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Les voyagistes face aux défis du e-commerce.

Publié le 02 décembre 2012 par Fouzi53 @fouzi53
Les voyagistes face aux défis du e-commerce.

Vendredi 30 Novembre, l’Association des voyagistes de Casablanca a tenu un atelier sur le thème « Les Onliners Travel au Maroc», premier du genre et dont l’initiative a été suscitée par le flou juridique qui entoure ce nouveau canal de distribution qu’est INTERNET, dont tout le monde parle et sur lequel malheureusement personne n’agit, ne serait ce que pour légiférer et normaliser un outil incontournable certes, mais non maitrisable à ce jour.

En effet, depuis la fin des années 90, l’utilisation du net en tant qu’outil de communication est devenue prépondérante faisant du mail la référence et renvoyant le fax au musée rejoindre le télex et le télégraphe.

Très vite, le web s’est imposé pour les entreprises en quête de visibilité remplaçant la traditionnelle brochure quadrichromie et permettant une meilleure communication en temps réel avec du contenu de qualité alliant textes, photos et vidéo. De vitrine numérique le site s’est mué en outil de vente, store ouvert 24/24 et 7/7, proposant multiples produits et services à des internautes qui trouvent dans ce nouveau concept le moyen de chercher la bonne opportunité, de comparer, de s’informer, de partager et de conclure toute sortes de transactions.

Le voyage a tout de suite été conquis par ce canal et les premiers à en profiter ont été les compagnies lowcost. La distribution via internet leur a permis de faire de grosses économies et de se jouer des contraintes de l’IATA et des GDS jusqu’au point de mettre en difficulté les Majors en leur prenant de plus en plus de part de marché. Internet leur a permis de pratiquer le yield management afin d’optimiser leurs capacités et d’offrir des prix promotionnels sur un produit qui était cher par définition.

L’industrie du voyage a cette particularité d’être très volatile en ce sens que sa production n’est pas stockable. Tout service non consommé est perdu et c’est cela la hantise des compagnies aériennes et des hôteliers.

Au Maroc, les hôteliers ont cédé aux sirènes des soldeurs concédant des réductions sur les prix des nuitées et des commissions allant jusqu’à 25% du prix budgété. Cette pratique d’achats groupés est apparue avec la crise en 2008 aux Etats Unis, s’est propagée en Europe et a atteint le Maroc très rapidement.

Les sociétés de Deals se sont développées de manière exponentielle vendant de tout et plus particulièrement du voyage , alimentés par les hôteliers, les Riads et les maisons d’hôtes au mépris du dahir réglementant la distribution du voyage au Royaume : la loi 31/96 et son décret d’application. Les articles 1-3 et 26 sont assez explicites sur le sujet.

Il faut également savoir qu’a ce jour, la vente par internet n’est pas réglementée, assimilée à une vente par correspondance, elle est régie par Le Code de commerce datant de 1995 sans aucune protection pour le consommateur du fait que les éditeurs et les hebergeurs de sites ne sentent pas concernés.

Si les sites d’agences de voyages sont tenus de mentionner leur raison sociale, leurs N° de licence, leur assurance RCP, leurs conditions générales de vente, leur registre de Commerce, N° de TVA, CNSS en plus d’une adresse actuelle, les sites de deal se dispensent de toutes ses contraintes et interprètent la loi à leur manière, hélas sans aucun contradicteur et beaucoup de passivité de la part des professionnels.Il est temps que la FNAVM reprenne la main sur ce dossier en usant de tous les moyens légaux à sa disposition pour redresser cette situation qui n’a que trop duré.

La nature ayant horreur du vide et devant l’inertie des agences de voyages qui sont restées dans un modèle dépassé, les sites de deal ont su répondre à des attentes se servant de ce miroir aux alouettes pour attirer même les hôteliers qui n’ayant pas d’ autre alternative, ont du alimenter ces sites sans vraiment mesurer les effets induits que cela peut engendrer.

La récente convention signée par le Ministere du Tutelle dans le cadre de l’accompagnement des PME touristiques prévoit justement des programmes adaptés à cette approche qui permettront aux entreprises d’acquérir les outils nécessaires pour faire face a ces nouveaux défis. Il serait judicieux d’en faire la promotion auprès des PME pour une mise en application dans les meilleurs délais.

Je rappelle que l’ONMT avait entamé un cycle de formation au e-tourisme en collaboration avec l’Université AL AKHAWAYN dés 2010. Un certain nombre de professionnels y ont participé et j’ai eu à partager a travers ce blog une réflexion sur le sujet.

Le retard accumulé par les agents de voyages dans le domaine du e-commerce est à combler en urgence et j’espère que l’Initiative de l’AVC, que je félicite au passage, servira de catalyseur pour une prise de conscience salvatrice et une réaction en chaine des opérateurs.


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