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Coup de gueule!

Publié le 02 avril 2008 par Julie Pascau

Coup de gueule!Bon, j'en ai marre de ma formation C2I, alors je lâche le morceau, parce que trop c'est trop. Pour ceux qui ne connaissent pas, le C2I, c'est le certificat attestant pour les enseignants qu'on sait se servir des TICE. A priori, on penserait que le prof-doc stagiaire en est dispensé au vu de ce qu'on lui demande comme compétences au capes de documentation. Mais que nenni, on doit nous aussi remplir le livret de compétences et on doit suivre des formations en plus! Je passerai sur la formation sur le droit d'auteur que j'ai eu la semaine dernière, qui ne m'a rien appris de plus que ce que je savais déjà, puisqu'en plus je fais moi-même des formations au droit d'auteur à mes élèves de lycée. Surtout que le cours, pour être simplifié, était truffé d'erreurs et d'approximations. Si les PLC2 ont appris quelque chose, grand bien leur fasse. Moi j'ai perdu mon temps à écouter un cours que j'ai déjà suivi pendant deux ans avant d'avoir mon capes. Donc je pense que le capes de documentation devrait valider automatiquement le C2I, sans qu'on ait à suivre ce processus (humiliant) en 2° année.

Aujourd'hui, cependant, a été la goutte d'eau qui a fait débordé le vase. Le formateur nous a tenu un discours effrayant sur le métier de doc, que je vous retranscris approximativement :

" Le C2I et le B2I sont aujourd'hui essentiels pour nous les docs. Il faut que l'on soit à la pointe de la technologie, car demain les TICE vont tout remplacer, et si l'on ne sait pas s'adapter, on va se débarrasser de nous [...] De toute façon, avec internet, les professionnels de l'information vont disparaitre. Il n'y aura plus de bibliothèques, plus de CDI, internet aura tout remplacé [...] Les TICE sont notre seule chance de survivre quand notre métier aura disparu, sinon on va devenir, au pire, des conservateurs de bibliothèques".

Alors 2 points que je soulève, sans trop tirer sur l'ambulance. Déjà, quand on est prof-doc stagiaire, qu'on aime ce métier, qu'on commence dans ce monde un peu spécial, a-t-on besoin d'entendre ce discours de fin du monde alors qu'on est en formation et qu'on sait pourquoi on est là (c'est un choix éclairé). Déjà que le métier de prof-doc est toujours situé à la marge de la pédagogie, j'en ai marre d'entendre, dans une formation, comment nous sommes les derniers survivants d'une espèce en voie de disparition, parce qu'elle n'a pas su s'adapter à son nouvel écosystème (ce qui en plus est totalement faux, car nous nous sommes adaptés au système, mais pas notre circulaire de missions). Ensuite, je ne savais pas qu'être conservateur de bibliothèque était à ce point déshonorant qu'il faille craindre à tout crin de devoir exercer ce métier (auquel je pense souvent dans mes rêves fous et que l'on peut exercer après 15 ans d'enseignement par voie de détachement , merci Mag).

En conclusion, je pense que si notre métier va si mal aujourd'hui, c'est parce que personne n'accepte que tant qu'on n'aura pas une circulaire fixée, chacun verra son métier en fonction de son profil personnel. Il y a ceux qui veulent avoir une base de données très bien organisée avant tout (profil gestion), ceux qui veulent axer leurs apprentissages autour des supports traditionnels que sont les livres et les périodiques (profil pédagogie), ceux qui axent tout sur la constitution du système d'information de l'établissement avec la constitution d'une politique documentaire (profil Durpaire), d'un plan de communication et tout et tout, ceux qui font de la veille avant tout pour pouvoir avoir réponse à tout quand on leur demande ,ceux qui font de la pédagogie avec et sur les TIC (profil TIC)... et plein d'autres encore. En général, on essaie de tout faire quand c'est possible... mais on n'a que rarement le temps, et il y a toujours une étape qui passe à la trappe (le plus souvent la gestion et la politique documentaire). Et puis, pour finir, ceux qui pensent que les bibliothèques vont fermer et que l'on peut remplacer les livres par des ordinateurs, n'ont certainement pas lu les études sur le rôle social, pédagogique et culturel de ces lieux...


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