Magazine Culture

MANGER EN VRAC de la Cie Philippe Person

Publié le 20 novembre 2012 par Nathpass
J'ai retrouvé les textes, les intentions les respirations à la lecture de tous les rôles me reviennent et les images défilent dans ma tête je ris toute seule.... Je jouais le rôle d'Olivia et j'ai écrit le dernier texte, celui du chapeau.
http://nathpasse.blogspot.fr/2009/11/bashung-gainsbourg-et-gallotta-nathalie.html#!/2009/11/bashung-gainsbourg-et-gallotta-nathalie.html
MANGER EN VRAC de la Cie Philippe PersonMANGER EN VRAC de la Cie Philippe PersonMANGER a été écrit à plusieurs mains... Elisabeth GENTET-RAVASCO à la base et d'autres textes et des improvisations des comédiens retranscrites pour la création des différentes moutures et mises en scène par Philippe Person assisté de Sophie Balazard
*************************************
Extraits
Tous les personnages sont à table, et comme tous les convives d'un grand banquet.
Ils discutent avec leurs vis à vis (le public],
Sont présents (première table) Ariette Etienne. (deuxième table) Olivia, (troisième
table) Nadège. La femme, L'homme.
L'HOMME:
Ginseng, pas gingembre. Ginseng !
ETIENNE:
Moi moi. j'aime ce qui est gras, mais très gras hein, une côte de bœuf bien grasse ou alors un pot au feu très gras. avec les yeux et tout, ou alors un croissant aux amandes.
NADÈGE:
One apple a day, keeps the doctor away.
LA FEMME:
Les chiens et les chats, ils mangent comme nous, sauf qu'ils ne boivent pas d'alcool.
ETIENNE:
Dans le cochon tout est bon.
NADÈGE:
On ne trouve plus les petites violettes de nos grands-mères, les petites violettes en sucre, plus
du tout.
L'HOMME:
Non mais c'est pas vrai, les avocats tu les manges le soir. et tu te réveille plus tôt ; matin.
OLIVIA:
Qu'est-ce qu'on peut entendre comme conneries. Un bon confit de canard, avec a peau bien grillée, des pommes de terre sarladaises, avec de l'ail et du persil et une salade verte.
LA FEMME:
Bah. les pieds paquets c'est une horreur.
AUDREY:
Un repas sans dessert, c'est comme un enfant sans mère.
NADÈGE:
Si un jour vous avez l'occasion de manger du piranha confit, n'hésitez pas.
OLIVIA:
Le vin c'est aussi un médicament.
L'HOMME :
Le ketchup c'est pas américain, c'est hollandais.
LA FEMME:
Nice c'est la seule ville qui n'a pas voulu des restos du cœur... Ils ont des restos pour chiens.
ETIENNE:
Précisément, précisément, j'ai connu un type qui se masturbait exclusivement avec des côtelettes.
OLIVIA :
Dis-moi qui tu manges Je te dirais qui tu es.
ETIENNE :
Non je vous raconte n'importe quoi. Je suis désolé, J'avais oublié le problème des os, c'était avec des escalopes, des escalopes.
NADÈGE:
J’ai arrêté les artichauts à cause des poils.
ARIELLE:
Exactement, les moules je suis vaccinée
OLIVIA:
Le tourin c'est de l'ail avec de la mie de pain et du blanc d'œuf ! C'est un mystère tellement que c'est bon.
ETENNE:
(écroulé de rire) Alors le mec il arrive fou de rage.... "Comment ! Comment ! Comment !" et
l'autre lui répond: "A la coque".
LA FEMME:
La couleur des aliments, c'est très Important. Mol je connais un enfant qui ne mange que des aliments blancs : de la purée, du lait. de la chantilly de la...
NADÈGE:
Non. non. non. on n'a pas le droit de manger plus de sept œufs par semaine.
ARIELLE;
Oui mais alors pas de myrtilles hein. parce que les renards viennent sur les myrtilles et on attrape des maladies
ETIENNE :
[toujours écroulé de rire) A la coque !
L'HOMME:
Une maison sans fruit est une maison sans vie.
NADÈGE:
Eh oui, fruits de mer santé de fer
ARIELLE :
Le dessert en fin de repas? C'est une réminiscence de la tétée. Oui oui. en fin de tétée il y a du sucre dans le lait de la mère.
OLIVIA;
(s'énervant) On ne trouve plus de bon pain.
Tous les personnages murmurent et discutent avec leurs "vis à vis" On perçoit quelques brides.
ETIENNE:
Le gigot de sept heures cuit sept heures, c'est évident...
NADÈGE :
Le cassis ou cassis...
L'HOMME :
Non, mais ça c'est de la tomate belge.
ARIELLE :
A ce prix là, c'est du surgelé.
OLIVIA:
À l'ancienne.
LA FEMME :
La viande c'est sexuel.
ETIENNE :
Bah, en cocotte.
NADÈGE:
Une bonne soupe aux encornets, une soupe aux yeux.
ARIELLE :
Sushi avec riz, sashimi sans riz, ou le contraire.
OLIVIA:
Sous emballage, ça fermente, c'est une horreur.
L'HOMME:
Aujourd'hui ça n'a plus de goût.
LA FEMME;
Sans sel !
Olivia se met à rire, puis tous tournent la tête "un serveur" vient d'arriver avec "la suite"
TOUS :
Ahhhhh!!!!
(...) OLIVIA:
Elle sort sa balance, et la pose devant elle
(à la balance) T’es belle.
(elle prend du pain) Cette semaine J'ai le droit à 40 grammes par jour.
Elle pèse, ôte un tout petit bout de pain qu'elle met devant la balance, puis coupe en deux le pain qu'elle a pesé.
Elle pose les deux morceaux devant elle.
Ça c'est pour le midi ; ça c’est pour le soir (elle interverti les deux morceaux) Oh non celui-là pour le soir pour le midi je préfère le croûton. Déjà quand j’étais petite ma mère elle me le donnait, le croûton
Elle compte avec ses doigts sur la table, puis mécaniquement prend une miette de pain tout en comptant, puis une autre puis un bout de pain, sans se rendre compte qu'elle le mange
Alors. 260 calories - mmmmm. ça fait 1200 par jour, il m'en reste combien ? 1096. Ouais, ça fait pas beaucoup. Pour ce midi, une tranche de rôti et puis une salade de tomates. Oh j'en ai marre de la salade de tomate. Après du fromage blanc à 0%. Et ce soir ah non pas encore les concombres !...(elle s'aperçoit qu'en même temps qu'elle réfléchissait, elle a mangé des miettes du pain qu'elle triturait) (temps de culpabilisation puis elle se récupère). Tant pis je le mange en apéritif ! Ça se digère mieux, na. Il est bon. Il est bien grillé, (elle se rend compte qu'il n'y a plus beaucoup de pain) Je mange tout là. voilà ! (elle met tout ce qui reste dans sa bouche et mange avec un plaisir certain) (la bouche pleine) II faut mastiquer le pain. C'est un sucre lent. (elle mange) C'est bon. C'est ça qui est important, mastiquer le pain.
Une fois qu'elle a la bouche vide, elle se rend compte qu'une fois encore elle n'a pas tenu son régime
J'ai tout mangé. Je suis nulle.
Elle range sa balance et découvre le petit bout qui avait été mis de côté. Elle le regarde et l'avale.
La femme se lève "en dérangeant" son mari. II hésite à la suivre puis se rassied.
Etienne vient s'installer à la table d'Olivia, devant l'assiette qu'elle lui avait préparée.
Elle le regarde manger en salivant
(...)
OLIVIA:
Elle se pèse, note sur une calculette son poids, regarde les boites de médicaments, lit la notice explicative, reprend sa calculette
Alors. 80 que divise 250 mg ça fait.(elle regarde sur sa calculette)
(Elle sort les cachets un par un et les pèse tandis qu'elle parte).C'était au tout début de notre rencontre, peut-être la deux ou troisième fois que je le voyais. J'avais tout préparé, tout étudié, la jupe, le manteau, la coiffure et même le chapeau. Un superbe borsalino noir avec la raie au milieu, (elle rit). Je ne peux pas penser à cette histoire sans éclater de rire, (elle se reprend). On avait rendez-vous au
Pont Neuf. Tout allait bien. Je ne m'étais pas trompée de côté du pont et il m'avait reconnue. J'ai toujours eu peur qu'on ne me reconnaisse pas. On est parti. Mais tout d'un coup il s'est mis à pleuvoir mais pleuvoir comme pas possible. Les autres s'abritaient sous les porches ou les abris bus, lui continuait, alors moi je le suivais. C'est ça, je le suivais côte à côte. J'étais gelée, transie, dégoulinante mais qu'est-ce que j'étais heureuse ! Un moment quand même, il m'a proposé d'aller prendre un café. J'ai accepté (elle rit au souvenir de ce qui va suivre) On est allé au comptoir, dans la glace je me suis vue. J'avais sauvegardé le maquillage grâce au chapeau. J'étais contente d'avoir mis ce chapeau, Il m'a regardé en souriant. J'ai commandé un café. Je crois qu'il était en train de m’expliquer des trucs sur les parapluies, quand, (elle éclate à nouveau de rire) en me baissant pour boire, plouf, une douche qui dégringole sur le comptoir dans mon café et dans sa bière, (elle rit) Je regarde à nouveau le comptoir et, plouf, encore une douche, (elle éclate de rire) C'était mon chapeau. La raie au milieu, qui avait fait réservoir ! Et à chaque fois que je baissais la tête. plouf le comptoir sa bière et mon café arrosés, (elle rit) (temps) S'il avait osé rire ce jour là, plutôt que de me regarder gêné...(elle recommence à rire) Je baisse la tête et plouf partout sur le comptoir (elle avale tous les cachets).

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Nathpass 1125 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte