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Le troisième homme de Graham Greene

Par Etcetera

Le troisième homme de Graham GreeneDurant l’immédiate après-guerre, Vienne est divisée entre les quatre grandes puissances victorieuses : américaine, britannique, russe et française, la cinquième zone, centrale, l’Inner Stadt, étant sous contrôle international.
C’est dans ce décor qu’arrive l’auteur de westerns Rollo Martins, sur invitation de son meilleur ami, Harry Lime, auquel il voue une admiration sans bornes. Mais, arrivé dans la ville, il apprend que Lime vient de mourir, renversé par une voiture, et que son enterrement a lieu le jour même.
Au cimetière, il fait connaissance de la jeune maîtresse de Lime, Anna, et ne tarde pas à en tomber amoureux. Il ignore cependant que, depuis son arrivée à Vienne, il est sous l’étroite surveillance de la police, qui cherche à démanteler un réseau de trafiquants de pénicilline dont Harry Lime faisait très certainement partie.
Rollo Martins, de son côté, mène une enquête auprès des témoins de l’accident dont Lime a été victime et aboutit à la conclusion que cet accident est en réalité un assassinat.

Mon avis : c’est un roman efficace, qui tient parfaitement en haleine le lecteur en le menant de rebondissements en rebondissements et de surprises en surprises.
On sent bien sûr que cette histoire a été écrite pour le cinéma car beaucoup d’images fortes sont suscitées par ce livre : nombreuses scènes mystérieuses et nocturnes, scène de la rencontre à la grande roue du Prater, scène de la poursuite dans les égouts, scènes au cimetière : même quand on n’a pas vu le film toutes ces scènes sont très visuelles et s’imposent à l’imagination.
Le style d’écriture est donc plutôt réaliste, descriptif, entrecoupé de nombreux dialogues, comme c’est en général le cas dans les scénarios. Mais l’écriture est travaillée comme celle d’un véritable roman.
Plusieurs scènes m’ont semblé faire preuve d’un assez grand sens de l’humour, particulièrement celle où Rollo Martins – auteur d’histoires de cowboys – est pris pour un écrivain homonyme, au style raffiné et affecté, et est invité à une conférence où il doit répondre à des questions sur James Joyce ou Virginia Woolf. J’ai trouvé intéressant et drôle que Graham Greene s’amuse ainsi de la différence entre la « petite » et la « grande » littérature et préfère, finalement, la première.



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