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Echanges « amoureux » : De la guenon à… la sale négresse des bois.

Publié le 11 novembre 2012 par Latchipie @Tchiiipleblog

Echanges « amoureux » : De la guenon à… la sale négresse des bois.

Bien sûr, je suis cynique. Il n’y a pas d’échange amoureux là derrière.

Laissez- moi vous raconter, ce qui d’un simple refus s’est terminé en insulte raciale.

Il était chabin, mulâtre ou métisse, je ne sais pas trop et ça ne m’intéressait pas vraiment. Il avait les yeux clairs, oscillant vers le vert, le bleu et le marron (oui, j’ai une mauvaise mémoire visuelle)… Plutôt beau garçon? Je lui ai laissé mon numéro, il m’a contacté. Moi allergique aux GSM, je l’avais éteint pendant  plusieurs jours et voilà que je découvre un « Hello »… 4 jours plus tard, en ramenant à la vie mon GSM.

Après quelques tentatives pour savoir exactement qui m’écrivait, j’ai décidé d’appeler directement la personne, je n’aime pas perdre mon temps.

Voix bizarre, fatiguée, mécontent que je ne le reconnaisse pas (sous-entendu, ton numéro tu le donnes à tout le monde) ah oui, nous en sommes surs : c’est le chabin, mulâtre ou métisse aux yeux clairs, oscillant vers le vert, le bleu et le marron.

Nous parlons puis, au bout d’une dizaine de minutes, le monsieur me fait savoir qu’il souhaite me voir.

Ah oui, et où ?

Tenez-vous bien, je cite : « Chez toi ! TU fais à manger et on se voit chez toi ! »

Je m’offusque ! J’ai cru que j’allais perdre toutes mes dents en entendant ça ! (les bras m’étaient déjà tombés).

Après lui avoir expliqué que ou pa la kay manmanw sakré isalop j’ai respiré, mettant à profit mes légères connaissances acquises en communication non-verbale et gestion des conflits, puis je lui ai expliqué que « c’était trop facile, et qu’il ne viendrait pas chez moi comme ça. »

Le monsieur s’est gonflé (j’entendais son souffle dans le téléphone) puis m’a proposé… de venir chez moi avec une bouteille de champagne.

Oui, mais non, j’ai refusé. « Trop facile », ais je dit.

De venir chez moi avec une bouteille de champagne et  on prendrait un plat à emporter qu’on mangerait chez moi.

Oui, mais non, j’ai refusé en expliquant que je ne veux pas qu’il vienne chez moi. Vraiment trop facile.

Après moult hésitation, un de ses neurones s’est réveillé et il m’a invitée à… boire un verre.

J’avais bataillé dur pour que son cerveau se connecte, j’ai accepté la proposition et j’ai raccroché.

Une petite voix me disait : POURQUOI AS-TU FAIT CA ?

Et je répondais à cette petite voix : Laisse-moi réfléchir s’il te plaît.

Une heure plus tard j’envoyais au Monsieur en question : « ReBonjour … Je suis désolée mais plutôt que de te faire perdre ton temps, je préfère être claire : je ne suis pas à la recherche d’un coup d’une nuit, je ne cuisine pas, je suis assez rentre dedans et je sors beaucoup, je déteste le téléphone portable. Ta première proposition était un peu brutale pour moi surtout qu’on ne se connaît pas… Je n’invite pas quelqu’un comme ça chez moi, surtout qu’on ne se connaît pas. Je préfère qu’on ne se rencontre pas. Merci pour l’échange. »

Ce à quoi le monsieur répondit : Ta gueule! Ciao

Hum.

J’ai donc décidé de lui fait part, cordialement, de mon étonnement : « Morte de rire ! n’oublie surtout pas de bien te branler sale connard ! N’use pas trop ta main! »

Hum.

Nous avons continué à nous invectiver pendant un moment, puis…

Le monsieur en est venu à me traiter de Guenon .

OK. Ca sent la tentative d’insulte raciale, non ?

