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Saintélyon: le récit de Benoit de Préville

Publié le 03 décembre 2012 par Sylvainbazin
N'ayant pas couru l'épreuve, je n'ai pu ici vous livrer que le récit de ma "couverture médiatique", une soirée très contrastée...
Mais je vous transmets le joli témoignage de mon ami Benoit de Préville, un coureur d'excellent niveau venu pour la première fois tâter le bitume et les sentiers glacés de la Saintélyon, qu'il a joliment rebaptisé "la Scintillyon"
La Scintil’LyonComment donc envisager une course si loin pour un WE ?C’est grâce à Jean-Luc, de Kalenji, que se concrétise ce projet un peu fou… Il propose de m’accompagner… et c’est parti !Le côté pratique c’est que mes beaux-parents sont sur place et m’accueillent à bras ouverts, ce qui facilitera bien la logistique… pour Jean-Luc comme pour moi ! Leur appartement sera notre « camp de base » !Après avoir fait le point sur tout ce qui avance chez Kalenji… et d’ailleurs ça court à grande vitesse, nous voilà partis pour Saint-Etienne. Quand je vois la route, je me dis que finalement les villes ne sont pas si proches que cela et que la nuit va être longue !Au Parc Expo de Saint-Etienne, où se fait le départ, c’est la cohue ! Des queues immenses se forment pour le retrait des dossards, mais l’organisation, parfaitement huilée, fait face de manière remarquable !Une fois le sésame acquis, il faut chercher le mètre carré disponible pour se poser et se reposer un petit peu : il n’y a pas idée de partir à telle heure : minuit !Mais pourtant, il faut croire que la formule marche, puisque nous en sommes à la 59èmeédition… et plus de 12 000 participants sur l’ensemble des courses, dont 7 000 sur la majeure : la SaintéLyon solo, soit 70 km pour relier les deux villes !!! Bref, un monument de la course française, mêlant route et trail à parts égales.Quand nous sortons pour prendre le départ, le froid nous saisit, ce qui est logique… mais l’on sait aussi que ce sera pire dans quelques heures, puisqu’il nous prévoient -4°C et beaucoup de neige : cette perspective enchante mon âme d’enfant, alors que je sais pourtant que les derniers souvenirs de neige de l’ITT ne sont pas forcément très glorieux…En partant, je tiens à dédier cette course à trois générations : celle de ma mère, qui ne souhaiterait non pas courir, mais tout simplement pouvoir marcher et qui ne le peut guère actuellement ; celle d’Isabelle, qui m’a gentiment laissée partir, alors que la troisième génération doit être complétée d’ici quelques semaines !... Bien évidemment, je n’oublie pas mes trois grands, qui ont largement participé à la fin de ma préparation au travers de randos VTT où j’ai eu la joie de courir à leurs côtés, et tout ce petit monde m’accompagnera par la pensée…Dans le sas de départ, j’ai la joie d’être aux côtés de Yann, sur ses terres et bien décidé à défendre sa place dans le Top 10 acquise l’an passé. Le départ se fait à une vitesse folle, et je comprends très vite, une fois de plus, que je ne suis vraiment pas fait pour les courses sur route.Lorsque nous prenons enfin de la hauteur, je me sens un peu mieux, et j’apprécie de voir rapidement la neige… Moi qui l’attendais sans trop y croire, je suis servi ! Il y en a partout, mais avant de la trouver… on doit négocier les passages verglacés… Nul doute que je vais devoir apprendre à mes chaussures à « tâter le terrain »… Rarement expression n’aura pris autant de sens !!! Les glissades se multiplient autour de moi, mais je suis vraiment heureux de mes Kapteren XT3 : je constate qu’elles sont au moins aussi performantes que leurs concurrentes, et après les avoir testées par monts et par vaux, ça me réjouit !Rapidement, le tapis neigeux recouvre tout et s’épaissit… Régulièrement, la neige nous arrive à mi mollets, et au milieu des congères nous avons intérêt à suivre la trace si l’on ne veut pas s’enfoncer jusqu’à la hanche : grandiose !!! Malgré tout, le fléchage est irréprochable, et les bénévoles fidèles à leur poste : par un temps pareil, je crois que c’est vraiment eux qu’il faut féliciter en premier lieu : ils sont près d’un millier au total, et sans eux, la course n’aurait pas lieu !!!Comment ne pas être émerveillé par ce paysage recouvert de neige, doucement éclairé par la lune, et qui scintille de tous ses feux à la lumière de nos frontales ? Oui, je décide de rebaptiser la course en Scintil’Lyon !

