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King Dude – Burning Daylight

Publié le 13 novembre 2012 par Hartzine

Peut-être est-ce par réaction au déroutant succès populaire de l’ami des bêtes de la forêt, Bon Iver, auprès des blancs de classe moyenne, mais ces derniers mois ont connu une multiplication des chanteurs qui semblent jouer à celui qui aura le plus gros zob la voix la plus grave. King Dudeest de ceux-là. Mais à la différence de pas mal de ses compères (Lescop, Fairmont, Matthew Dear…) il le fait avec une aisance et une audace plutôt remarquables, et surtout, pas sur des petits prouts électro-pop.
Il ne faut probablement pas prendre les intentions de King Dude trop au premier degré : on ne peut décemment pas appeler des morceaux Barbara AnneJesus In The Courtyard ou My Mother Was The Moon sans un petit sourire en coin (et rappelons aussi que King Dude s’appelle King Dude). Heureusement, c’est suffisamment bien fait et peu potache pour que l’auditeur n’ait pas l’impression que c’est de lui dont on se moque.

King Dude – Burning Daylight

Certes, Burning Daylight, le nouvel album de King Dude, n’est pas exempt d’un certain maniérisme – ce qui semble être une constante chez les barytons. Par exemple, le chant a tendance à être un peu cartoonesque (I’m Cold), la guitare est parfois plus americana qu’americana (Barbara Anne) et les inflexions spooky (je donne un VHS de Suspiria à celui qui me trouve l’équivalent français) sonnent parfois un peu forcées (Lord I’m Coming Home). Mais mises à part ces quelques fautes de goût, Burning Daylight est une séduisante tentative de country apocalyptique, audacieuse et obstinée à se moquer de l’ère du temps.
Dans les meilleurs morceaux (le terrifiant single Holy Land, ou l’envoûtante ballade féminine My Mother Was The Moon), la rencontre qu’organise King Dude entre une country rugueuse et l’onirisme d’un psychédélisme eschatologique est très heureuse. Surtout lorsque sa voix évoque plus une entrevue au tattoo parlor de Nick Cave et de Lux Interior (Holy Land, Jesus In The Courtyard) qu’un dialogue sur fond vert du méchant de Docteur Gadget et de Dark Vador (Vision In Black). Si l’utilisation immodérée de la réverbération, de l’écho et du tremolo détournera les auditeurs les plus attachés au réalisme, elle enchantera les rêveurs tourmentés, les mélancoliques du désert, les cow-boys urbains, les amoureux solitaires, les fumeurs au cœur brisé, les romantiques à Wayfarer, les tendres bagarreurs, les rebelles fleur bleue, les hommes mal rasés aux cheveux brossés à l’arrière, les femmes à tignasse et jeans noirs… Je vous laisse compléter la liste.

Tracklist

King Dude – Burning Daylight (Dais Records, 2012)

1. Introduction
2. Holy Land
3. Barbara Anne
4. I’m Cold
5. Vision In Black
6. Jesus In The Courtyard
7. I Know You’re Mine
8. My Mother Was The Moon
9. Lorraine
10. You Can Break My Heart
11. Lord, I’m Coming Home


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