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Vélib' : les chiffres du scandale !

Publié le 06 novembre 2012 par Delanopolis
Vélib' est un parfait résumé des dérives du delanoisme municipal. Passé les effets de com' et sous prétexte que l'usage de ce vélo a connu un succès important, tout à fait compréhensible du reste puisqu'il est proposé à vil prix à ses usagers (mais pas aux contribuables bien sûr), la mairie se désintéresse des conditions réelles d'exploitation, surtout financières, et se laisse plumer par Decaux à toutes les étapes de la gestion du dispositif. Serge Federbusch, élu bien connu de nos services, avait déjà porté le scandale des avenants au contrat devant le Tribunal administratif qui lui a donné gain de cause, sans que les médias ne daignent relayer ce camouflet juridique pour la mairie. Mais aujourd'hui, un réquisitoire beaucoup plus complet vient d'être rédigé par la Chambre régionale des comptes. Il est proprement terrifiant. La ville ne contrôle rien, prend les chiffres de Decaux pour argent comptant (façon de parler) et a accepté des révisions du contrat Vélib' qui en fait le dindon d'une farce consommée goulument par l'annonceur. A-cca-blant ! Vélib' : les chiffres du scandale ! C'est un vrai réquisitoire que délivre la CRC :

1 - Les indicateurs de qualité mis en place pour évaluer le service Vélib' sont peu satisfaisants.

Par exemple, la rapidité de l'accès à un vélo ne peut être mesurée valablement, les défaillances techniques parfois majeures de vélos n'étant pas comptabilisées. Certaines pannes importantes (crevaisons, bris de chaîne, cadres voilés) ne sont pas sanctionnés par la ville alors qu'elles affectent la sécurité de l'usager. Pourtant, l'intéressement de Decaux peut être versé même dans le cas où il n'est pour rien dans l'augmentation des recettes.

2 - La ville a reculé sur l'application des critères de qualité.

Depuis l'entrée en vigueur du marché la ville a reculé en révisant à la baisse les exigences de qualité afin de faciliter le versement de l'intéressement à Decaux. Le critère du délai de réponse du centre d'appels est assorti d'une clause qui prévoit l'intéressement même s'il n'est pas satisfait !

3 - Decaux n'a pas respecté toutes ses obligations de maintenance et de régulation ce qui a entraîné un taux d'insatisfaction de 74 % des usagers sur ce point. Decaux a avoué consacrer 85 % de ses moyens de régulation aux 14ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements. Ailleurs, allez vous faire voir devant les stations vides.

4 - Mais c'est la gestion financière qui vire au scandale, comme on pouvait s'y attendre :

a) Decaux a encaissé irrégulièrement des recettes destinées à la ville ;

b) Il les verse avec retard ;

c) les pouvoirs de contrôle de la ville ne sont pas utilisés. Malgré les prérogatives de la ville ni les bases de données ni les livres comptables de l'exploitant n'ont jamais été vérifiés !!!!! Decaux peut donc s'il le veut raconter n'importe quoi aux services municipaux ;

d) les hausses tarifaires issues de l'extension de Vélib en banlieue sont insuffisamment justifiées ;

e) la ville a renoncé aux pénalités prévues pour non-déploiement du parc de vélos. Du coup, seuls 18210 vélos ont été déployés contrairement à un engagement de Decaux sur 23801. Cette carence s'est faite sans conséquence pour Decaux alors même que la preuve d'une bonne régulation du système n'est pas rapportée ;

f) les différentes avenants signés par la ville au bénéfice de Decaux ces dernières années risquent de dégrader le bilan financier pour la ville.

Bref, la réalité est toute simple. Puisque Delanoë et sa bande ont réussi à faire passer le message médiatique que Vélib' est une réussite et que personne n'a le temps et le pouvoir d'aller vérifier les vrais chiffres, ils laissent les choses aller, les stations à moitié vides qui limitent d'autant les possibilités de se garer pour tout un chacun, les versements de Decaux pas vraiment contrôlés.

L'important c'est la com', pas la réalité.

Depuis 12 ans, malgré les milliards dépensés par la mairie dans ses travaux de voirie et autres opérations tape-à-l'oeil, rien ou presque n'a été fait pour le transport souterrain, pourtant de loin le plus utilisé. La raison en est d'abord que cela ne se voit pas et ensuite que l'électorat bobo les prend moins. Un passager de Vélib' est considérablement plus subventionné qu'un pauvre hère prenant le métro.

C'est ce qu'on appelle un choix politique.


Découvrez le rapport de la CRC in extenso en cliquant LA. Merci Delanopolis !

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