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Adieu nuits divines, pourtant chères a nos cœurs

Publié le 25 octobre 2012 par Wtfru @romain_wtfru


ADIEU NUITS DIVINES, POURTANT CHÈRES A NOS CŒURS 

   Si Clermont-Ferrand fut plusieurs fois élue ville la plus rock de France, ça veut bien dire combien elle et ses habitants ne sont pas prêts à rentrer complètement dans la sphère de la musique électronique. Certes, les deux barons du 101 s’évertuent à faire venir les plus vieilles pointures du globe en matière de techno. Certes, Mr Nô est en train de prendre une dimension folle que même lui n’imaginait pas. Certes, d’autres mecs sortent du lot pour leur gout des anciennes et bonnes choses. Mais merde, putain les mecs on n’est que 20 ! Et le parfait exemple de ce désastre musical se trouvait ce week-end en la présence des Nuits Divines à La Coopérative de Mai.

Tout commence avec une prise de conscience. 19h55, on regarde une dernière fois le line-up, et on se dit qu’il est vraiment pauvre. Jolly Fellow, Phon.o, Rustie, Lone, Para One. Ceci est un cadre parfait pour une soirée égyptienne. Kézako ? Cela consiste à faire une soirée toute-en-canons (merci pour vos applaudissements). En clair, tu sens que tu vas avoir besoin de folie, et la bouteille est là pour ça.

Du coup, on était raides, et on arrive en retard pour mater le clermontois Jolly Fellow. Tout le monde te dit que c’était bien, propre, que ça sonnait. On connaît le bonhomme pour son goût du travail bien fait. Cool, t’es dégouté, surtout en sachant que c’est le seul mec de la soirée qui a joué en live. Oui, oui.

Nous arrivâmes donc, bien éméchés, pour le commencement de la performance sonore de Phon.o. Qui c’est ? Honte à toi si tu ne le connais point. Cet allemand est une des figures de proue du label 50 Weapons, machine de guerre (la Grosse Bertha irait bien comme comparaison) du son brutal allemand de nos jours. Co-fondé par les tarés de Modeselektor, la maison de disque compte dans ses rangs Shed, le très fort Anstam, Addison Groove, Phon.o, Benjamin Damage, l’excellent Cosmin TRG, Bambounou (hehe) et le maître Marcel Dettmann. Avec une ligne de basse continue, soit un seul kick dessus qui te promet un sub de malade, tu es certain de sortir de là en parlant allemand. Mais voilà, personne ne le connaît, donc il n’y avait personne. Pour C2C c’était complet puisque tu les entends dans la laverie, dans le bar, à la TV, sur FG, sur FUN Radio, sur NRJ, etc. Et là, jouer devant 100-200 personnes grand max, c’est dur. Dur et difficile pour lui de tout faire péter, tout comme c’est difficile pour nous d’être dans l’ambiance, puisqu’il n’y a pas d’ambiance.

Médaille d’or quand même à la cagole Rivaldi-Airness pour sa blague « Phon.o c’est le frère de Stereo ? ». Il n’est alors que minuit passé de trop peu.

La meilleure track de Phon.o, sur la dernière compile 50 Weapons

03. Fukushima – PHON.O by Republic of Music

La suite est assurée par Lone. Et à vrai dire, c’était bien trop mou et plat pour qu’on vous détaille bien son set. Pourtant habitué des bonnes critiques, on ne comprend pas pourquoi il n’a pas envoyé plus, parce que là c’était lounge à mourir. Un mélange entre une musique cosy d’aéroport et des mélodies d’attente sur la hotline de SFR.

Il est 2h, et c’est Rustie qui prend les commandes. On avait déjà vu le jeune écossais (20 ans) à Berlin il y a de ça pile un an, et les cicatrices sont encore fraiches. Il les a rouvertes. Monté sur deux decks vinyles et Ableton sur l’ordi, il ne pouvait qu’envoyer. Grosse techno bien rythmée (les deux tracks phares de son album Glass Swords « Ultra Thizz » et « City Star » sont aux alentours de 142 bpm), à la sauce anglaise worcestershire qui te fait sauter partout. En bref, 1h½  où ce fut un plaisir de transpirer un peu à sauter partout et lever les bras. Le ptit gros a même scratché un peu (son domaine d’origine) sur sa grosse techno afin d’assurer au mieux ses transitions. Chapeau. Son set aurait été parfait s’il n’avait pas passé une track du dernier album de Justice. PAF

Le mix de Rustie pour BBC-1

Rustie — Essential Mix — BBC Radio 1 — 7th April 2012 by Rustie

Aux environs de 3h30 arrive monseigneur Jean-Baptiste de Laubier, aka Para One, encensé par tous les musiciens, journalistes et simples auditeurs depuis la sortie de son nouvel album Passion il y a quelques mois. Et bien laissez-nous sortir du lot et dire que son set était une grosse bouse, un amas de merde sans lien entre les couches (vous aurez compris l’allusion aux transitions entre ses morceaux). Merde mec (avec l’accent renoi), c’est Surkin qui t’a appris à chier autant dans la colle ? On t’a vu au même endroit il y a 3 ans, c’était ouf ! On t’as vu en juillet au Reverie festival à Paris, c’était ultra-ouf et ultra sexuel ! Avoue, t’as bouffé trop de StNec’ et t’avais la diarrhée ce soir c’est pas possible… Bon vous l’aurez compris, on ne va pas s’évertuer à vous décrire sa performance. Si tant est qu’il y en eut une. Et en plus le mec a arrêté ses machines un quart d’heure avant.

« Clermont ? C’est où ? »

Ben quoi ?
 

Et enfin, 6e artiste ce soir-là, la coopé. Aaaaaaaaaah la Coopé, fameuse Coopé. Quand c’est pour programmer Shaka Ponk deux soirs d’affilée, tu sors les grands moyens ! Mais quand tu organises un event étiqueté « électronique » et « étudiant », il n’y a plus personne. Ah bon, on dis des conneries ? Regarde :

   – Comment tu veux faire un festival destiné aux jeunes quand tu laisses le prix de tes demis à 4€ (hors consigne verre-en-plastique-à-moitié-lavé) ? Et après tu t’étonnes qu’on arrive avec notre bouteille de Cristalline (Guy Roux, si tu nous lis) remplie de jaune…

   – Comment tu t’es débrouillée pour faire un évènement étudiant EN DEHORS de la semaine Clermont fête ses étudiants, qui te garantissait des belles subventions ?

   – Ta communication autour de l’évènement était pourrie. Elles sont où les vidéos sur France 3 Auvergne ? Les affiches de rue et autres flyers ? (Ceux qui ne sont pas pendus constamment sur facebook comprendront).

Bref, encore une fois la prog. et la com. étaient à chier, et ça fait deux ans qu’on se répète. Certes l’année dernière il y avait du monde, mais au moins cette année il n’y a pas eu Ed Banger. Mais voir C2C en tête d’affiche, alors que t’as vu passer Chloé et Superpitcher dans la meme enceinte, ça fait mal au cul.

Allez Clermont, ne te morfonds pas ainsi. Si tu veux prendre ta dose de musique électronique, prends ta caisse et va aileurs. En tout cas ne compte pas sur les Nuits Divines l’année prochaine, ça sent le cramé si tu vois ce que je veux dire. A moins qu’ils nous laissent faire la programmation.


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