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Alejandro Jodorowsky et François Boucq – Bouncer, To Hell

Par Yvantilleuil

Welcome to Hell !

Alejandro Jodorowsky et François Boucq - Bouncer, To HellCeux qui pensaient que Bouncer Van Dorman allait se la couler douce et jouir d’une retraite dorée chez Glénat après une vie mouvementée chez les Humanoïdes Associés, se trompent bien évidemment. Les premières planches de l’album peuvent encore laisser croire que l’ex bourreau de Barro-City se contera dorénavant de boire de l’alcool et de taper la carte avec ses potes, mais le passage de geôliers venus prendre livraison d’un malfrat, va vite perturber le calme apparent de la ville et lancer notre héros dans une nouvelle quête vengeresse.

La proie traquée par le célèbre manchot se nomme Pretty John, un sadique tout vêtu de blanc, qui n’est autre que le fils de Ugly John, le redoutable directeur du pénitencier de Deep-End. C’est donc là que se rend le Bouncer et le titre de l’album laisse d’emblée présager que le lieu ne sera pas très accueillant. Alejandro Jodorowsky parvient en effet à enfoncer sa série encore un peu plus loin dans l’horreur et dans la violence. Ce pénitencier perdu au fin fond des Rocheuses n’est qu’un ramassis de salopards de la pire espèce, un enfer qui baigne dans la sauvagerie et l’ignominie.

Un récit qui repose une nouvelle fois sur le charisme de personnages aux trognes brutales et rugueuses, que l’auteur s’amuse à renouveler au fil des cycles. La famille de tordus qui dirige le pénitencier n’a donc rien à envier aux malades des tomes précédents, tels que Axe-Head ou ce beau salaud de Callagher. Femmes, enfants, manchots, crapules, sadiques et tueurs se mélangent de façon admirable et sont en parfaite symbiose avec la cruauté et la sauvagerie de leur environnement ; une cruauté quasi poétique qui ne peut laisser indifférent. Jodorowsky ne nous livre pas seulement des hommes d’une cruauté extrême et marqués physiquement par la dureté de leur environnement, mais également des femmes et des enfants qui sont victimes de cette barbarie et nous emmènent au plus ‘Wild’ du Far West, aux limites de l’écœurement.

Et au dessin, l’inimitable François Boucq nous livre une nouvelle série de planches somptueuses, pourvues de couleurs qui collent parfaitement au style et à l’ambiance de cette terre sauvage. Un dessin fouillé qui se prête à merveille à l’univers du far west et aux tronches marquées par cette vie ingrate. Les cadrages sont magnifiques, les décors invitent au voyage et son trait renforce encore la puissance et la brutalité de cette histoire.

Ce qui se fait de mieux dans le genre western… depuis Blueberry !

Jetez également un œil à la bande annonce :


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