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RE SI DO MI SI DO MI (récit d'homicide omis) chantera MARTINE

Publié le 06 novembre 2012 par Fabianus
RE SI DO MI SI DO MI (récit d'homicide omis) chantera MARTINE
Martine Aubry, convoquée mardi 6 novembre par la justice, pourrait être mise en examen pour homicides involontaires dans une des enquêtes sur le drame de l'amiante, pour des faits remontant à plus de 25 ans. Plus d’un siècle, nom de D… ! Que la justice est diligente en notre beau pays de France !
Le caractère cancérigène de l'amiante est connu depuis les années 50 mais le premier décret réglementant son usage en France ne date que de 1977 et son interdiction, de 1997. En 2005, un rapport sénatorial avait stigmatisé l'Etat pour sa "gestion défaillante" de l'amiante ! Il s’en serait ensuivi des cancers de poumons en ribambelle. Les morts en série n’émeuvent pas plus que ça et quand séries gênent il est trop tard !

D’ici à 2025 c’est plus de 100.000 mises en bière qui pourraient se déclarer en raison de ce fléau !

Convoquée dans l'après-midi la maire de Lille sera entendue par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy :

-   Je ne sais pas ce que je vais lui chanter, lance Martine, peut-être une chanson qui évoque mon joli beffroi de Lille et ma noble personne. Le titre : « Pourquoi gère-t-elle, ah, beffroi ? ».

Bertella-Geffroy saura-t-elle apprécier ? J’en doute ! Car Martine n’est pas convoquée pour sa gestion du beffroi lillois. Elle sera entendue en qualité d'ancienne directrice des relations du travail (DRT) du ministère du Travail entre 1984 et 1987.

-   J’oubliais que j’étais à la DRT, je me souviens davantage des RTT, soupire la fille de Jacques Delors !

Dans le cadre de l'enquête sur l'université de Jussieu, la magistrate du pôle santé publique de Paris enquête sur l'action de l’Etat à partir des années 1970 jusqu'à l'interdiction de l'amiante.

La juge s'intéresse particulièrement à l'influence du Comité permanent amiante (CPA) lequel aurait eu, durant les années 1980 et 1990, la bénédiction d’industriels organisés en lobby ! Ces derniers auraient tout fait pour défendre "l'usage contrôlé" de l'amiante pour atermoyer au maximum son interdiction !

C’est en tout cas la thèse défendue par l'association de victimes de l’amiante (Andeva) !
Interrogée par les policiers en janvier 2010, Martine Aubry avait cherché amende honorable en expliquant que jusqu'en 1994 - année où serait, selon elle, intervenue la nécessité d'interdire l'amiante - elle était convaincue que les décrets de 1977 et 1987 permettaient de protéger efficacement la santé des salariés !

Rappelons un des articles (art 2) du décret de 1987 qui remplace celui de 1977 :

Art. 2. L'article 2 du décret du 17 août 1977 susvisé est remplacé par les dispositions suivantes :

" La concentration moyenne en fibres d'amiante de l'atmosphère inhalée par un travailleur en huit heures de travail ne doit pas dépasser les valeurs suivantes :

 a) 1 fibre par centimètre cube pour toutes les variétés minéralogiques de l'amiante autres que la crocidolite (amiante bleu) ;

b) 0,5 fibre par centimètre cube lorsque la crocidolite est la seule variété d'amiante utilisée ;

  c) 0,8 fibre par centimètre cube pour les mélanges contenant de la crocidolite ".

En 1987 l’ouvrier pouvait inhaler des fibres d’amiante sous certaines conditions ! Ca laisse pantois !!

Mais rien ne permet de dire, en l'état actuel du dossier, que Martine Aubry n'aurait pas répondu à des alertes qu'elle aurait reçues, a cependant déclaré Michel Parigot, vice-président de l'Andeva qui ne cherche pas à enfoncer la Maire de Lille.
Ce qui ne l’empêche pas de préciser que la DRT a pris 15 ans de retard sur les mesures qui auraient dû être prises pour protéger adéquatement les travailleurs !

Il est vrai que l’attentisme en la matière a précipité le décès de milliers de personnes notamment dans le secteur de la construction.
C’est dur de voir des amis en terre faute de n’avoir pas su vite désamianter.

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