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Après la victoire de Désir, quelle place pour l’aile gauche du PS?

Publié le 19 octobre 2012 par Pslys

Pas de répit pour les socialistes. Alors que le long processus de désignation d’Harlem Désir comme nouveau premier secrétaire touche enfin à sa fin après le vote des militants, les tractations pour recomposer le conseil national ne font que commencer. 

Et elles s’annoncent ardues. Le score modéré de Désir -à peine plus de 71%- perturbe les plans des différents courants qui l’avaient rejointe, et marchandaient depuis des semaines leurs places parmi les 204 sièges du « parlement du parti »: alors qu’ils en espéraient 184, ils en ont perdu une quarantaine en route. 

En face, Emmanuel Maurel, concurrent de l’aile gauche du PS peu connu jusque là, a gagné jeudi soir 28,1% des voix. C’est mieux que Benoît Hamon au congrès de Reims de 2008, où le leader du courant Un monde d’avance avait obtenu 18,52% des sondages sur sa motion. Ses partisans devraient donc avoir droit à 28 sièges. 

La question des amis d’Hamon

Problème: Benoît Hamon, inclus par solidarité ministérielle dans la motion concoctée par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault, avait déjà pris soin de négocier 30 sièges pour ses proches. Ce qui porterait à 58 le nombre de places pour la gauche du parti. 

« Les amis de Benoît qui étaient 39 à Reims ne peuvent pas être à 58″, tranche le sénateur du Val-de-Marne Luc Carvounas, proche de Manuel Valls. Avis partagé par d’autres représentants des courants, pour qui le ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire va devoir abandonner des soldats dans la bataille. 

« Les amis de Benoît Hamon feront comme tout le monde, ils s’appliqueront une règle de trois. Je ne vois pas comment les discussions pourraient démarrer autrement que comme ça », juge Philippe-Xavier Bonnefoy, le négociateur des Hollandais. Soit 30 sièges rapportés à 143 au lieu de 184, ce qui donne 23. 

Tractations mathématiques

Division, multiplication… Au jeu des tractations mathématiques, le secrétaire national du PS se montre plus clément que Luc Carvounas, qui plaide dans Le Monde pour une soustraction pure et simple: « Que l’on ne donne à Benoît que 2 sièges, 30 moins 28. » 

« On savait dès le départ qu’il y a avait eu une cassure dans la motion C du congrès de Reims [celle de Benoît Hamon, ndlr] et que ces personnes n’ont pas changé de ligne politique », nuance toutefois Pascale Boistard, représentante des Fabiusiens. 

Prudente, elle assure que son propre courant a conclu les négociations de septembre sur la promesse de 51 sièges au conseil national, en s’appuyant sur la base de « 80% seulement pour Harlem Désir, et même 70% quand on a vu le nombre de motions déposées ». 

Ce qui ne l’empêche pas d’afficher elle aussi des réserves sur le poids de l’aile gauche. « Attendons de voir les scores des fédérations et regardons ce que ça donne par rapport au résultat national, assure-t-elle. De ce que je sais de son poids dans les fédérations, je ne pense pas que ses représentants puissent prétendre à cela. » Autant d’avis qui vont tenter de peser dans les négociations prévues ce vendredi après-midi.


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