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La croissance, espèce en voie de disparition

Publié le 10 octobre 2012 par Parallaxe
La croissance, espèce en voie de disparitionLe développement économique s’appuie classiquement sur trois acteurs principaux : l’Etat, le consommateur, l’entreprise. L’Etat intervient sur le développement économique par le biais des investissements publics, des grands travaux, des aides fiscales. Le consommateur intervient par son pouvoir d’achat et sa consommation qui stimule la production. Enfin l’entreprise influence l’économie par ses investissements productifs et la création d’emplois. Bien entendu, les interactions entre ces acteurs sont plus complexes et leurs jeux plus interdépendants, mais l’essentiel est là. Or, actuellement, en France aucun de ces trois acteurs n’est en mesure de participer à la relance de l’économie. L’Etat est en faillite et ses caisses sont vides. Il n’a plus les moyens d’une relance keynésienne d’envergure. Le ralentissement économique tarit la source fiscale de ses recettes l’incitant à rechercher de nouvelles sources d’impôts. Dans la recherche de réduction du déficit, l’Etat avait le choix entre la diminution des dépenses et l’augmentation des recettes. C’est ce dernier choix qui a été le sien, le conduisant à augmenter la pression fiscale sur tous les acteurs de l’économie. Le consommateur voit son pouvoir d’achat diminuer par une pression fiscale en croissance importante qui provoque une diminution de la consommation, mettant à mal la doxa socialiste d’une politique de la demande. Antienne de toute campagne électorale, le gouvernement actuel a clamé avec aplomb et sur tous les tons que 90% des contribuables ne subiraient pas d’augmentation d’impôts. Sauf le gel des tranches d’imposition, la taxe spéciale sur les retraites pour financer la branche dépendance de la Sécurité Sociale, les taxes sur divers produits alimentaires, l’explosion des impôts locaux, la réduction de la demie part pour enfants majeurs, toutes mesures qui touchent finalement la totalité des Français ! Enfin, les entreprises sont soumises non seulement à une récession du marché occidental, voire mondial, mais également à la pression fiscale croissante qui les plonge dans la méfiance et supprime leurs projets d’investissement (sans compter les exigences insupportables des acteurs financiers et des actionnaires). Et sans investissement, il ne peut y avoir de croissance de l’économie réelle. Elles sont, de plus, poussées à la méfiance par le discours pour le moins hostile de l’Etat et de certains de ses ministres envers elles, fortement soutenus dans ce domaine par quelques représentants syndicaux irresponsables et partis politiques dont le discours anti-patronal a pris un ton d’une violence jamais vue. Le résultats de tout cela est une croissance nulle depuis plusieurs trimestres qui annonce une augmentation inéluctable du chômage dans l’année qui vient. En-dessous d’un taux de croissance de 2%, l’économie détruit des emplois. Or, le FMI prévoit pour la France un taux de croissance de 0,4% pour 2013 soit cinq fois moins que le nécessaire vital ! L’Etat ne pourra pas longtemps se défausser sur l’héritage du gouvernement précédent pour justifier la récession du pays qui s’annonce longue et dure. La Grèce, l’Espagne et le Portugal sont là pour nous montrer ce qui nous attend. Un Etat dont la ligne directrice du projet de gouvernement est difficilement discernable, des entreprises qui font faillite ou cherchent à se délocaliser pour échapper à la pression fiscale, des citoyens consommateurs au pouvoir d’achat réduit et toujours plus sensibles à la démagogie (la mesure gouvernementale la plus populaire est la baisse du salaire du Président et des ministres – sondage OpinionWay !), décidément les acteurs sont mal en point ! La confiance n’existe plus nulle part. Or, c’est le carburant essentiel d’une reprise économique. Le moteur est à l’arrêt …

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