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La culture au SCALPEL

Publié le 20 novembre 2012 par Micheltabanou

Je suis socialiste, je suis un homme de culture et d'ailleurs c'est le double signe de la culture et du socialisme que ce blog se justifie. Aujourd'hui je sens comme un mauvais vent souffler sur la culture. Un vent mauvais qui peut la blesser puis l'anéantir. Elle s'en remettra certes car elle accompagne l'humanité depuis ses débuts mais elle n' a aucunement besoin de l'accomodement des politiques pour accompagner les coups du libéralisme économique visant à la dompter au rythme des appétits des marchés économiques. 

Oui je suis mal aujourd'hui car selon le Projet de loi de finances pour 2013, le ministère de la Culture voit son budget amputé de 110 millions d'euros ( -4,3% ) ! Et la baisse devrait se poursuivre durant les années à venir, avec 2,38 milliards pour 2014 et 2,35 milliards pour 2015.

C’est un constat amer et surtout une grande première dans l’histoire de la Ve République tout gouvernement confondu ! Coup de rabot, équarrissage avec la justification de la crise comme toile de fond, comme alibi pour procéder aux coupes. Tout d’abord on s’en prend aux projets précédemment établis comme ceux annoncés par le précédent gouvernement. Projets présentés sans être financés donc qui seront abandonnés, ou, pour certains, redimensionnés ou reportés. Par ailleurs 20 millions d'euros de subventions pourraient disparaître des caisses de plusieurs établissements publics de l'État - théâtres, opéras, musées - soit environ 2 % de perte en regard de l'année 2012. Malgré un effort promis en faveur de l’éducation artistique ainsi que la promesse que le spectacle vivant serait épargnés, le compte n’y est pas.

Il me souvient d’un engagement pris lors de la campagne: celui de mettre en chantier une grande « loi d’orientation et de programmation » et celui surtout qui me convenait de « sanctuariser » le budget de la Culture. Je constate que c’est la première fois dans l’histoire de la Ve République qu’un gouvernement, de gauche de surcroit, procède à la diminution du budget de la culture ! Dans le retour de vis de 1984 et de sa politique d’austérité François Mitterrand avait épargné la culture en prenant même la décision d’en augmenter la contribution ! Il épargnait d’ailleurs l’éducation, la recherche, la jeunesse ! Une marque de fabrique qui caractérisait cette belle exception française. Je suis désabusé, je ne comprends pas. Je constate une Ministre qui est pliée par Jérome Cahuzac, priée d’obtempérer comme à une sévère loi du « marché de la raison » économique ! En 1984 Bercy n’a jamais pu avoir le dessus sur Jack Lang. Il est vrai qu’il était appuyé par la volonté de François Mitterrand pour qui la culture était un poumon de la démocratie ! Au Parlement nous avons assisté à un calme plat et tous ceux qui comme P. Bloche étaient des habitués du décorticage des textes et des chiffres des budgets précédents sont apparus biens timides, bien exempts de toute avancée critique alors que la pilule a avaler était monumentale! Je ne me réjouis pas du fait que Donnadieu de Vabres, ancien ministre, goguenard pouvait déclarer à l’envi que s’il en avait ainsi procédé il se serait, justement, heurté à une levée de boucliers, à une furie de colère de tous et de toutes ! Las ! L’anesthésie de la complaisance est passée par là. Nous sommes sur le billard et l’opération est lourde et notre capacité de réaction éteinte autorise la précision tranchante du scalpel !

Nous avons oubliés les fondamentaux et sacrifions la culture – cette absente de tous les grands débats – et considérons certainement qu’elle n’est point une priorité et que l’on doit la détacher de la trame qu’elle tisse pour émanciper, éduquer notre jeunesse et porter le ciment de la citoyenneté, de la responsabilité, de l’intelligence contre tous les obscurantismes ( religieux, économiques et sociaux ) qui menacent le vivre ensemble républicain.

 

 


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