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Pourquoi la routine est une biatch, mais pas trop non plus, mais un peu quand même ?

Par Jeuneanecdotique

routine

(Pourquoi je fais des titres comme ça ? Parce que.)

La routine, dans une vie de couple, est le point noir qu'on redoute souvent de voir arriver. C'est le sujet phare des magazines féminins qui trouvent, chaque mois, dix nouvelles manières de ne pas laisser cette biatch s'installer. On la prend comme une sorte d'ennemie, une intruse à abattre, alors qu'elle peut finalement être caractéristique d'une relation plutôt belle, voire enviable. Bref, la routine, elle est presque hypocrite, vous voyez, elle a une double-face.
Nous allons commencer par sa jolie face, histoire de finir par la mauvaise et de casser le moral de tout le monde.
Oui, à mes yeux, la routine a un bon côté. Quand la routine commence un jour à s'immiscer dans votre couple, cela ne peut-il pas être vu comme un bon signe ? Certes, c'était génial quand on faisait l'amour tous les jours, dans des endroits sympa, qu'on oubliait presque la dernière fois qu'on l'avait fait dans un vrai lit bien douillet. Certes, c'était génial quand on s'envoyait tellement de textos que sans les forfaits illimités, on aurait fini complètement sur la paille, à devoir vendre notre mère pour pouvoir se payer un bout de pain. Certes, les conversations coquines sur MSN donnaient des guillis dans le bide, et ça libérait une armée de papillons qui chatouillent dans les parties intimes. Certes, sortir à chaque fois qu'on se voit, ne jamais s'ennuyer, avoir toujours un truc de prévu ensemble, c'est signe d'un couple vivant.

Mais pourquoi, lorsque cela s'épuise, ne peut-on pas en voir les bons côtés ? A mes yeux, lorsque tout devient plus calme, plus raisonnable, et qu'on continue quand même à avoir du plaisir à être ensemble, c'est qu'on a passé une sorte d'étape (en tout cas, dans mon couple). L'étape du « pas besoin de retourner le monde, pour que notre couple en vaille la peine ». Finalement, je trouve que mon couple a davantage de valeur à présent que tout est plus calme, même si ça n'est pas agréable tous les jours, plutôt qu'à nos premiers pas, lorsqu'on était timides, passionnées, toujours en mouvement, et surtout, qu'on était encore dans une étape de notre relation où un rien pouvait tout gâcher, nous faire dire que ce n'était pas la peine de continuer, qu'on était peut-être pas faits pour être ensemble. C'est vrai, non ? Je me sens davantage en sécurité maintenant, qu'au début. Maintenant, même quand on reste chez moi à regarder les Simpson en bouffant du fromage à tartiner, en glandant sur WOW, et en regardant film après film, je sais que ce manque de renouvellement ne nous est pas forcément toxique, qu'il nous fait du bien, et nous entoure d'une sorte de bulle dans laquelle nous sommes sûrs de nous aimer, vu que c'est une routine que NOUS avons installé, selon nos goûts, et non qui s'est infiltrée sans notre accord. Après tout, si notre routine c'était de regarder le foot tous les vendredis, ça me ferait davantage chier qu'une routine faite à base de choses qu'on aime à deux.

Alors voilà, la routine, je lui pisse pas complètement dessus, parce que si elle est là, c'est forcément qu'on l'a laissé s'installer, et qu'on a décidé ensemble, inconsciemment, de quoi elle serait faite.

Lorsque j'ai compris que nous étions rentrés dans une routine, je ne vais pas être hypocrite, je n'ai ressenti aucune once de bonheur ou un quelconque bien-être. J'ai juste réfléchi, et je me suis dit, qu'une routine en amoureux, c'était beaucoup plus enviable qu'un couple qui se déchire, qui n'est pas sûr de passer le mois et qui est composé de deux personnes qui ne se connaissent pas encore très bien.

La routine est une étape à passer, le genre d'étape qui, si vous la franchissez avec succès, sans tout foutre par terre, promet peut-être de faire durer votre couple encore un petit bout de temps. Et puis, de notre côté, nous continuons toujours à prévoir des sorties (DISNEYLAAAND... Merde, j'oubliais que mon copain est un rabbat-joie, tsss), mais plus modérement, pour savoir en profiter. Parce que c'est tellement beau, de profiter. De savourer chaque minute de nos si beaux moments... Oui, nous n'avons pas de sous donc techniquement, ce n'est pas QUE pour ça que nous limitons nos sorties. Mais c'est tellement beau, d'y croire... (j'arrête, promis).
Mais, parce qu'on est pas non plus des gros lapins blancs sans un gramme de pensée négative, il faut avouer que la routine, elle peut aussi se montrer trèèès vilaine. Vilaine dans le sens où si tu la croises en chair et en os, vaut mieux pas que t'aies un couteau à la main. Après tout, elle nous met à l'épreuve, pour voir si nous pouvons continuer à être ensemble. Si on s'en sort bien, c'est parfait, mais il n'empêche que OUI, elle nous met à l'épreuve, quand même. Une épreuve pas toujours facile à supporter, et ce pour plusieurs raisons plus ou moins évidentes. Premièrement, parfois, on finit par s'ennuyer, c'est un fait et on ne va pas s'en cacher. Même si c'est un plaisir d'être ensemble, et de se contenter de ça, un être humain est également conçu pour être en mouvement, pour bouger, pour découvrir de nouvelles choses. Et lorsqu'on finit par voir toujours les mêmes choses, on a beau y prendre toujours un minimum de plaisir, l'envie d'en explorer de nouvelles s'impose à nous. Oui, ça s'impose, parfois. Et pour y parvenir, nous sommes obligés de casser la routine. Comme quoi, si s'adonner à de nouvelles choses revient à « casser la routine », c'est qu'elle n'est pas toujours si bénéfique que ça.

Ensuite, le problème qui découle de tout ça, c'est que ce que nous avons besoin de découvrir pour sortir de notre petit cocon sans nouveauté est parfois en contradiction avec notre vie actuelle. Par exemple, il arrive qu'un être humain normal puisse avoir envie, non pas de découvrir de nouvelles choses, mais aussi de nouvelles personnes, rien que pour voir ce que ça fait, pour se souvenir des débuts de relation enflammés, de cette sensation d'être désiré, et cette petite peur au ventre qu'on a, parce qu'on est dans un lien humain avec une autre personne, qui se peut se briser à tout moment. Pour être plus explicite : on veut revivre ce qu'on a vécu au début avec la personne qu'on aime. Sauf que la personne qu'on aime n'a pas toujours envie de faire cet effort. Alors, de mauvaises idées viennent, la frustration tisse sa foutue toile tout doucement. Parce que quand « casser la routine » revient à faire quelque chose que l'on considère comme mauvais, plus l'on se retient d'y penser, plus le désir de nous enfuir et de passer à l'acte nous obsède. J'ai souvent été à deux doigts d'aller voir ailleurs, pour découvrir de nouveaux hommes, répondre à leur désir, voir si je pouvais plaire à un autre homme que le seul et l'unique étant tombé amoureux de moi. Plus je me retenais, plus j'en avais envie. Je voyais notre routine comme un frein, comme l'obstacle qui m'empêchait de sauter le pas, et je lui en voulais d'exister. J'ai eu de la chance, finalement. Afin de me sortir de cette sorte de sentiment de merde très dangereux, j'ai dû me rapprocher très près de mon but, pour comprendre que je n'en avais pas envie. C'était un pari risqué. Mais je suis revenue à ma routine avec plaisir, lorsque j'ai compris que j'avais failli faire quelque chose de mal, que j'aurais forcément regretté par la suite, et qui ne m'aurait jamais rien apporté de bon. Et, rien qu'en avoir eu envie à ce point a cassé ma routine, et m'a permis de la retrouver ensuite avec soulagement. Oui, j'ai pris la routine comme une vieille amie que j'aurais revu avec grand plaisir, comme un bon pote à qui taper dans le dos en disant « ça fait un bail, ma poule ». N'empêche qu'on voit où elle a failli me mener, hein... (je décline toute responsabilité, c'est sa faute, pas la mienne.)
Voilà. Cette jolie madame qu'est la routine, le train-train, n'a rien d'une fatalité, et surtout, elle n'a rien non plus d'un concept très défini. A chacun de la prendre à sa manière, de la combattre ou de l'accepter telle qu'elle est. Ou, dans des termes plus explicites : de lui maraver sa gueule, ou de la prendre tranquillou.


Votre avis ? On lui crève les yeux à cette scrogneugneu de routine ou quoi ?

(en relisant mon article, je me fais l'effet des monologues de Meredith dans Grey's Anatomy... Quand j'ai écrit cet article, je pense que j'avais le cerveau rendu en purée par toutes les séries bien cuculs dont je me nourris.)


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