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Mariage gay : les manifestations continuent

Publié le 22 novembre 2012 par Seifenblase @Pointe_d_Actu

De moins en moins de français jugent positive la loi concernant le mariage entre homosexuels : 58% en novembre, soit quatre points de moins que l’année passée. Pourtant le 31 octobre dernier, le projet de loi a été présenté au Conseil des ministres. Ce week-end a été marqué par deux manifestations visant à montrer le mécontentement d’une part de ce pays face à aux mesures du gouvernement.

Si la manifestation de samedi 17 novembre était plus laïque, celle du lendemain, organisée à l’appel de l’Institut Civitas, proche de la branche catholique traditionaliste laisse entendre une voix plus religieuse. « Un Papa, Une Maman, pour Tous les Enfants ! » scandent les jeunes (et très jeunes) qui ouvrent le cortège agitant leurs pancartes « la famille c’est sacré », « Mariage = 1 Homme + 1 Femme » ou plus simplement « Non au mariage homosexuel ». Derrière eux, plus de 10 000 personnes scandent les mêmes slogans. « Ce n’est pas contre les homosexuels que je suis, mais pour l’enfance ! » précise une jeune femme aux passants. A partir de 14h30, du Ministère de la Famille, avenue Duquesne, à la rue de Solferino, c’est une horde de manifestants qui défile chapelets entre les doigts pour certains, croix de bois pour d’autres dans les mains comme au temps des croisades dans les rues de Paris.

Mariage gay : les manifestations continuent

Chrétiens mais aussi non-croyants ont défilé ce week-end dans les rues de plusieurs villes de France pour affirmer leur opposition au projet de loi sur le mariage homosexuel.                                                     Photo Laetitia Kombo.

Provocateurs, ils répètent en chantant « Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d’hétéros ». Une jeune fille du haut du dernier étage de son immeuble du VIIème arrondissement, hurle à la vue de la foule « Fermez vos gueules intégristes ! » Au milieu du défilé, un cracheur de feu s’ajoute parmi les manifestants faisant jaillir des flammes entre les drapeaux, français.

Des dizaines de soutanes, la présence d’Action Française, du Mouvement National Républicain de Bruno Mégret, SOS-Tout-Petits (association contre l’avortement) et autres organisations d’enfants adoptés, sont mobilisées dans les rues de Paris. La plupart des manifestants adhère à l’Institut Civitas, ou sont de fidèles sympathisants de la Fraternité Saint Pie X, branche traditionnelle de l’Eglise catholique, se revendiquant anti-moderniste. La marche se referme par quelques curieux, passants et autres citoyens qui se disent simplement effrayés par « un renversement des valeurs  ». Alors que certains commencent vers 17h à s’en aller, le reste entonne trois Ave Maria, sous les yeux ahuris des habitants de la rue de l’université.

Alors que des militantes du mouvement féministe Femen disent avoir été agressées par des manifestants lors de leur contre-manifestation, l’Insitut Civitas a annoncé ce mardi dans un communiqué qu’il allait porter plainte. Selon lui, ces agressions ne sont pas le fait de ses militants : « Aucun membre de Civitas ne s’est rendu coupable de la moindre violence envers ces Femen ». Le président de l’Institut, Alain Escada, accuse en retour les militantes féministes d’avoir attaqué les membres de Civitas. « Une photo en témoigne : un enfant dans sa poussette a été directement visé par un jet de gaz de l’une des Femen » lance-t-il. 

Division profonde

Si les manifestants déclarent ne jamais « perdre espoir », au micro de Europe 1, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales a déclaré « respecter l’inquiétude » des manifestants mais a cependant affirmé que le gouvernement « ne renonce pas à son projet », qu’il ne le retire certainement pas. Pourtant, mercredi 21 novembre, François Hollande avait provoqué un tollé en expliquant que les maires refusant de marier un couple homosexuel pourraient déléguer la tâche à un adjoint « qui officie dans de bonnes conditions », mais qu’en cas de refus général, le préfet pourrait en venir « à des moyens de coercition ». La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a néanmoins rappelé que le président « tient à ce que cette loi s’applique dans toutes les villes et villages de France » et qu’il faut alors « veiller à ce que, lorsqu’un maire, pour des raisons personnelles, se refuse à célébrer un tel mariage, puisse déléguer très facilement à ses adjoints », affirmant ainsi que la notion de liberté de conscience n’avait pas sa place dans le projet de loi. 

Mariage gay : les manifestations continuent

Photo Laetitia Kombo.

En effet, la décision du gouvernement français, n’est pas une première en Europe. Sept pays du grand continent, parfois même des Etats où la religion est très présente, ont déjà validé la possibilité d’union civile et d’adoption pour les couples de même sexe (les Pays-Bas en 2001, la Belgique en 2003, l’Espagne en 2005, le Portugal en 2010 et le Danemark en 2012). La Suède, qui l’a légalisé en 2009, possède même une disposition obligeant l’Église à trouver un pasteur pour célébrer les mariages religieux. La France qui avait été condamnée par la cour Européenne en 2008, pour son refus d’agrément à l’adoption d’une jeune enfant par la compagne de sa mère, rattrapera donc son retard, en janvier 2013, lors du débat à l’assemblée nationale.

Laetitia Kombo

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