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[Critique DVD] Miss Bala

Par Gicquel

[Critique  DVD]  Miss Bala

Laura et son amie Uzu s'inscrivent à un concours de « Miss Beauté » à Tijuana. Le soir, Laura est témoin d'un règlement de compte violent dans une discothèque, et y échappe par miracle. Sans nouvelle d'Uzu, elle se rend le lendemain au poste de police...


[Critique  DVD]  Miss Bala
"Miss Bala " de Gerardo Naranjo.

Avec : Stephanie Sigman , Noe Hernandez , Irene Azuela , Jose Yenque , James Russo

Sortie le 06 novemb 2012

Distribué par Ad Vitam

Durée : 113 minutes

Nombre de : 0

Film classé : Accord parental souhaité

Le film :

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Les bonus :

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A l’issue de la projection de ce film, un autre long-métrage sud-américain, « Maria pleine de grâce » de Joshua Marston m’est revenu en mémoire. L’histoire d’une jeune femme qui, en toute connaissance de cause, passe de la drogue, de Colombie aux Etats-Unis. Elle était volontaire, mais l’idée de la femme-objet était déjà très avancée, me semble-t-il.
Ici, elle est omniprésente, et de la même manière, confrontée à un monde machiste et violent, qui ne sait faire parler que la poudre et les poings. Cette réalité mexicaine, le réalisateur du pays Gerardo Naranjo la dénonce sans ambages au sein d’un règlement de comptes entre truands, qui personnellement ne m’est pas apparu d’une grande clarté. Au même titre que la collusion entre les flics et les malfrats.

Mais le propos du réalisateur n’utilise pas vraiment le vocabulaire du film de gangsters, ou alors de manière si détourné que son film nous en donne une tout autre idée. Elle est renforcée par la présence d’une jeune femme, malencontreusement impliquée dans le système mafieux, après s’être frottée au monde de la nuit, qu’elle rêvait d’épouser.
Laura , qu’interprète magistralement Stephanie Sigman, ne sera peut-être pas élue Miss Bala, même si le chef du gang qui vient de la kidnapper s’engage à la voir fouler le plateau de la cérémonie. Il saura convaincre les organisateurs…
C’est un être rustre, et violent, qui terrorise Laura, obligée de se mettre au service de ses voyous qui ne lui confient pas les tâches les plus faciles. Là encore j’ai l’impression que Gerardo Naranjo se fiche comme d’une guigne du fait-divers qui la concerne (encore que la scène de fusillades qui suit le passage de la frontière est joliment orchestrée) pour mieux éclairer son héroïne, auréolé d’innocence et de grâce.

[Critique  DVD]  Miss Bala

Ce contraste, au fil des péripéties, s’atténue indistinctement dans une mise en scène qui alterne entre la fiction et le documentaire. C’est assez surprenant, car à mon sens, totalement inattendu.Encore que… Il était bien entendu que le film de gangster déviait dès son prologue de sa trajectoire originale, au profit d’un drame plus universel. L’élection de Miss Bala, entre deux, est pour Laura une torture supplémentaire ajoutée à son quotidien désormais sans avenir.
Le final que je vous promets plutôt haletant, et tout aussi incertain, nous rappelle (volontairement ?) qu’une Française demeure prisonnière des geôles mexicaines depuis des années. Elle s’appelle Florence Cassez, elle se dit innocente, et Laura veut bien la croire. Elle vient de subir le même sort.

  • Entretien avec Gaël Garcia Bernal, producteur ( 17.40 mn )

Il parle très bien de son métier de producteur, et puis du film qui  » transcende le réalisme« . C’est en lisant une coupure de presse relatant l’histoire d’une jeune femme soupçonnée de faire partie d’un cartel que son collègue  Pablo Cruz a eu l’idée de faire ce film.Frappé par l’innocence et l’expression de désarroi qui pouvait se lire sur le visage de l’accusée, il a imaginé le scénario suivant avec le metteur en scène Gerardo Naranjo : comment une jeune fille respectueuse des lois se retrouve-t-elle mêlée au monde de la criminalité ?

[Critique  DVD]  Miss Bala

Cherchant à se rendre utile et à mettre son savoir au service de son pays, le sujet de la drogue et des ravages des cartels est apparu comme une évidence au réalisateur, qui voulait poser un regard objectif et réaliste sur ce fléau.
Depuis les années 2000, le Mexique connaît une recrudescence de violence. Gerardo Naranjo se souvient de cette période particulièrement sombre : « Des têtes d’hommes accompagnées de menaces étaient jetées dans les bars et des corps démembrés étaient retrouvés chaque jour dans des lieux publics ». C’est en partie pour montrer la domination de ces groupes criminels qui sèment la terreur de part et d’autre du pays que le réalisateur a voulu faire son film, « Miss Bala ».

Bande Annonce

En bref

Le film

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Un faux thriller , rigourement mené vers un objectif bien précis : dénoncer la violence quotidienne des grandes villes mexicaines à travers l'existence d'une jeune femme prise sous le feux des truands, et ... de la police. La mise en scène est implacable et le jeu tout en nuance de Stephanie Sigman , d'une remarquable efficacité.

Les bonus

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Les commentaires avisés d'un producteur. On pouvait espérer plus...


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