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Un temps à aller au ciné

Par Zappeuse

Mois de mars pluvieux, mois de mars heureux ! A part samedi dernier, qu’est-ce qu’il est tombé sur le bas monde et surtout en Gironde ! Des giboulées denses et intenses, fidèles à leur réputation voire au-delà. Et comme en plus il a fait froid, mon keum et moi avons fait ciné. Trois films en deux semaines.

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THERE WILL BE BLOOD

Dernière mouture de Paul Thomas Anderson, avec un Daniel Day Lewis au mieux de sa forme. Le grand souffle épique du Far-West, sans les chevaux mais avec du pétrole, de l’embrouille, du pasteur qui surfe sur la gigantesque naïveté du rural profond, tandis que le héros vendrait père mère et fiston pour amasser du dollar. Nous sommes au tout début du XXè siècle, et la ruée vers l’or laisse place à la ruée vers le pétrole. Les derricks sont en bois, c’est artisanal et explosif, mais le filon attire les prospecteurs. Ni morale ni douceur, une musique insistante (dans le bon sens du terme), plus de deux heures dans le fauteuil de la salle 5 de l’Utopia qui passent à toute vitesse. Une seule réserve : la scène finale, qui s’étire pour rien en longueur.

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FAST FOOD NATION

Un docu autrichien sorti il y a presque un an, et encore éventuellement rediffusé dans le cadre de festivals ou à la demande d’associations. Le constat est simple : la terre est en mesure de nourrir 12 milliards d’humains (nous sommes à peine plus de la moitié), et pourtant plus de 800 millions de personnes meurent de faim chaque année. L’agriculture occidentale est présentée comme un gigantesque gâchis : poussins pris à poignée à peine sortis de l’œuf (dans le genre “marche ou crève”), céréales cultivées pour … se chauffer, semences hybrides imposées aux paysans (donc condamnés à en racheter chaque année), réserves de poissons qui s’épuisent (mais au passage une jolie leçon sur la fraîcheur des rougets et des soles, par un mareyeur du Guilvinec), des tonnes de pain encore mangeable jeté chaque jour à Vienne, et moi et moi et moi, qui ne sais plus trop comment faire mes courses.

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LE NOUVEAU PROTOCOLE

Film de Thomas Vincent. A voir si on est fan de Clovis Cornillac (ce qui n’est pas mon cas). L’intrigue repose sur une excellente idée (dénoncer le lobby pharmaceutique), mais la charge est finalement trop lourdement traitée pour être crédible, du coup, d’une pirouette qu’on renifle à des kilomètres, l’honneur de l’industrie incriminée est presque sauf. Un scénario à la louche et une mise en scène à la hache. J’aurais aimé qu’un vrai bon cinéaste s’y colle (par Chabrol, ç’aurait été du grand art !), parce-que cette histoire de jeune homme qui meurt d’un accident de voiture alors qu’il participe à des essais cliniques pour un nouveau médicament est vraiment prenante. Mais les saccades de la caméra et le jeu inutilement hystérique de Marie-Josée Croze (que j’avais adorée dans Les invasions barbares) gâchent un peu le plaisir. Un bon film de télé, finalement.


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