Alors voilà, on y est. Le vote a quelque chose de similaire à une rentrée des classes. Les attentes sont fortes, l’excitation palpable, les français iront voter dans la joie et la bonne humeur!
Je vous rassure. Je cesse tout de suite ces envolées lyriques. Les résignés du RER, les désabusés de l'action publique, les déçus du sarkozysme, les abstentionnistes de vacances ou de conviction, ne se rendront pas tous dans les écoles de France.
La campagne, parfois surréaliste, ne peut pas leur donner tort. Sans hiérarchiser les contenus, sans développer les thèmes porteurs d'une vision de la France ( hors d'un protectionnisme rigoriste) ou de l'avenir, sans parvenir à dégager une cohérence, la joute verbale des 10 candidats en liste, ne restera pas dans les mémoires des politologues.
Sarkozy a déjà perdu lors de son discours à la concorde: le Président de la république n'a pas réussi à revenir le candidat de 2007.
Ses quelques sorties supplémentaires sur le financement des écoles françaises à l'étranger et le soutien de ces ex ministres annoncent définitivement la capitulation de l'ex chef d’État. Sarkozy voulait rentrer dans l'histoire: il restera sans doute le Président le plus impopulaire de la cinquième république.
La fragilité de son mandat, nous l'avons redit maintes fois, s'est construite sur le Fouquet's et sur sa politique d'inégalité fiscale: "il faut prendre l'argent où il se trouve: chez les pauvres. Il n'en ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux" disait Alphonse Allais.
Hollande n'a pour autant pas gagné. Les lendemains de victoire qui chantent n'ont pas survécu aux années Mitterrand. La gauche de gouvernement ne fera pas la révolution: elle essaiera peut-être,en vain, de réduire un peu, par ci, par là, les inégalités trop visibles ou trop insupportables.
Mais dimanche, que ce soit avec vos désillusions, "vos tripes" ou votre "intelligence", votre cœur, que ce soit avec votre colère ou vos espoirs, ne faites pas l'école buissonnière: allez quand même voter!
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble