Magazine Cinéma

Le ventre vide

Par Irreguliere

Sans titre

Je te raconte et tu changes de sujet

Je te souris et tu renvoies la réalité

J'observe et tu condamnes, tu coupes,

Mes syllabes. Néant carcéral.

A part Baudelaire que j'ai toujours avec moi, c'est un fait que je lis somme toute assez peu de poésie, pas que je n'apprécie pas ce genre d'ailleurs, mais il est vrai qu'il s'agit d'un type de lecture particulier. Et puis, je ne sais pas forcément en parler, parce que je trouve le lien qu'on entretient avec un poème bien plus intime encore que celui qu'on entretient avec la littérature en général. Mais Céline Escouteloup est quelqu'un que je suis avec intérêt sur Twitter, et c'est vrai que lorsqu'elle m'a proposé de m'envoyer son recueil, j'ai immédiatement été intriguée par la couverture, que je trouve absolument magnifique. 

Une fois n'est pas coutume, je vous livre la quatrième de couverture : Chancellement. L’amour, la vie, la mort, la ville, le corps, le moi, le voyage, la solitude, le monde et peu importe, apparences fugitives et pourtant brûlantes. Tout se construit, se déconstruit, se place, se déplace, apparaît, disparaît, dans un chant poétique qui aime la vie autant qu’il la questionne. Fêlure. Les mots partent du ventre vide, à savoir de ce non-être au cœur de l’être pour irriguer le corps, la chair et le sensible. Liberté et non-sens sont les conditions essentielles de cette poésie résolument sensible aussi bien que contemporaine.

J'ai vraiment été séduite par cette poésie très sensuelle, pas forcément au sens érotique du terme, mais en ce qu'elle fait la part belle aux cinq sens, parfois avec une dimension synesthésique que n'aurait pas reniée Baudelaire. Des images évocatrices. Une certaine violence parfois. Une poésie à l'occasion incantatoire : j'ai essayé de lire certains textes à haute voix (ce qu'il faut faire, en fait, avec la poésie) et c'est d'autant plus beau. On se laisse alors porter par les mots. Et c'est là que réside la magie de la poésie : on est touché mais évidemment, ce sentiment est impossible à expliquer. Mais croyez-moi : il s'agit d'une très jolie rencontre poétique !

Le Ventre vide

Céline ESCOUTELOUP

Kirographaires, 2012


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