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L’impossibilité de passer du blog au roman

Publié le 03 décembre 2012 par Triton95

Le blog constitue un banc d’essai, plutôt que de se lancer dans un roman difficile à éditer, et qu’une édition à compte d’auteur condamnera à végéter au fond d’un placard, autant être véritablement lu, et par l’intertextualité, venir irriguer d’autres sites et d’autres textes. Le blog permet de commencer petit, mais d’avoir plus de lecteurs que nos « grandécrivains », cités, muséifiés, mais bien oubliés.

Le blog est vivant, et c’est tu texte, et c’est une bonne nouvelle. Par rapport à l’échange épistolaire, il permet de voir tout de suite son écrit tapé et propre, bien mis en page. On peut lui adjoindre des images, des dessins, des films. Sa richesse est donc considérable. On lit ça et là des contempteurs de ce mode d’expression, mais leurs arguments ne sont guère sérieux.

Le blog, c’est la littérature à la portée des caniches. On peut commencer petit, se chercher, s’améliorer, prendre de l’assurance, tout cela sans moyens.

Chacun peut ainsi laisser des textes qui n’auraient pas existé autrement, et que l’on exhumera peut-être un jour comme témoins de leur temps, ou oeuvres d’un moraliste inconnu.

Passer à une oeuvre plus ambitieuse, et surtout plus structuré, qui s’étire dans un espace plus vaste, pose de vrais difficultés.Un roman contient des milliers d’idées, d’observations, quand un post n’en contient qu’une seule bien souvent. La matière à rassembler est beaucoup plus importante, la construction plus délicate, est-ce que ce qui tenait bien dans une rubrique quotidienne est vraiment susceptible de s’étendre dans un livre de 300 pages?

Un jour je crois je tenterai une histoire, mais je la voudrais très sobre, relativement courte, mais je ne suis pas certain qu’elle rencontre le moindre lecteur. On survole des blogs, on ne peut survoler des livres à compte d’auteur. On ne peut les feuilleter, les ouvrir, les parcourir. Je regarde parfois le site thebookedition, où j’ai déposé l’ouvrage en encadré à droite, simple recueil d’articles parus ici. Il semble que les rédacteurs soient trop timorés, et s’imaginent qu’il ne faut pas laisser les passants feuilleter leurs ouvrages. Le minimum pour attirer un lecteur, c’est de lui laisser manier des dizaines de livres, de gouter à beaucoup.

Il manque un lieu, une sorte de librairie ou de bibliothèque où l’on déposerait de telles oeuvres pour leur laisser une chance de rencontre. Le livre en auto-édition est comme une vieille fille qui ne sort pas.



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