Magazine Côté Femmes

Rappelle-toi Barbara - L'amour des mots

Par Lisbeth_hugen

Après ma petite note sur Barbara, voilà la question que je me suis posée : d'où me vient l'amour des mots ? Ces mots que j'aime coucher dans mes multiples carnets, sur ce blog ou encore chez les Fauteuses. Je crois avoir toujours gribouillé des petits mots, des poèmes d'une naïveté risible lorsque j'étais ado, des brèves nouvelles, des pensées, des humeurs.

D'où me vient l'amour des mots ? De ma mère, sans aucune hésitation, pour qui la lecture a toujours tenu une place prépondérante et qui m'a initiée progressivement. Chez moi, il y avait un budget illimité : celui des livres. J'en ai toujours eu en quantité et j'avais droit à toutes les nouveautés. Je ne crois pas avoir essuyé un seul refus lorsqu'il s'agissait d'un livre.

Un jour, elle m'a donné un recueil de poèmes, Paroles de Prévert. Il s'agissait du sien, il était tout annoté, souligné, gribouillé et jauni. De Prévert, je ne connaissais que Le cancre que j'avais appris à l'école primaire et Le roi et l'oiseau qui a été un des mes dessins-animés préférés. Ce jour-là, j'ai découvert avec fascination des poèmes d'une beauté infinie : Je suis comme je suis, Pour toi mon amour, Cet amour, Rappelle-toi Barbara. Je les ai lus et relus, prenant à chaque fois le temps de savourer ces mots si bien assemblés et admirant à quel point Prévert arrivait à me toucher et m'émouvoir. Je lisais à haute voix pour mieux entendre les sons des mots qui résonnaient si fort en moi : 

"Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même"

Ma mère m'a aussi initiée à un autre grand poète à la voix si puissante et profonde : Serge Reggiani. Je me rappelle de Madame Nostalgie, L'Italien dont les douces paroles s'élevaient parfois dans le salon. Je me rappelle de ma mère qui chantait avec émotion La chanson de Paul : 

"Je bois
Aux femmes qui ne m'ont pas aimé
Aux enfants que je n'ai pas eus
Mais à toi qui m'a bien voulu
Je bois
A ces maisons que j'ai quittées
Aux amis qui m'ont fait tomber
Mais à toi qui m'as embrassé
Mais à toi qui m'as embrassé"

Alors quand j'entends Reggiani qui récite Prévert, c'est toujours avec une vive émotion. Ces mots si beaux rédigés par un si grand monsieur et lus avec cette voix si profonde d'un autre grand monsieur. Repenser à la beauté des mots et laisser place à la poésie, quoi de plus beau ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lisbeth_hugen 1363 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte