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Cuba après le passage de l'ouragan Sandy

Publié le 28 octobre 2012 par Copeau @Contrepoints

L'ouragan Sandy a frappé la moitié est de Cuba durant la nuit de mercredi à jeudi. Des vents extrêmement violents et des pluies diluviennes se sont abattus sur le pays. Alors que le peuple cubain panse ses plaies, les autorités sauront-elles mettre de côté leur idéologie afin de faciliter la nécessaire solidarité face à ce désastre ?
Par Yoani Sánchez, depuis La Havane, Cuba.

Cuba après le passage de l'ouragan Sandy

Le 26 octobre à Cuba, après le passage de l'ouragan Sandy.

Ce jeudi matin, des milliers d’habitants de la moitié est de Cuba ne sont pas près de l’oublier. Le vent, les toits qui s’envolaient, les fortes pluies et les arbres qui tombaient dans les rues et sur les maisons resteront pour eux comme un souvenir ineffaçable de l’ouragan Sandy. Ils n’arriveront pas non plus à se sortir de l’esprit la nuit qui a suivi le désastre où, depuis le lit défoncé ou le divan éventré, ils ont pu vérifier que rien ne séparait leurs visages de la nuit étoilée.

Il y a ceux qui ont tout perdu, en fait peu de chose. Des gens dont la tempête a emporté les modestes biens accumulés pendant toute leur vie. Un drame humain s’étend sur cette zone déjà affectée préalablement par les pénuries matérielles, l’émigration permanente vers l’ouest et les épidémies de dengue et de choléra. Pour les sinistrés c’est de la pluie sur un sol détrempé, au propre et au figuré. La nature ne fait qu’ajouter au désastre économique et aux problèmes sociaux de cette région du pays. C’est donc le moment de redoubler de solidarité, de retrousser ses manches et d’aider à redresser à nouveau une maison, de partager un morceau de pain et d’apporter sa contribution à tous ces cubains éprouvés que Sandy a laissés sur son passage.

Je pense que chacun sait ce qu’il peut faire et donner, néanmoins je me permets d’avancer quelques propositions à l’attention des autorités cubaines. Les décisions que celles-ci prendront dans les prochains jours seront déterminantes pour écourter et pallier la tragédie. J’espère qu’elles sauront mettre de côté les différences idéologiques et prêteront l’oreille à ceux qui par esprit citoyen souhaitent contribuer à la récupération de notre pays. La solidarité ne doit pas être un monopole institutionnel, elle ne l’a jamais été, et de cette conviction vont surgir des propositions pour la rendre plus efficace, parmi lesquelles :

  • La suppression des droits de douane sur l’entrée dans le pays de nourriture, de médicaments, d’appareils électroménagers et de matériaux de construction
  • La facilitation de l’organisation citoyenne pour le transport et la distribution vers les zones affectées de vêtements, de médicaments et autres produits nécessaires.
  • L’autorisation et l’encouragement à la collecte de fonds et de ressources de la part des émigrés cubains à destination de l’île, que ce soit à titre personnel, collectif ou institutionnel.
  • La demande d’évaluation et de collaboration d’organismes internationaux, apporteurs d’aides, de crédits et de conseils pour récupérer de ce désastre.
  • La facilitation dans les provinces les plus touchées de toutes les démarches d’obtention de permis de construire et aussi d’allocation de terres en usufruit.
  • Le décret d’un moratoire dans le recouvrement des impôts pour les entrepreneurs « à compte propre » des régions dans lesquelles Sandy a détruit une part importante de l’infrastructure économique et agricole.
  • La renonciation au monopole institutionnel sur la distribution de la solidarité en facilitant et respectant l’existence de canaux citoyens pour la distribution de l’aide.

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Sur le web.
Traduction : Jean-Claude Marouby.


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