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Les lignes de Wellington, film de Valeria Sarmiento

Publié le 22 novembre 2012 par Mpbernet

Wellington

Les lignes de Wellington étaient constituées de lignes de fortifications construites en secret dans la région de Torres Vedras afin de défendre Lisbonne des troupes de Napoléon. Remparts, bastions et redoutes furent construits entre novembre 1809 et septembre 1810 et arrêtèrent l'offensive de Masséna en 1810. Leur coût fut d'environ 100 000 livres sterling, soit l'un des investissements les moins considérables mais des plus productifs de l'histoire de l'armée britannique. Ceci pour expliquer le titre du film.

Conçu et écrit par Raul Ruiz, décédé en 2011, le film a été tourné par son épouse et monteuse Valéria Sarmiento … et bénéficie d’un casting de rêve en une sorte d’hommage posthume. John Malkovitch, Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Chiara Mastroianni, Marisa Paredes, Vincent Perez, Isabelle Huppert, Mathieu Amalric, Melvin Poupaud, Elsa Zylberstein (en religieuse portugaise) figurent parmi les artistes qui ont accepté de prêter leur concours à une œuvre originale qui ne sert pas vraiment le génie français. De jeunes acteurs européens complètent le casting, en particulier le séduisant Carloto Cotta qui joue un beau lieutenant portugais, avec deux balles françaises dans la tête …

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En fait, il s’agit d’une fresque sur les horreurs de la guerre et les souffrances des populations civiles. Malgré la reconstitution minutieuse, il s’agit donc d’une histoire d’une brûlante actualité : femmes violées ou qui se jettent dans un puits pour échapper à la furie des « Jacobins », terre brûlée pour couper les envahisseurs de tout approvisionnement, troupes gênées dans leur progression par les files de réfugiés, bombardements aveugles …

Un film lent – 2 heures 30 - et long, une suite de tableaux à la manière de Goya, des histoires attendrissantes et des héros qui se croisent, beaucoup de tendresse dans les personnages et une pointe d’humour - en particulier la scène où Wellington donne la recette du filet de boeuf qui porte son nom ... Une facture ultra classique, des acteurs convaincants à défaut d’être vainqueurs. Car au final, après une marche forcée des troupes françaises vers Lisbonne, le caractère formidable des défenses édifiées par Wellington sont dissuasives : les Français se retirent pour ne pas se faire hacher. Le début de la fin pour Napoléon en Europe, et un épisode que l’on s’est empressé d’oublier en France … mais qui éclaire sur la façon dont nous sommes considérés !


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