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Entretien avec le groupe DCI (Défense Conseil International)

Par Theatrum Belli @TheatrumBelli

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Theatrum belli poursuit le tour des entreprises françaises, débuté avec Eurosatory 2012, pour présenter notre savoir-faire dans le secteur de la Défense.

Le groupe DCI (Défense Conseil International) fête cette année ses 40 ans d'existence. Anthony Maréchal, responsable des relations extérieures, a accepté de répondre à nos questions.

DCI est persuadé que "l’externalisation d’activités militaires constitue un domaine qui, en France, offre un important potentiel de développement, notamment pour tout ce qui concerne les aspects formation et entraînement".

TB/Stéphane GAUDIN : DCI fête cette année ses 40 ans d’existence. Quelles sont les raisons qui ont motivées sa création et quelles ont été les dates marquantes ? 


DCI/Anthony MARECHAL :
 L’histoire de DCI commence avec la création, sous l’égide de l’Etat, de la Compagnie Française d’Assistance Spécialisée (COFRAS). La France a signé avec l’Arabie Saoudite un  contrat d’exportation d’armement terrestre, portant sur la fourniture, par GIAT, de plus de trois cents chars AMX-30. A la demande du ministère de la Défense, la COFRAS est créée et reçoit l’autorisation de recruter des militaires français pour assurer la formation des équipages saoudiens à la conduite, à l’emploi opérationnel et à la maintenance des véhicules. Au fil du temps et à la demande des Saoudiens, la mission de la COFRAS évoluera en assurant directement la maintenance des AMX-30 ainsi que la formation sur d’autres matériels terrestres vendus par la France.

En 2000, la fusion de COFRAS, NAVFCO, AIRCO et DESCO est faite au sein de Défense Conseil International (DCI). L’approche opérationnelle et commerciale de DCI est en constante évolution pour préparer et accompagner les mutations du secteur de la défense et de la sécurité en France et à l’étranger.


SG : Vous êtes l’opérateur de référence du transfert du savoir-faire français. En quoi consistent justement ces caractéristiques ?

AM : En tant qu’opérateur de référence du Ministère de la Défense Français, DCI a la capacité d’assumer les prestations suivantes :

  • Transfert de l'expertise et de l'expérience opérationnelle actuelle des forces,
  • Prestations sur-mesure : en conseil, assistance et solutions de formation,
  • Renforcement des capacités en matière de défense et de sécurité intérieure (continuum de sécurité - défense),
  • Formation des futurs partenaires des forces armées françaises,
  • Experts issus des forces armées françaises (armée de terre, marine, armée de l'air et gendarmerie) et de la DGA.

SG : Quand et comment intervient DCI auprès des nations attirées par notre savoir-faire ? 

AM : DCI intervient sur l’ensemble du cycle de vie des programmes en accompagnant ses clients sur toute la durée de vie du produit acheté. DCI est passée en quelques années d’une structure suiveuse des gros contrats au moyen et Extrême-Orient à une entreprise dynamique, à même de prospecter sur différentes régions du monde et qui peut aider très en amont à la conclusion de nouveaux gros contrats pour l’industrie française.

SG : Intervenez-vous dans le cadre de livraisons récentes ou à venir ? Exemple : Scorpène (Brésil), FREMM Mohamed VI (Maroc), BPC (Russie) ?

AM : Oui, dans le cadre du projet Scorpène Brésil, DCI sera en charge de délivrer à l’équipage les compétences nécessaires à la conduite des systèmes du Scorpène brésilien et de leur maintenance de niveau bord associée. Nous sommes également associés au projet des BPC Russie en tant que sous-traitant de DCNS.

SG : Quelles sont les assurances que le savoir-faire français transmis à des nations étrangères ne puisse se retourner contre les intérêts français ?

AM : Comme nous l’avons cité précédemment, nos prestations avec nos pays clients se résument à du support technique pour des activités de maintenance et à des formations, qu’elles soient de type académique ou opérationnelle. Nous rappelons que nos contrats avec les pays étrangers sont soumis à l’approbation de la Commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériel de guerre, une commission qui fait autorité auprès du 1er ministre. 

SG : Quels sont vos concurrents ? 

AM : DCI n’a pas vraiment de "business model" équivalent dans le monde. Quelques entreprises anglo-saxonnes sont concurrentes de DCI dans certains domaines : il y a Flagship qui est un prestataires de services pour la Royal Navy, Serco qui est une entreprise de services anglaise avec des activités de défense ou bien encore FB Heliservices qui est une entreprise britannique proposant des prestations dans le domaine hélicoptères.

SG : Etes-vous liés avec des Grandes écoles ? 

AM : Bien entendu et c’est l’un de nos points forts au niveau de la formation académique de futurs officiers étrangers. Les cadets étrangers ont la possibilité d’intégrer des écoles d’ingénieurs de haut niveau : ENSTA à Brest, ISAE à Toulouse, Ecole Navale à Brest. Les meilleurs élèves peuvent achever leur formation en effectuant leur master scientifique dans les laboratoires de la prestigieuse Ecole polytechnique. 

SG : Former des armées étrangères, est-ce un atout supplémentaire pour vendre du matériel français ? 

AM : Nous le pensons car cela permet de conserver à long terme l’influence de la France à l’étranger et de garder le contact avec un potentiel futur client de l’industrie française de l’armement.

SG : Finalement, peut-on considérer DCI comme un outil stratégique du "soft power" français ? 

AM : DCI est de fait très liée à l’Etat français par son histoire et son actionnariat et est au cœur de la politique d’influence de la France. Nous sommes toujours au côté de notre client : si un client a acheté français, nous allons alors faire en sorte qu’il utilise bien l’équipement en le formant correctement, puis nous l’assistons s’il en a besoin pour la maintenance. Notre philosophie est d’accompagner nos clients pour toute la durée de vie du produit acheté.

SG : Comment vous situez-vous dans le débat français sur les externalisations des moyens de soutien ? 

AM : Le succès d’Hélidax, qui est le premier PPP (partenariat public-privé) jamais mis en place par le Ministère de la Défense, doit servir d’exemple pour d’autres externalisations à l’échelon national mais aussi pour de nouveaux marchés extérieurs militaires ou civils. Nous sommes persuadés que l’externalisation d’activités militaires constitue un domaine qui, en France, offre un important potentiel de développement, notamment pour tout ce qui concerne les aspects formation et entraînement.

SG : Quels-sont vos objectifs dans les 5 ou 10 ans à venir ? 

AM : DCI compte poursuivre sa croissance et travaille à un nouveau projet d’entreprise pour la période 2013-2017. Dans l’esprit partenaire qui le caractérise, le groupe DCI va renforcer sa logique de partenariat dans la mise en œuvre de ses prestations avec ses principaux clients. DCI compte aussi renforcer ses offres de prestations globales centrées sur le savoir-faire de défense et de sécurité. Enfin, nous allons poursuivre nos efforts commerciaux soutenues en France et à l’étranger.

Propos recueillis par Stéphane Gaudin / THEATRUM BELLI 


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