Tabou

Ce mois-ci, une nouvelle fauteuse a rejoint les rangs. Elle s'appelle Callie et pour sa première contribution, elle nous a écrit un témoignage vibrant. Cet article est très consulté depuis le début du mois, à croire que ce type de témoignage fait défaut... A croire que cette parole n'est pas si souvent entendue et que c'est encore une exception bien plus que la règle.

Depuis seulement 22 ans l'homosexualité n'est plus reconnue par l'OMS comme une maladie mentale et pourtant, tout le monde ne l'entend pas encore. Samedi, dans l'émission l'Effet Papillon sur Canal +, il y avait un reportage au sujet de ces cliniques aux Etats-Unis qui prétendent guérir l'homosexualité. Un homme, après avoir eu un petit ami pendant 3 ans, explique très doctement comment il a expié ses vieux démons lui permettant ainsi de se marier et de faire des enfants. Un mouvement ex-gay se bat ainsi pour se soigner et devenir hétérosexuel soit par la foi, soit par des pratiques psychanalytiques douteuses. Un autre homme témoigne comment pendant 17 ans il a essayé de se convaincre qu'il était malade allant même jusqu'à faire une cure de deux années pour finir par enfin accepter son homosexualité. Certains se battent contre eux-mêmes les menant parfois à des situations d'extrême détresse. On peut se rassurer en se disant que tout cela se passe de l'autre côté de l'Atlantique mais dans nos terres, les réactions ne sont pas toujours bien brillantes non plus. Dans certains milieux l'homosexualité ne choque pas mais dans d'autres, elle est encore très difficile à assumer... Il n'y a qu'à voir les happenings récents de l'association Alliance Vita (fondée par Christine Boutin, pour vous dire un peu) ! La métaphore de l'oiseau ne pouvant voler droit me laisse quelque peu dubitative !

Les mots de Callie m'ont bouleversée car ils sont rares. Je rêve du jour où les témoignages comme celui-ci deviendront la règle, où il n'y aura plus besoin d'avouer son orientation sexuelle (est-ce que l'on annonce que l'on est hétéro?) car elle sera admise naturellement, comme elle devrait l'être. Car finalement aimer l'autre, quelque soit son sexe, il n'y a rien de plus beau.