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Après le premier ravito de Saint Christo en Jarez, le seul où je ne m’arrêterai pas, nous abordons le tronçon le plus haut de la course, culminant à 850m. Pas grand chose dans l’absolu, mais quand la neige des chemins succède au verglas des petites routes, les muscles sont mis à rude épreuve, d’autant plus qu’un petit vent frais vient nous balayer le visage. Et pourtant, aussi fou que ça puisse paraître, je n’ai qu’une seule couche sur moi… Enfin, pas tout à fait, car l’Evolutiv Warm que vient de sortir Kalenji est complexe… mais ça marche : merci Manu, c’est fabuleux !!!Alors que nous sommes dans cette ambiance glaciale, voilà que se fait entendre une musique entraînante au loin, et nous nous apercevons en approchant qu’elle est accompagnée d’un magnifique feu de bois, qui nous réchauffe au passage… Cette ambiance de fête, assez surréaliste au regard de l’heure qu’il est, nous la retrouverons en bien des points.Cependant, à l’approche du 30èmekm, alors que nous approchons de la moitié, je sens un gros coup de moins bien dont j’aurai du mal à me sortir. Heureusement, après le 3èmeravito, je retrouve Jean-Luc, qui a réussi à me retrouver, et dont la présence me redonne un peu de force.De plus en plus, la boue fait place à la neige, et il n’est pas rare qu’il devienne impossible de descendre en dehors du ruisseau formé par la fonte de la neige ici ou là, mais la lecture du terrain, entre phase liquide ou solide de l’eau, n’est pas toujours aisée, et la prudence est de mise.Je suis cependant heureux de me sentir bien dans les descentes techniques, où l’assurance que me donnent les kapteren strap n’est pas négligeable, mais malheureusement toutes les personnes doublées au cours de ces passages reviennent sur la route, décidément pas faite pour moi !!!Nous rencontrons de plus en plus de personnes de la SaintExpress, et de marcheurs, venus prendre part à la fête. A l’approche de Lyon, le chant des coqs, se mêlant à celui des chouettes, est bien agréable !Alors que nous approchons de Soucieu-en Jarest, mon aversion pour la boisson se généralise aux boissons énergétiques… Ainsi, je m’aperçois que tout tentative de boire s’accompagne d’un hoquet m’interdisant de m’hydrater.Heureusement, le sachant, je m’arrête à chaque ravitaillement afin de boire une bonne soupe chaude qui, elle, passe, et j’en profite pour y ajouter un gel GO2 ou une excellente barre salée, ce qui me permet de reprendre des forces ! Au dernier ravitaillement, kilomètre 59, j’ai la joie de retrouver Jean-Luc, une dernière fois avant l’arrivée. Suit une belle côte menant à Sainte Foy les Lyon, où je trouve encore la force de trottiner, puis la longue descente vers Lyon, où les articulations souffrent !On m’avait tellement averti que la fin serait interminable que finalement je la trouve moins terrible que prévue. Il faut dire qu’elle nous fait en particulier découvrir ce nouveau quartier Confluence, véritable ville nouvelle dans la ville, que j’avais eu la chance de découvrir le matin même… euh, non, la veille, à vélo avec mon beau-père !! Mais cette fois-ci… la neige s’invite, et si pour nous elle n’est pas gênante, elle le sera sans doute plus pour les concurrents qui suivent, et qui devront faire face à une véritable petite tempête de neige ! C’est toujours agréable de reconnaître, et c’est avec une joie particulière que je pénètre dans le parc de Gerland, particulièrement bien éclairé par les lampes multicolores mettant en valeur arbres et plans d’eau. Cependant, mes jambes me font lourdement sentir qu’il est temps que j’arrive, et je passe la ligne d’arrivée avec soulagement, 40èmeen 6h 37, soit plus d’une heure après le premier, Manu Gault, hauteur d’une superbe course, et 40 minutes avant l’arrivée de la première féminine, Cathy Dubois : chapeau à eux !J’ai la joie d’y retrouver Sylvain Bazin, en convalescence mais déjà porté par bon nombre de projets !J’ai aussi la joie d’apprendre qu’Antoine Guillon vient de gagner la Transmartinique : superbe saison pour lui !Pour moi, il est temps de prendre un peu de repos et de m’occuper de ma « petite » famille !

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