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Killer joe de william friedkin

Publié le 08 octobre 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Chris (Emile Hirsch) est endetté auprès d’un caïd. Résolu à rembourser ses dettes, il contacte Joe Cooper alias Killer Joe (Matthew McConaughey), flic le jour et tueur à gages la nuit afin d’assassiner sa mère qui possède une assurance-vie de 50 000 dollars. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévues.

 KILLER JOE DE WILLIAM FRIEDKIN

Flic le jour, tueur à gages la nuit

Bon, par où commencer… ? Peut être par le parcours de William Friedkin, qui a entre autre réalisé The French Connection avec Gene Hackman et Roy Scheider ou le célébrissime film l’Exorciste en 1973. Présenté comme le grand retour de Friedkin (cela faisait un long moment qu’il n’avait pas réalisé de grand film), Killer Joe est un film en somme assez surprenant, en tout cas pas le genre de film qu’on s’attend à voir après avoir aperçu la bande-annonce.

La particularité de Killer Joe est que le film oscille constamment entre plusieurs genres : du thriller au drame, de la comédie au film policier. Des dialogues très bien écrits, souvent en décalage avec les scènes filmées (mais qui procurent un humour très spécial), et des personnages à la limite du caricatural mais très intéressants, et surtout, très bien joués – notamment le personnage de Killer Joe, interprété par Matthew McConaughey, vraiment époustouflant. Le reste des personnages (à savoir la famille Smith) est composé d’individus très différents : d’un côté le père, un minable un peu alcoolique sur les bords, la belle-mère cougar, le fils, un dealer inconscient et la fille, une jeune fille dont on n’arrive pas à cerner la personnalité.

La force du film réside en la présence de forts contrastes : des scènes plutôt lentes, anodines, où apparaît soudainement une tension très forte (la discussion entre Dottie et Joe notamment).

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Le pilon de poulet

Ne pouvant payer l’avance réclamée par Joe, Chris accepte un deal : Dottie, sa sœur, servirait de caution lors de l’opération. Mais les choses tournent mal, et c’est bientôt un jeu malsain entre Joe et Dottie qui commence. Dès ce moment là, on ne perçoit plus le tueur à gages en homme venu pour tuer mais plutôt en pervers assez inquiétant. Des scènes malsaines, sales, qui mettent assez mal à l’aise : on ne voit pas trop où le réalisateur veut en venir, mais cela donne une autre dimension au personnage que l’on voit désormais d’un autre œil. Comme le dit assez bien Première : « après ça, vous ne regarderez plus vos menus KFC de la même façon ». Vous l’aurez compris, le politiquement correct n’a pas sa place dans ce film : des scènes violentes, des idées mal placées, des scènes gênantes et une tension assez forte pour vous faire remuer dans votre fauteuil de cinéma.

Là ou certaines scènes choquent, certaines font plutôt sourire, notamment celle où les dialogues sont en opposition complète avec les images : « qui veut de la salade de pomme de terre ? ». Mais ce qui semble assez frappant, c’est à quel point le deal entre Chris et Killer Joe s’apparente à un pacte avec le diable : un marché pour lequel aucun retour en arrière n’est possible, et un personnage qu’on trouve de pire en pire au fur et à mesure du film.

Un film plutôt surprenant

Globalement, Killer Joe est un film plutôt réussi, même si ce n’est pas du tout ce que l’on attendait de William Friedkin, figure emblématique du nouvel Hollywood (dont font partie Spielberg, Scorsese, Coppola ou encore De Palma). A 77 ans, le réalisateur de l’Exorciste réalise un film finalement peu personnel, assez grand spectacle – mais pas tout public – tout de même efficace et plutôt bien mené. Des acteurs très bons (même si encore une fois, on n’est pas habitués à les voir dans des rôles comme ceux là, notamment Matthew McConaughey mais surtout Emile Hirsch), des dialogues assez savoureux et une ambiance globale plutôt malsaine. Un seul regret personnellement : la fin du film, qui part plutôt en mauvais film de série B qu’en bon thriller. Dommage.

 KILLER JOE DE WILLIAM FRIEDKIN


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