dom les enfants !
Cependant, en tant que digne représentant de la left-coast, il se doit d’aborder des thèmes représentatifs du cali way of life, sans tomber dans un gangstérisme cinglant, le Dom dépeint avec éloquence son milieu via des tracks comme « Grind’n », « N*gga 4 Life ».

Dope, it’s Dom Kennedy

Sur ce dernier essai qu’est le « Yellow Album », le Dom nous montre qu’il n’est pas du genre à s’éparpiller, confiant la production à une équipe restreinte et à quelques habitués : THC, DJ Dahi et DrewByrd sur 8 morceaux, laissant les miettes à Chase N Cashe, Fly Union, Troy Noka et J.Lbs. Il invite des rappeurs avec qui il a d’ores et déjà collaboré, on se rappellera alors de Polyester sur « Weekend Chicc », Kendrick Lamar sur le remix de « She Needs Me », Freddie Gibbs sur « Menace II Society », un anecdotique Too $hort et un Rick Ross, qui, depuis le coffre de la Alpina toute d’or vêtue (« Gold Alpinas »), s’occupe d’installer à renfort de tissus adipeux une conduite type low-rider, le Dom est au volant et pendant ce temps les rumeurs vont bon train, elles courent plus vite que tout, font parler les bavards, mais sont-elles fondées? en tout cas le boss de MMG serait tenté de signer le Dom, et ce, depuis 2009 à en croire ses dires.

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Petite soirée d’été posée, le soleil se couche, la luminosité prend des teintes pastelles, la pénombre force à la promiscuité pour certains et à des rapprochements plus physiques pour d’autres, des émanations emplies de THC chatouillent les narines poudreuses d’une chick encore mouillée, pool-party, le stick arrive à ses mains mais il n’est que de passage, il tourne tout comme les cups de gin & juice, la terrasse surplombe la côte et nous offre une vue infinie sur l’océan… l’écoute du Dom fait voyager pour sûr, mais oubliez tout ça, ici c’est Paris, l’été a pris fin depuis une semaine et la grisaille s’installe confortablement, faut qu’je retourne sur du son New-Yorkais genre le « Full Scale » de Showbiz & A.G., équipé d’la tête au pied, prêt à affronter cette météo maladive, le genre de shit à consommer sans modération.
A part ça, le Dom nous ramène ses saveurs clinquantes au début de l’automne, il viendra illuminer un Paris déjà tombé dans la morosité avec un live de son « Yellow Album », dernier rayon de soleil au sein d’un catalogue solide, alors notez bien la date, le 17 octobre à la Bellevilloise avec une première partie du homie Jazzy Bazz (dont l’interview par Esso devrait arriver chez nous incessamment sous peu).

Dope, it’s Dom Kennedy

Bonus track : le dernier Tyga avec un feat. du Dom « Crenshaw @ Midnight »

Je dédicace cette chronique au Rouxcool, shout out to ya mon pétit !


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