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Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson

Publié le 29 février 2012 par Xylophon

"L'homme libre possède le temps. L'homme qui maîtrise l'espace est simplement puissant. En ville, les minutes, les heures, les années vous échappent.

Elles coulent dans la plaie du temps blessé.

Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche à vos pieds en vieux chien gentil, et soudain on ne sait même plus qu'il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont."

Sylvain Tesson, l'auteur de "Dans des forêts de Sibérie", a pris son sac, ses livres et a quitté Paris. Il n'a pas fuit mais a décidé de se déplacer vers un ailleurs, vers un endroit où la nature a encore sa place, vers un lieu où l'homme pour vivre doit faire du temps son allié.

Pour respecter une promesse, l'auteur s'est installé pendant 6 mois dans une cabane de bois près du lac baikail. Dans la grandeur des forêts sibériennes, Sylvain Tesson raconte au travers d'un journal de bord cette expérience d'ermitage choisie.

On découvre à travers son récit, l'exigence de la vie des populations russes: "pas
de village à moins de 100 kilomètres, l'hiver des températures de moins 30, l'été des ours sur les berges".

De cette expérience d'une vie solitaire, Nicolas Tesson nous décrit les étapes d'un voyage intérieur.

Au travers de ses lectures (Nietzsche, Rousseau, Kierkergraad, Kundera,...), de ses rencontres ponctuelles avec ses voisins russes, de ses actions de sauvegarde de son habitation, de ses gobelotages de liquides frelatés, ou de ses périples sur la banquises avec ses deux chiens huskies, l'auteur se métamorphose au fil des jours passés dans son isba de bois.

"L'immobilité m'a apporté ce que le voyage ne me procurait plus. Le génie du lieu m'a aidé à apprivoiser le temps. Mon ermitage est devenu le laboratoire de mes transformations".

"Dans les forêts de sibérie" fait sensiblement écho à "L'usage du monde" de Nicolas Bouvier: on y retrouve ce rapport au temps et à l’espace, ce choix du dépouillement contre ce matérialisme érigé aujourd'hui en modèle de société.

http://lexilousarko.blog.fr/2011/06/16/l-usage-du-monde-de-nicolas-bouvier-11328270/

"Privé de voiture, l'ermite marche. Le principe de non-délégation concerne aussi l'esprit: privé de télé, il ouvre un livre"

Je ne crois pas que j'irai un jour m'exiler comme Sylvain Tesson dans une cabane sibérienne: la vague de froid, tombée sur la France, il y a quinze jours, renforce l'admiration sans bornes que j'ai pour les inuits, les nenets, ou tout autre individu qui s'affranchit du froid polaire.

Peut-être que j'ai tort, que le froid finalement est apprivoisable.

Si je devais vivre dans une cabane pour donner sens à un exil républicain en référence au titre de mon blog, je choisirais un autre endroit: une île bretonne pas trop peuplée, je pense à l'ile d'Arz l'hiver, car l'été, les îles du golfe du Morbihan si majestueuses soient-elles, deviennent moins hospitalières...

http://lexilousarko.blog.fr/2010/04/27/besoin-d-lles-8468001/

Ce pourrait être aussi une cabane perchée sur une île grecque à l'image de l’héroïne de villa amalia: une île des cyclades.

http://lexilousarko.blog.fr/2009/04/19/villa-amalia-5969760/

Je ne connais pas ses îles mais je jetterais mon choix sur Naxos: l’île est moins peuplée que les autres, et surplombe la mer Égée.

A la place des forêts, il y aurait donc les plages de sables fins, pour remplacer le froid polaire, la chaleur océanique des îles de méditerranée, à la place des huskies, des chèvres ou des moutons, et comme substitut à la vodka, quelques verres de mojito ... (je sais c'est pas très local, mais je n'aime pas le ouzo ).

Un exil confortable...

cabane

naxos-plaka-beach


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