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L’optimisation fiscale: le nec plus ultra de tout bon dirigeant

Publié le 24 novembre 2012 par Eldon
pigeon voyageur Loptimisation fiscale: le nec plus ultra de tout bon dirigeant

© Inconnu

« Comment? Tu fais payer autant d’impôts à ta boîte? Mais t’es nul! »

En plus de son salaire, le phallus des temps modernes, et des dividendes qu’il réussira à verser aux actionnaires, voici le troisième critère de définition d’un bon dirigeant de grande entreprise: l’optimisation fiscale ou comment baisser au maximum la contribution de l’Entreprise à la collectivité afin de consolider les deux premiers, cela va de soi. Rien à voir avec l’évasion fiscale qui est le terme péjoratif. « Leur recherche d’optimisation n’est que course effrénée ver l’évasion » aurait-on pu ajouter.

Apple, on l’a vu est le champion en la matière avec 1,9% d’impôt sur les bénéfices. Mais toutes les multinationales se prêtent à cette pratique en feignant le moment venu de se plaindre de la surtaxation dont elles seraient victimes.

C’est beau, la liberté de voyager.

Pepsi, Starbucks et  Intel, Google, … toutes les multinationales pratiquent l’optimisation fiscale. Aux Etats Unis, Apple

dutch sandwich 4 Loptimisation fiscale: le nec plus ultra de tout bon dirigeant

© Inconnu

n’a payé que 130 millions de dollars (environ 102 millions d’euros) d’impôts sur ses 13 milliards de dollars de bénéfices d’origine étrangère en 2010; Cisco n’en a payé que 400 millions de dollars sur 8 milliards de dollars de bénéfices d’origine étrangère.

Les formules utilisées appelées  « le double irish » ou « sandwich hollandais », reposent sur le même principe: répartir les bénéfices sur un réseau inextricable de filiales, agences, …. afin que les filiales implantées dans un Etat de « forte » imposition ne perçoivent qu’une partie infime du bénéfice réel.

Le Sénat américain vient d’établir que près de 1.000 sociétés américaines avaient déplacé pour 1.500 milliards de dollars d’actifs à l’étranger, soit un dixième de la dette nationale des Etats Unis.

L’UE fidèle à elle même, véritable panier de crabes, est incapable d’harmoniser les politiques fiscales de ses membres pour éviter ce phénomène. La Bulgarie, l’Irlande, la Slovaquie, La Belgique,… sont autant de paradis fiscaux qu’une législation ne pourrait qu’embarrasser. Le cas de Chypre est choquant: cet Etat  se voit accorder une aide financière européenne malgré une fiscalité honteuse et le risque de voir les oligarques russes profiter de cette manne. Or, actuellement, c’est Chypre qui occupe le poste de présidence tournante du Conseil de l’UE, et l’année prochaine, ce sera l’Irlande…

Il est urgent de  concevoir un code fiscal adapté à une économie mondialisée. Autrement le taux d’imposition réel entre petites entreprises taxées à plein régime et multinationales cachées derrières des armées de juristes ne va cesser de croître.

On se presse lentement.

Source: Express.be


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