Magazine Culture

Le juste retour des choses de David Gilmour

Par Ngiroux

Le juste retour des choses de David GilmourUne pérégrination dans son passé, Gilmour utilise les lieux  revisités au hasard des jours, ces lieux qu’il a fréquenté, un seul court moment, une seule journée, plusieurs années de sa vie, pour nous dépeindre les faits marquants de son antériorité.

Notre narrateur en premier chapitre nous raconte sa première flamme, sa première trahison amoureuse, Clarissa Bentley. Son ancienne école secondaire le plonge à l’aube de ses quinze ans, une période qu’il croyait oubliée, été 66 : J’étais monté dans la grande roue avec ma petite amie, et qu’elle était celle d’un autre avant d’en redescendre. Comment était-ce possible? C’était quoi, ce monde dans lequel de telles choses pouvaient se produire? Les humains sont-ils vraiment ainsi? Les mots ne sont-ils que camouflage, une façon de lancer les autres sur une fausse piste par rapport à ce qu’on est et ce qu’on peut vraiment?

Tout l’effrayait, un épisode beaucoup plus tragique, nous introduis son père, son suicide dans la maison familiale : je me demande si mon père, quand il a pris le fusil dans sa main et qu’il l’a placé sur sa tempe, a eu, l’instant juste avant d’écraser la gâchette et que la balle ne le renverse sur le sol, une hésitation. Se demandait-il s’il allait souffrir ? A-t-il pensé à moi ? Voyait-il le plafond de la cuisine quand il a heurté le sol ? Savait-il couché là, qu’il était en train de mourir? Regrettait-il son geste ? Est-ce qu’on rêve, quand on s’éteint comme çà, les images s’éloignant, encore et encore, de plus en plus loin ?  Est-ce là ce qu’il a pensé à la toute dernière seconde : c’est le juste retour des choses.

Vous ne me connaissez pas monsieur De Niro, mais… nous raconte son attrait maladif envers le festival du film de Toronto, sa première femme étant la directrice. Tolstoï et moi, son obsession, son roman préféré Guerre et paix. Enfin dix chapitres, qu’on pourrait facilement de qualifier de nouvelles, nous trace le parcours tortueux, parfois douloureux, de notre narrateur. Évidemment, on retrouve ce propos très intimiste, chaleureux, cet évoquant partage d’un ami cher, déniché dans L’école des films paru en 2010.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ngiroux 6 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines