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Une solution philosophique pour se mettre d’accord à l’UMP

Publié le 28 novembre 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

Dans la situation actuelle de l’UMP, se mettre d’accord est devenu vital. Non plus seulement sur une résolution définitive du conflit – ce à quoi il faudra bien aboutir un jour – mais sur la manière d’y parvenir. La philosophie peut fournir une aide précieuse…

Fillon et Copé

Une réconcilitation entre Fillon et Copé est-elle possible ?

«Être d’accord» s’exprime par le grec « ὁμόλογος », homo-logos, c’est-à-dire : dire (logos) le même (homo). « Dire le même », ou « dire la même chose » voilà justement ce qui manque dans une situation de conflit, caractérisée par le fait que les deux parties prenantes du conflit ne disent pas la même chose à propos d’une même chose.

Il manque évidemment le fait de dire la même chose, alors que c’est bien souvent la même chose que veulent les parties prenantes du conflit. Il y a donc un écart de discours à propos d’une même chose voulue, et là se situe le coeur du problème, et donc de la possibilité de résolution.

Les termes médiatiques utilisés pour qualifier cette situation sont ceux de «posture», d’«éléments de langage», de «guerre des égos», pour démontrer que c’est bien un conflit sur le comment plutôt que sur pourquoi. Pourquoi entrer en conflit ? Pour exactement la même chose dans les deux camps.

Deux solutions alors :

  • soit l’un des deux camps se rétracte et accepte de ne plus vouloir la même chose que l’autre, laissant donc l’autre s’en emparer (F. Fillon, en avouant refuser la présidence du parti, n’est pas allé jusqu’au bout, en refusant que l’autre s’empare de ce que pourtant il avait écarté) – situation de guerre, vainqueur/vaincu.
  • soit les différentes postures entrent dans une véritable relation dialogique, et instaurent un nouveau sens en commun ; elles changent les règles, innovent, inventent une nouvelle situation à partir de la situation bloquée, imaginent de nouvelles formes, du type – double présidence, présidence partagée, pas de présidence, etc.

Les conditions de possibilité d’une relation dialogique consistent à ne pas parler de soi à l’autre («je veux ceci», «je le veux de cette manière», etc.) ni de l’autre à partir de soi («c’est l’attitude de l’autre qui est fautive», «c’est l’autre qui ne veut pas écouter», etc.), mais parler uniquement de ce qui «réuni» les parties prenantes du conflit, à savoir de ce que les deux veulent, en l’occurrence la présidence du parti, afin de créer des conditions nouvelles.

Ou lorsque le politique doit se faire créateur de sens, et corrélativement, raisonnable.


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