Looper (2012) de Rian Johnson

Looper.(réalisé par Rian Johnson)

Loupé !!

J'attendais certainement trop de choses de ce Looper, la bande-annonce promettant beaucoup plus que ce que le film vaut vraiment. Rian Johnson ne parvient pas à exploiter les possibilités offertes par l'excellente idée de base. Dommage.

Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les "Loopers") les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 30 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

Au cours de la séance, et alors que je m'ennuyais ferme (en plein milieu du film où il ne se passe pas grand chose de passionnant), il m'est venu à l'esprit une analogie. Rian Johnson me fait beaucoup penser à Christopher Nolan.

Le réalisateur des Batmana mis au monde des films de ce type (qui a dit Inception?). Un monde codifié par des règles complexes desquelles les faiblesses et les incohérences de l'idée de base sont juste éludées (ici par Willis d'une manière assez ridicule). Des délires assez égoïstes qui ne laisse que peu de place à l'implication du spectateur qui se retrouve un peu trop «passif».

Ça passait encore avec Inception car Nolan sait en mettre plein les yeux mais ce n'est pas le cas ici. Johnson nous expose le fonctionnement de son monde et glisse lentement vers un tout autre enjeu. A quoi bon? Je ne suis jamais convaincu par ces films roublards qui se jugent si malins qu'ils se sentent forcés d'expliquer leur roublardise. C'est quelque peu énervant d'autant que la réalisation empreinte un chemin similaire.

Ralentis à outrance, plans poseurs qui se regardent le nombril, Rian Johnson affectionne la mise en scène tape à l'œil alors que son film nécessitait certainement plus de simplicité et de modestie.

Reste une série B sympathique mais pas inoubliable, porté par un Joseph Gordon-Levvit (que j'adore pourtant) atone en Bruce Willis, qui de son côté, est transparent. On pense à Terminator, à X-Men(je vous laisse la surprise) mais le film n'offre rien de neuf et on s'ennuie souvent.

A vouloir être trop sophistiqué, trop «propre», Rian Johnson oublie la valeur première de tout film: savoir divertir. Croiser les influences dans un syncrétisme qui ne fonctionne pas n'a jamais donné autre-chose qu'un film foutraque dénué d'identité propre. Et l'esbroufe visuelle et scénaristique à laquelle il se livre n'aide pas.

Looperest une série B qui se laisse regarder mais perd des points à cause de sa réalisation un peu trop m'as-tu-vu et de son concept inexploité.

Note: