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XIII.2 la série, quand Canal Plus ne prend pas ses gouttes…

Par Nada @nada

XIII.2 la série, quand Canal Plus ne prend pas ses gouttes…

XIII est une BD culte que j’avais bien aimée. Sans être une fan absolue, quand Canal Plus l’adapte en 2008, évidemment moi l’addict aux séries je me visse devant mon petit écran. Verdict : pas mal, mais l’acteur ne colle pas vraiment au physique du personnage. Un peu comme si pour un James Bond on remplaçait  la classe incarnée qu’est Pierce Brosnan par Daniel Craig…^^. Impensable ! Mais je m’égare !
Bref, bien mais sans plus.

XIII
En 2011, Canal remet ça, avec cette fois-ci Stuart Townsend et même si celui-ci n’est toujours pas vraiment ressemblant (je suis une horrible puriste, j’avoue), il s’en sort plutôt bien. Le scénario et le rythme tiennent la route, sans être fantastique, une série réussie.
J’attendais donc impatiemment la saison 2 : XIII.2. Europacorp travaillant avec le co-scénariste de Pulp Fiction et de True Romance, j’en frétillais d’aise !

ATTENTION SPOILER
XIII a miraculeusement survécu à la balle tirée par son amie de toujours Jones à la fin de la saison 1. Pourtant en 5 minutes le gentil héros fait copain-copain avec une bande d’activistes et fomente un attentat dans la foulée, parce que cette bande de cul-terreux n’y entend rien au montage d’une bombe. Pas échaudé le mec côté amitié, de suite les grands sentiments, les grandes actions…
Pourquoi pas, j’ai un doute mais bon…
A la fin du premier épisode hop le faux-gentil (car le gentil a été remplacé par son très très méchant jumeau) gare un camion sorti d’on ne sait, tue son complice qui l’engueulait à propos du plan (?) sans qu’on sache de quoi ce monsieur parle…hop tout explose…
Euh ? les mecs ? c’est le monteur qui se drogue ou le réalisateur ? Il manque un gros bout dans votre histoire…
Deuxième doute…

Depuis le « Fils à Jo » avec Gérard Lanvin, je joue mentalement à un petit jeu débile, lorsque quelqu’un demande l’emplacement de quelque chose :
- Il est où le dossier Duschmoll ?
on répond
- Dans ton cul !
C’est bête et vulgaire mais selon les situations ça soulage (attention à pratiquer MENTALEMENT au boulot)

Alors quand j’entends le méchant demander au gentil :
- Tu vas me le dire !? Elle est où cette lettre ?
Quelle ne fut pas ma surprise de constater que le gentil XIII avait aussi vu le film avec Gérard Lanvin car il répondit :
- Dans ton cul !
La classe non ?
Troisième doute…

Le gentil XIII rend visite à une scientifique qui enseigne dans son laboratoire, en pleine journée, quand soudain le méchant arrive, XIII demande à la scientifique de ne pas appeler la police pendant qu’il  défonce la tête du méchant dans le couloir.
Evidemment c’est une fille, elle n’en fait qu’à sa tête, appelle les flics et se dirige vers son bureau pour se cacher.
La bataille entre le gentil et le méchant continue dans le laboratoire, on subodore que la conne est derrière le bureau puisqu’on ne la voit pas. Soudain le gentil XIII provoque une explosion : le méchant en réchappe de justesse en sautant par la fenêtre…  (le gentil ? la conne ? indemnes ?)
Plan suivant : nuit noire (je rappelle le plan d’avant est en pleine journée, on suppose donc que le temps a passé), une voiture de flics qui se gare sous une pluie battante d’eau et de…poissons qui tombent du ciel devant les yeux effarés des policiers et les nôtres (?? ils sortent d’où ces poissons ?)
Plan suivant le gentil XIII dévale un escalier avec la conne de scientifique qui lui dit de ne pas sortir car elle a appelé les flics.
(Alors là je suppose que le réalisateur fait appel à notre imagination : la fille entend l’explosion, elle sort paisiblement de derrière son bureau, prend la main du gentil XIII et s’enfuit avec lui, pour arriver en bas des escaliers devant des voitures de flics… enfin on subodore puisqu’on a rien vu et tout ça avec une nuit d’encre tombée en 5 minutes !!)

Et je ne vous parle même pas de Roxane Mesquida qui, soit est très mal doublée, soit est très mal dirigée, soit ferait mieux de se lancer dans le mannequinat. J’opte pour la 3ème voie au vu de son sempiternel et insupportable regard de cocker interrogatif, assortit d’une tension palpable dans la voix qui est la même quand elle manque d’être assassinée ou quand elle s’assoit paisiblement.
Quant à la psychologie des personnages c’est vraiment n’importe quoi, ça part et ça se perd dans tous les sens. Et je passe sur le soi- disant ébat amoureux qui a vraiment des faux-airs de viol…

Extrait d’interview du scénariste sur Figaro.fr (article complet ici): Le mot d’ordre a été de « dynamiter les règles et d’offrir un spectacle complètement fou ». …. Les personnages baignent dans une ambiance délirante et paranoïaque. Chaque épisode rend hommage à différents films de genre : l’épouvante façon Rosemary’s Baby ou La Nuit des morts vivants, l’action à la James Bond, l’exotisme du cinéma hongkongais, etc., – sans compter plusieurs niveaux de réalité qui s’entremêlent. « Parfois, on flirte entre l’expérimental, le surréaliste ou le conte pour enfants, se réjouit Avary. Plus l’intrigue n’a aucun sens, plus ça me plaît…En fait, j’ai été très influencé par la série Le Prisonnier pour cette saison. Rappelez-vous, certains épisodes n’avaient ni queue ni tête ! … »

Oui c’est réussi : c’est du grand n’importe quoi !!!
A mélanger les genres et les chefs-d’œuvre sans avoir de talent, c’est indigeste et ça donne la nausée.
Il ne suffit pas d’être mégalomane pour être un génie du cinéma monsieur Avary. Canal Plus aurait peut-être dû prendre l’autre co-scénariste de Pulp Fiction…

J’aime beaucoup cette citation de Nietzsche (traumatisme de philo) qui dit : « Ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude » car lorsqu’on doute, c’est qu’il reste un espoir.
Au bout du 3ème épisode le doute n’est plus permis, c’est une certitude, XIII.2 est une grosse daube à fuir !!

Sand…


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