Magazine Culture

Une comédie efficace handicapée par une distribution à trois vitesses...

Publié le 24 octobre 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique plus vraie que nature comédie bastille paul belmondo delphine depardieu jean martinez

Cette plaisante comédie de Martial Courcier, qui se termine beaucoup plus subtilement qu'elle ne commence, connut lors de sa création, il y a onze ans au Splendid, un succès probablement mérité (concédons ici être passés totalement à côté). Reprise depuis le mois dernier à la Comédie Bastille, elle souffre d'une mise en scène qui oublie de respirer et d'une distribution disparate. Dommage.

De quoi est-il question ? D'un quadra trop occupé pour entretenir une relation sérieuse et durable avec une femme, qui enchaîne les conquêtes d'un soir et ne croit plus au grand amour. Pour son anniversaire, il se voit offrir par un ami une femme-robot programmable, arrivant tout droit des Etats-unis, afin qu'il imagine lui-même sa compagne idéale et découvre la vie de couple. Bien entendu, l'androïde "plus vraie que nature", intelligente, tendre, ouverte, dépassera son "maître", l'entraînera sur des terrains sentimentaux encore jamais explorés, et réussira l'exploit de rendre le garçon totalement accro...

La pièce n'est pas mauvaise. L'humour un peu lourd des premières pages laisse place, petit à petit, à des situations davantage développées. Les personnages gagnent également en épaisseur à mesure que l'histoire avance. L'auteur, dans sa modeste et divertissante  réflexion sur le couple,  parvient même, au final, à nous émouvoir. Inattendu et bien vu.

Malheureusement l'interprétation laisse à désirer. Sur le plateau, Paul Belmondo d'abord, incarnant le propriétaire de ce "robot ménager" d'un nouveau genre, investi et appliqué. La technique lui fait cependant vite défaut (diction, gestuelle, écoute...), et la justesse avec de temps à autres. C'est toutefois sans commune mesure avec la prestation de Jean Martinez, producteur du spectacle (et de nombreux autres proposés dans les salles parisiennes actuellement) qui campe son meilleur pote à la vie conjugale nettement moins idéale qu'il ne le laisse entendre. Pour faire court, disons qu'il est sans aucun doute bien meilleur producteur que comédien... Qu'avait-il besoin de fouler les planches ? On s'interroge. Seule Delphine Depardieu tire véritablement son épingle du jeu, radieuse, naturelle, et toujours juste. Mais peut-on briller sans ses partenaires ? Un peu difficile.

La mise en scène de Raphaëlle Cambray, enfin, n'est pas sans qualité. Mais sa crainte du temps mort la pousse à dérouler la pièce en accéléré, ne laissant de place qu'au texte. Elle empêche les acteurs de s'écouter, de digérer les situations, et les spectateurs de se couler dans les différents climats du spectacle.

Dispensable, donc.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fousdetheatre.com 3248 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog