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CRITIQUE DU FILM : Ne vous retournez pas, de Nicolas Roeg (Don't look now, 1973)

Publié le 08 novembre 2012 par Redrum @Ingoruptibles

L'histoire de deux parents qui perdent leurs fillette lors d'une noyade. Ce jeune couple anglais regagne Venise où le mari exerce sa profession d'architecte. Peu de temps après, ils font la rencontre d'une étrange voyante qui leur affirme que leur défunte fille est toujours parmi eux.

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Redrum : Voilà encore un film difficile à critiquer. Pourquoi ? Tout simplement parce que, plusieurs heures après l’avoir vu, il m’est encore impossible de savoir à quel point je l’ai apprécié. Considéré par beaucoup comme un film culte, Ne vous retournez pas (Don't look now) nous plonge au cœur d’une Venise mystérieuse et fantomatique, bien éloignée des habituels clichés de cartes-postales, théâtre d’un drame familial dérangeant, lent, nébuleux. Pour dépeindre le deuil d’un couple dont la jeune fille est décédée accidentellement, Nicolas Roeg soigne l’aspect formel de son film : mise en scène qui suggère plus qu’elle ne montre, montage sec jouant sur la notion de temps, rythme nonchalant : l’épreuve s’avèrera au mieux déstabilisante, au pire insupportable. À l’image d’un deuil, en somme. Le film nous force aussi à oublier tous les codes du genre, à laisser de côté nos préjugés, à refuser la linéarité et le "concret". Sur certaines scènes, on n’est pas loin de l’esprit Nouvelle Vague et l’on peut aisément parler d’œuvre évanescente et métaphorique, sorte de poème énigmatique dans lequel les prémonitions et les apparences jouent un rôle central. Le paranormal côtoie le banal et s’entremêle, à l’image des héros du film, dans les couloirs labyrinthiques de Venise. Au final, beaucoup de questions restent en suspens mais peu importe : Ne vous retournez pas laisse une empreinte indélébile sur la rétine et dans le cerveau du spectateur, grâce à des images fortes, un style ambitieux et un final à glacer le sang… 3,5/5 

TuckerNe vous retournez pas (Don't look now) est un film d’atmosphère, un film d’ambiance. Le problème avec ce genre est que si vous n’entrez pas dedans, tout est fini, le calvaire peut alors commencer… Et il a commencé pour moi au moment de ce lent et laid ébat sexuel entre Donald Sutherland et sa femme, sur fond de flûte de pan : un supplice. Le film poursuit dans cette lignée... Et même si cela confère à l’œuvre le côté froid et insaisissable désiré, cette surdose de lenteur ajoutée à une photographie terne au possible, la rendent finalement… chiante comme le monde ! Oui : chiante comme le monde ! Des fulgurances sont pourtant présentes (ouf !) comme ces passages malsains en présence des deux vieilles dames, ces quelques courses "effrénées" (dont celle du final) dans les rues labyrinthiques de Venise, ou encore cette intro flamboyante d’une parfaite mécanique et d’un jeu de montage et de cadrage hallucinant, rappelant les plus belles œuvres de Dario Argento (mise en scène et montage de qualité, bien que parfois trop maniérés, que l’on retrouve tout le long, il faut bien reconnaître). Voici donc le meilleur du film, traduisant une réelle angoisse. Mais entre ces quelques bons moments, tout paraît pauvre, superflu, à contretemps… Si bien que des séquences entières passent totalement à la trappe, procurant un profond sentiment d’inutilité, jusqu’à être accompagnées de pouffements nerveux sur la fin... Et même les mélodies, armes essentielles dans ce genre de film, loupent constamment leur cible… Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas : quelle déception ! 2/5

Miss Strode : Un grand classique à en croire les différentes critiques postées çà et là, ou à en lire l’avis de Redrum. Ce film n’a pas eu l’effet escompté sur moi ! Si la scène d’introduction laisse présager un film qui jouera sur une atmosphère particulière, l’effet ne perdure pas (je rejoins Tucker sur le moment qui nous aura tous deux perdus : la scène d’amour !). Et pourtant on y croyait ! A force d’attendre qu’il se passe de nouveau quelque chose, on s’impatiente… A trop nous laisser imaginer des événements probables (l’inaction du film et les différentes pistes qui sont lancées nous poussent à échafauder différents scénarios), l’intérêt que l’on aurait pu porter à l’intrigue se tarit… Même les personnages que l’on nous incite à trouver inquiétants ont finalement une bonhomie assez bienveillante. Certaines scènes vont jusqu’à paraître absurdes et au final, c’est peut-être tout le film qui devient obscur. Ne vous fiez donc pas à la scène inaugurale et n’hésitez pas à passer votre chemin… vous risqueriez de vous ennuyer mortellement ! 2/5

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retournez pas affiche
Genre : Épouvante / Thriller / Drame
Réalisateur : Nicolas Roeg
Acteurs : Donald Sutherland, Julie Christie, Sharon Williams, Hilary Mason, Clelia Matania…
Durée : 1h50
Année de production : 1973 (Royaume-Uni / Italie)


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