Echanges « amoureux » : De la guenon à… la sale négresse des bois.

caricature raciste de Michelle OBAMA

Je continue à lui répondre cordialement en lui disant qu’il peut aller mettre sa petite kèkette froissée là où je pense et il me répond en me traitant de…

 - sale négresse des bois -

OK. Insulte raciale confirmée.

Le jeune homme est allé au point de s’interroger sur mes fonds de culotte ! (Ma couleur de peau déteindrait-elle, malheureusement pour lui (?), sur mes petites culottes ? Je me suis évité de lui dire que sa mère aurait trouvé grâce aux yeux de la terre, si elle avait avorté d’un débile comme lui.

Je l’ai envoyé « cordialement » se faire foutre et je  me suis interrogée:

Ce qui aurait pu être un cordial « va te faire foutre sale connasse de femme » d’un homme frustré est devenu un « va te faire foutre sale femme noire » dans la bouche de ce chabin, mulâtre ou métisse aux yeux clairs, oscillant vers le vert, le bleu et le marron.

Visiblement, quelque chose clochait.  Et l’enjeu se situait au niveau de nos couleurs de peau respective. Une femme Noire à la peau foncée. Un homme Noir à la peau claire.

Si j’ai bien compris, et corrigez-moi si votre intuition est contraire à ce que je dis, ce jeune homme s’est senti insulté qu’une femme Noire refuse de rencontrer, de boire un verre, de sexer avec lui, chabin, mulâtre ou métisse aux yeux clairs, oscillant vers le vert, le bleu et le marron ?

Rassurez-moi et dites-moi… être une Femme Noire ne fait pas de moi une femme désespérée, une femme qui doit dire oui à tout et n’importe quoi, une femme qui ne doit jamais dire NON à un homme chabin, mulâtre ou métisse aux yeux clairs, oscillant vers le vert, le bleu et le marron parce qu’elle passerait à côté de la RENCONTRE DE SA VIE ?

Et puis c’est quoi ces hommes qui n’ont aucune notion de… la séduction… Votre physique ne fait et ne fera jamais tout. En ce qui me concerne, vous pouvez passer sur tous les podiums du monde, avoir les yeux arc en ciel, avoir des femmes qui bavent à vos pieds, ça ne m’empêchera jamais de vous trouver con et de vous le faire savoir. Question d’hygiène !

Cette histoire m’a étrangement rappelé un premier déjà-vu :

Le connard : Tu es gentille, tu es mignonne, tu es tendre, affectueuse et disponible…

La jeune femme:

Le connard : Mais elle, elle est grande, elle est mince et elle est… chabine.

(extrait de : pourquoi les femmes Noires sont elles moins attirantes que les autres?)

Et vous, dites-moi ?

Vous êtes vous aussi déjà retrouvé dans une situation similaire, séduction/rencontre, avec un homme ou une femme qui vous dénigre à cause de la couleur de votre peau ?

J’espère que je saurai élever mon fils, ma fille, mes enfants en combattant toutes ces chaînes de l’histoire, qu’ils ne soient ni victimes, ni bourreaux.

Je me le souhaite.

&baba;

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LES COMMENTAIRES (1)

Par Gwada
posté le 21 novembre à 17:58
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J'aime beaucoup ton récit même si il est malheureux que ce jeune homme frustré n'ai pas su exprimer poliment ce sentiment (d'ailleurs je ne sais pas si son âge n'a pas quelque chose à voir là dedans...?!) Pour ma part, je ne suis peut être pas aussi noire que toi mais je te rassure tu es tombée sur un des hommes "de couleur" (car on en a tous une!) chabin, mulâtre ou métisse aux yeux clairs, oscillant vers le vert, le bleu et le marron qui ne se rend pas compte de la richesse de nos cultures et qui n'avait qu'une envie "t'utiliser" à des fins de satisfaction personnelle.

Je te rassure femme noire, blanche, jaune , verte ou rouge, nous sommes toutes les même avec nos caractères certes mais nous ne sommes pas des objets!

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